Rémunération des médecins

Les omnipraticiens heureux d’être à parité

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Louis Godin, se dit heureux de voir que les médecins de famille du Québec ont rattrapé leurs collègues canadiens.

« Nous n’avons pas refait d’analyse détaillée, mais nous étions pas mal convaincus d’avoir fait du rattrapage. Nous ne sommes donc pas nécessairement surpris, mais nous sommes en même temps heureux d’avoir atteint ou d’être en voie d’atteindre la parité », a dit le Dr Godin à La Presse.

Le président du syndicat des médecins de famille n’a pas contesté la méthodologie de La Presse, contrairement aux dirigeants du syndicat des médecins spécialistes. Plus encore, il trouve injuste que les médecins spécialistes soient maintenant payés plus que la moyenne des autres spécialistes au Canada (+ 8 %), selon notre analyse, alors que les médecins de famille demeurent sous la moyenne (- 9,5 %).

« Que les spécialistes aient dépassé la moyenne canadienne nous préoccupe. D’autant que nous étions censés recevoir un traitement équitable. »

— Dr Louis Godin, président de la FMOQ

Il convient que l’Ontario, la plus grosse province du Canada, devrait servir de base de référence aux fins des comparaisons. À cet égard, la rémunération des médecins de famille à temps plein du Québec est maintenant supérieure de 4 % à celle en Ontario, selon les chiffres de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). L’ICIS fait une comparaison des médecins en équivalents temps plein en supposant qu’ils sont entièrement payés à l’acte.

Le Dr Godin affirme que la FMOQ fera plus tard une analyse poussée de la rémunération des médecins du Québec par rapport au reste du Canada. « Pour l’instant, nous sommes davantage préoccupés par les cibles d’accessibilité que doivent atteindre les médecins de famille », dit-il.

Rémunération des médecins

Les spécialistes contestent la méthode de l’ICIS

Les dirigeants de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) contestent vigoureusement la méthodologie de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) qui a servi à comparer la rémunération des médecins.

« Votre conclusion selon laquelle nous serions rendus à la moyenne canadienne est certainement fausse », dit le négociateur en chef de la FMSQ, Sylvain Bellavance.

L’avocat soutient que la méthode des équivalents temps plein (TPETP) de l’ICIS ne tient pas compte de plusieurs autres formes de paiements alternatifs versés aux médecins. Par exemple, les médecins chercheurs ou enseignants sont payés par les universités en Ontario, tandis qu’au Québec, les paiements sont assumés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Autre exemple : les honoraires liés aux accidents de travail sont payés par l’homologue de la CSST en Ontario, mais par la RAMQ au Québec, ce qui viendrait gonfler les données du Québec.

Selon l’ICIS, pourtant, 84 % de la rémunération des médecins spécialistes au Québec se fait sous forme de paiements à l’acte, une proportion identique en Ontario. Aux fins de comparaisons, l’ICIS prend pour hypothèse que la rémunération est à l’acte à 100 %.

« C’est un domaine complexe et il faut faire attention avant de tirer de telles conclusions sans avoir toutes les données. »

— Sylvain Bellavance, négociateur en chef de la FMSQ

Selon lui, il existe encore un écart défavorisant les médecins spécialistes du Québec par rapport au Canada, mais il dit ne pas avoir de nouvelles études pour appuyer une telle affirmation, précisant que son constat est basé sur des discussions avec des collègues des autres provinces.

De son côté, la présidente de la FMSQ, Diane Francoeur, fait remarquer qu’il n’y a pas d’exode de médecins de l’Ontario vers le Québec. De plus, elle soutient que les hôpitaux ontariens sont réticents à prendre des patients du Québec, car nos tarifs sont trop bas.

En 2004, un comité avait analysé les écarts de rémunération avec le reste du Canada. La méthode privilégiée alors par la FMSQ, dérivé de la méthode TPETP, donnait un écart de 49 % en 2001 et de 47 % en 2004. Les chiffres mis à jour que nous a récemment fournis l’ICIS font état d’un écart très semblable pour 2001 (43 %) et 2004 (39 %).

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