Tendance capillaire

La coloration végétale renaît

Plusieurs jeunes filles se coloraient les cheveux au henné dans les années 80 et 90. Mais l’explosion de l’offre en matière de teintures, de shampoings et de vaporisateurs colorés a fait chuter la popularité de ce colorant végétal obtenu à partir des feuilles séchées d’une plante qui pousse en Inde et sur le continent africain.

Signe des temps, la toxicité des produits chimiques et la crainte des réactions allergiques attirent désormais une nouvelle clientèle vers la coloration 100 % végétale. Et pas seulement vers le henné. Des préparations de nombreuses plantes tinctoriales ont refait leur apparition en Europe et commencent à faire une percée au Québec.

Premier du genre à offrir ce type de couleur à Montréal, le salon Jardin d’art et de coiffure, avenue du Mont-Royal Est, offre aussi des formations aux coiffeurs qui souhaitent s’initier à ce type de coloration. « Notre teinture est 100 % végétale, sans aucune molécule chimique de synthèse », explique Vincent Bonhomme, propriétaire du salon.

M. Bonhomme utilise les produits de l’entreprise française Marcapar pour le réseau Les cuisiniers du cheveu. Les teintures en poudre ne contiennent évidemment pas d’ammoniaque ni de PPD (p-phénylénédiamine), ce dernier étant montré du doigt comme cause d’allergies parfois très graves.

Les teintures utilisées sont réparties en trois grandes familles : pour les bruns, les blonds et les roux. Pour les cheveux bruns, on utilise des plantes tinctoriales à indigo, comprenant des indigotiers, de la renouée, du lichen et des lauriers à indigo. Pour les teintes de blonds, dites tinctoriales à flavonoïdes, on se sert de la camomille, de la gaude, de l’épine-vinette et du curcuma. Enfin, pour les colorations rousses, de la famille des tinctoriales à quinones, on emploie la garance, le rocou, le henné et le noyer.

La proportion de teinture utilisée sera mesurée en grammes, en tenant compte de la longueur du cheveu. Il s’agit ici d’une préparation tout à fait différente de la coloration chimique, car la teinture naturelle n’agit pas de la même façon. 

« La teinture végétale recouvre mais ne pénètre pas le cheveu ni le cuir chevelu. »

— Vincent Bonhomme, coiffeur

Nous avons testé cette coloration au salon et le résultat offre une très belle nuance, d’allure naturelle, avec des reflets. De plus, elle couvre adéquatement les cheveux blancs, les laissant doux et soyeux.

LE PRIX 

La coloration végétale, surtout effectuée en salon, est plus chère que la teinture chimique d’environ 10 à 15 %. Il en coûtera aussi plus cher pour les cheveux foncés que pour les cheveux clairs, car cela nécessite deux ou trois applications. Une première application de base coûte environ 60 $. Des contenants sont également offerts dans les salons participants, si vous préférez teindre vos cheveux à la maison. Le prix ? 32 $ pour 120 grammes.

MODE D’EMPLOI

Si vous utilisez la coloration végétale pour la première fois, il est préférable d’obtenir les conseils préalables d’un coloriste en salon. Il n’est pas recommandé d’employer une même plante sur des cheveux de couleur différente.

1. Selon la longueur, mélanger entre 60 g et 100 g de teinture en poudre avec de l’eau chaude, de manière à obtenir une sorte de « mayonnaise ».

2. Appliquer la coloration à l’aide d’un pinceau en brosse. Laisser reposer entre 15 et 60 minutes, selon la couleur désirée.

3. Rincer abondamment, jusqu’à disparition complète du mélange de plantes.

Un conseil : Oui, la préparation est plutôt boueuse. C’est normal ! Si vous ne voulez pas tacher vos meubles, on suggère d’étendre une toile ou une vieille serviette par terre, ou encore de s’asseoir carrément dans la baignoire.

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