Daniella Acosta Montana

Hors des sentiers battus

Daniella Acosta Montana n’a pas emprunté un chemin tracé à l’avance. Mais, avec du recul, elle a compris que ses nombreux diplômes et ses différentes formations avaient le même but. Celui d’aider les gens. Voici son parcours.

Comment débute votre histoire ?

« Je suis née en Colombie. Mes parents se sont rencontrés quand ils étudiaient les arts à Paris. Mon père est argentin et il a poursuivi sa carrière dans son pays. C’est un professeur d’art dans une université de Buenos Aires. Ma mère, Beatriz, m’a élevée seule. Elle a quitté Bogotá quand j’avais presque 5 ans, en raison de la violence et des attentats liés aux narcotrafiquants. Je dois tout à ma mère. Pour subvenir à mes besoins et à mon éducation, elle a gardé des enfants et fait des travaux ménagers. C’est une véritable artiste. Elle fait des gravures, de la poterie, de l’aquarelle, etc. Mais c’était difficile pour elle de gagner sa vie ici avec son art. »

Comment s’est passée votre enfance ?

« Ma mère a retrouvé son frère Luis, garagiste à Saint-Alexandre, près de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ensuite, nous avons déménagé dans l’Ouest-de-l’Île, à Baie-d’Urfé, chez sa sœur Mercedes. Elle est chimiste. Avec ma mère, c’est aussi une inspiration pour moi. Mon adaptation s’est faite rapidement, car j’étais jeune et j’apprenais rapidement. Et mon oncle et ma tante vivaient ici depuis un certain temps, en plus d’être mariés à des Québécois. Mon éducation a été un grand voyage culturel. Ça m’a ouvert l’esprit et ça a chassé toute discrimination. J’ai fait mon primaire et mon secondaire dans des écoles multiethniques. Mes amis étaient francophones, anglophones, caribéens, originaires du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est, etc. »

Quel est votre parcours scolaire ?

« C’est un parcours hors des sentiers battus. Et comme on m’a déjà dit : tout ce qu’on apprend reste en nous. Car rien n’est perdu. Et c’est important de faire les choses qu’on aime. Avec le recul, je remarque que tout se rattache à la justice, à l’environnement et à l’aide à offrir aux autres. J’ai étudié en sciences, en ergothérapie et en langues. Je suis polyglotte (français, espagnol, anglais, italien et portugais). J’ai aussi fait des études policières. Et un bac en criminologie et en intervention auprès des jeunes, à l’Université de Montréal. Au travail, je suis conseillère et intervenante au Carrefour jeunesse-emploi de l’Ouest-de-l’Île. J’aide à la recherche d’emploi et j’accompagne la réinsertion professionnelle. Je suis également formatrice et j’anime des ateliers. »

Quelles sont vos implications dans la société ?

« J’ai été administratrice pendant quatre ans de la Table de Quartier Sud de l’Ouest-de-l’Île. Cet organisme de concertation rallie les citoyens pour connaître leurs besoins en termes de qualité de vie et de services. Je suis administratrice et trésorière pour la Corbeille de pain Lac-Saint-Louis. Ce petit organisme s’assure que les gens dans le besoin mangent à leur faim des aliments sains, accessibles et abordables. Je viens aussi d’être approchée par le Groupe des éducateurs naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE). On y offre des ateliers et de l’éducation à la population sur l’environnement et la nature. »

Quels sont vos projets ?

« J’aimerais avoir la chance d’être membre d’un conseil d’administration d’une société d’État du Québec. Je pourrais apporter une perspective humaine en lien avec les questions de justice, d’équité et de développement durable. J’ai été, et je suis encore, membres de plusieurs C.A. Ma formation et mon expérience m’amènent à résoudre des conflits et à trouver des solutions. J’étudie présentement en gestion et développement durable à HEC Montréal. Et j’ai participé à des ateliers de gouvernance et de saine gestion avec le Réseau des jeunes femmes leaders. »

Fiche

Âge : 33 ans

Ambition : Créer et mettre en œuvre des projets innovants de développement durable au Québec.

À lire : Acheter, c’est voter, de Laure Waridel

À voir : La vita è bella (Roberto Benigni), Agora (Alejandro Amenábar) et Frida (Julie Taymor)

À entendre : Félix Leclerc, Les Colocs, Daniel Bélanger

Dans 20 ans, je serai : « Toujours engagée socialement et créatrice de projets adaptés en développement durable. »

Le Québec, pour moi, c’est : « La liberté, la justice, la pluralité des gens et tous les merveilleux paysages ! »

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