LA 48e FOIS EST LA BONNE POUR CONDON

ANALYSE

TAMPA — Les gardiens et les entraîneurs vous le diront tous, un ménage à trois devant le filet n’est pas une situation idéale. Les entraînements au hockey sont faits pour occuper deux gardiens, pas trois.

Ce ménage à trois peut être particulièrement délicat à gérer quand le troisième homme, celui qui est sur la touche, s’appelle Carey Price et que les deux autres ne sont que des recrues. Hier matin, avec le retour de Price à l’entraînement, Mike Condon a bien compris la situation.

« J’ai demandé à Carey ce qu’il voulait faire, par respect pour lui. Il m’a dit de faire tout ce que j’avais besoin de faire, a expliqué Condon, après la victoire de 3-0 du Canadien contre le Lightning de Tampa Bay, hier soir. Donc, j’ai pris mes répétitions habituelles d’un jour de match. Je ne sors pas vraiment de mon filet, je prends le plus de tirs possible. Carey et Charlie [Lindgren] se sont séparé le travail à l’autre bout. Le partant a priorité.

« Mais c’est Carey, l’homme de la situation. Je suis encore une recrue. Je ne crois pas avoir le droit de lui dire quoi faire. C’est toujours mieux de laisser les plus vieux gérer les choses ! »

En soirée, Condon a été récompensé pour sa délicatesse, lui qui a signé le tout premier jeu blanc de sa carrière dans la Ligue nationale.

« C’est un sentiment spécial, ça m’a pris 48 tentatives, mais mieux vaut tard que jamais ! »

— Mike Condon

On notera au passage que cette performance survient au lendemain de l’arrivée de Lindgren en tant qu’auxiliaire. Évidemment, ce n’est pas un gardien qui sort tout juste des rangs universitaires qui va menacer Condon, mais le hasard est intrigant. D’autant plus qu’en décembre, quand le Canadien avait obtenu Ben Scrivens, Condon avait également répondu en enchaînant quelques sorties inspirées.

« Ça ne m’affecte pas vraiment. Il y a tellement de roulement de personnel. Il y a toujours quelqu’un devant toi et derrière toi. Ton emploi est en jeu tous les soirs », a rappelé le héros du jour.

BEAULIEU PART, MARKOV SE LÈVE

En l’absence de P.K. Subban, il y en avait déjà beaucoup sur les épaules d’Andrei Markov. Visiblement, ce sera ainsi jusqu’à la fin de la saison pour le vétéran défenseur.

Nathan Beaulieu a quitté la rencontre après la première période. Une fracture à un pouce a mis fin à sa saison. Et ce n’est pas le rappel d’une autre recrue, Brett Lernout, qui va enlever de la pression sur le Russe.

C’est évidemment assez inhabituel pour un défenseur de 37 ans de cumuler les sorties de 27-28 minutes comme il le fait depuis 10 matchs, n’est-ce pas, Andrei ?

« Je ne regarde pas ton passeport, donc mon âge importe peu. Ne mentionne pas mon âge », a répondu le Russe, avant d’ajouter qu’il blaguait.

Michel Therrien a été plus éclairant que son défenseur.

« On n’est pas dans un monde idéal, a rappelé l’entraîneur-chef. On aimerait mieux lui donner 22-23 minutes, pas 30. Par son intelligence, il peut couper des jeux avec sa lecture, comparativement à un gars comme [Greg] Pateryn, qui doit toujours être physique. Son expérience est très importante. »

Cette fin de saison des expériences se poursuit donc pour le Canadien. Certaines de ces expériences aident plus ou moins pour l’avenir, car il est permis de croire qu’elles ne se reproduiront pas (Alexei Emelin qui joue 29 minutes, même s’il a livré une bonne prestation, Torrey Mitchell au sein du deuxième trio, même s’il a marqué).

Mais d’autres expériences éclairent certainement Marc Bergevin, comme la tenue des recrues Pateryn et Joel Hanley, qui en donnent un peu plus que ce que le client demande.

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