Climat

Qu’en est-il au Québec ?

« Oui, notre mois de février a été chaud, mais on n’a pas battu de records, par contre. On est restés relativement près de la normale », désamorce d’emblée Maxime Desharnais, porte-parole chez Environnement Canada. Au Québec, la moyenne au mercure a été de - 6,2 °C, en février, alors que la normale est de - 8,4 °C. Historiquement, le record, ici, a été enregistré en 1981, alors que la moyenne de la température avait été de - 1,6 °C lors du deuxième mois de l’année. Reste que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Février 2015 a été le plus froid au Québec avec une température moyenne de - 15,2 °C.

— Audrey-Ruel-Manseau, La Presse

Climat

Le mois le plus chaud de l’histoire

Vous trouvez que la saison de ski ou de patinage a été courte ? Il y a une bonne raison : février a été le mois le plus chaud jamais observé, et par une marge impressionnante.

Sur la planète, février 2016 a été 1,35 degré Celsius plus chaud que la moyenne 1951-1980.

C’est maintenant presque assuré, l’hiver 2015-2016 sera de loin le plus chaud depuis le début des observations en 1880.

En effet, le record précédent du mois le plus chaud a été établi en janvier 2016, par 1,04 degré.

C’est la NASA qui a lancé la nouvelle samedi en publiant ses données mensuelles.

La nouvelle a suscité des réactions chez les climatologues, qui ne s’intéressent pas habituellement aux données mensuelles.

« Wow », a lancé simplement sur Twitter Gavin Schmidt, climatologue et directeur de l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA.

« Normalement, je ne commente pas les mois individuellement (trop de météo, pas assez de climat), mais le mois dernier était spécial », a-t-il ajouté dans un message subséquent.

De son côté, le climatologue Michael Mann, de l’Université Penn State, a remarqué que, si on se compare non pas à la moyenne 1951-1980, mais bien à l’ère préindustrielle, février 2016 deviendra le premier mois de l’histoire à avoir atteint un réchauffement de 2 degrés Celsius, la marque considérée comme « dangereuse » par la communauté internationale.

« C’est la première fois qu’on franchit temporairement la limite des 2 degrés Celsius, mais cela deviendra plus commun et, éventuellement, perpétuel, si nous ne faisons rien. »

— Michael Mann, climatologue de l’Université Penn State

« Je crois qu’on s’attendait tous à ce que ce soit une année chaude à cause du phénomène El Niño très fort, mais je ne crois pas qu’un seul d’entre nous prévoyait une chaleur record aussi persistante et remarquable », a-t-il précisé au site Climate Central.

« Je crois que même les climatologues les plus endurcis voient ceci et se demandent : qu’est-ce qui se passe ? a affirmé à Reuters David Carlson, directeur du Centre de recherche mondial sur le climat, au sein de l’Organisation météorologique mondiale. C’est saisissant. La planète a vraiment changé. Et ça nous rend nerveux pour les impacts à long terme. »

Ce réchauffement était beaucoup plus prononcé dans l’Arctique, comme c’est généralement le cas.

Au-delà du 60e parallèle, les températures étaient de 3 à 6 degrés Celsius au-dessus de la moyenne le mois dernier, selon la NASA. La canicule arctique s’est concentrée dans un arc entre l’Alaska et l’est de la Russie, en passant par l’océan Arctique.

Les effets de ce réchauffement sont palpables : la banquise de l’océan Arctique est la plus petite jamais observée depuis le début des mesures par satellite, en 1981, et ce, pratiquement tous les jours depuis le 1er janvier, selon les données du National Snow and Ice Data Center, le centre de recherche fédéral américain.

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