Québecor

Des primes de 9,5 millions pour Pierre Dion

Pierre Dion, qui a été PDG de Québecor pendant moins de trois ans, a eu droit à des primes de 9,5 millions qui ont porté sa rémunération totale à 11,3 millions en 2016.

Le dirigeant a touché une prime de 2,28 millions liée aux résultats financiers de 2016 et une autre de 7,25 millions pour ceux de la période allant de 2014 à 2016, apprend-on dans un document publié en vue de l’assemblée des actionnaires du 11 mai. Il a aussi reçu des actions d’une valeur de 440 000 $ et un salaire de base de 1,3 million. La rémunération totale de M. Dion s’était élevée à 3,5 millions en 2015 et à 8,1 millions en 2014.

21,7 millions

Rémunération totale des cinq plus hauts dirigeants de Québecor l’an dernier. C’est plus de deux fois celle attribuée en 2015, soit 9,5 millions.

Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) a promptement dénoncé le fort bond de la rémunération des dirigeants de Québecor. « La grossièreté de l’excès est rendue à la mode ? », a lancé l’organisme sur Twitter, faisant allusion à la controverse qui fait rage sur la rémunération de la haute direction de Bombardier depuis la semaine dernière.

Indemnité de 7 millions

Pierre Dion recevra en outre une indemnité de départ de 7,23 millions pour avoir cédé les rênes de Québecor à Pierre Karl Péladeau en février. Le paiement sera effectué en trois versements : l’un cette année, un autre l’an prochain et le dernier en 2019. Or, M. Dion est toujours chez Québecor : il est désormais président du conseil d’administration de la principale filiale du groupe, Québecor Média.

Julie Cloutier, professeure au département d’organisation et ressources humaines de l’UQAM, soutient qu’il n’est pas inhabituel qu’un haut dirigeant touche une indemnité de départ tout en continuant de travailler pour le même employeur dans d’autres fonctions.

« Quand M. Dion a signé son contrat de travail, les deux parties pensaient que c’était ce qu’il valait et il a fait respecter ses droits. »

— Julie Cloutier, professeure au département d’organisation et ressources humaines de l’UQAM

Le contrat de Pierre Dion précisait qu’en cas de départ, il avait le droit de recevoir l’équivalent de 24 mois de son salaire de base et de ses bonis prévus. Québecor indique que M. Dion « a renoncé à recevoir une rémunération pour ses responsabilités à titre d’administrateur, et ce, pour une période pouvant aller jusqu’à deux ans ».

La Caisse de dépôt et placement du Québec approuve l’augmentation de la rémunération des grands patrons de Québecor. « Ce qui compte, c’est l’importance du lien entre la performance et la rémunération et quand on regarde la performance des dernières années, l’action de Québecor a connu une meilleure croissance que l’indice principal de la Bourse de Toronto et que les titres des autres entreprises de télécommunications », affirme Maxime Chagnon, porte-parole de l’institution.

À titre d’actionnaire important de Québecor Média, la Caisse a le droit de désigner deux membres du conseil d’administration de Québecor. Ses deux représentants actuels sont Christian Dubé, vice-président, Québec, de l’institution, et Normand Provost, qui y a travaillé de 1980 à 2015.

International

Le plus grand fonds au monde s’attaque au salaire des patrons

Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a peaufiné hier son image d’investisseur responsable en réclamant un plafonnement de la rémunération des patrons et la transparence fiscale des entreprises. Dans chaque entreprise, le « conseil d’administration devrait […] dévoiler un plafond pour la rémunération totale » du directeur général « pour l’année à venir », estime la banque centrale norvégienne, chargée de gérer le fonds.

À une époque où les très gros salaires décollent, cette prise de position est d’autant plus importante que le fonds est présent au capital de quelque 9000 entreprises dans le monde, représentant 1,3 % de la capitalisation globale. Par son poids et par sa gestion généralement jugée exemplaire en matière de transparence et d’éthique, le mastodonte scandinave donne souvent l’exemple pour d’autres investisseurs.

— Agence France-Presse

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