Un vélo une ville

Nouveau projet pour entrepreneurs sur trois roues

Après trois années à se consacrer à balader des aînés à vélo triporteur pour le plaisir, briser leur isolement et favoriser les liens intergénérationnels, l’entreprise d’économie sociale Un vélo une ville teste cette année un concept de micro-franchises qui permettrait à des décrocheurs ou de nouveaux arrivants de lancer leur propre entreprise sur trois roues.

Le test prend la forme d’un projet-pilote qui sera implanté pour la belle saison au centre-ville. « Nous aurons trois triporteurs assignés à l’arrondissement de Ville-Marie », précise Michel Letarte. Le directeur des opérations d’Un vélo une ville précise que deux des vélos auront une vocation récréotouristique (visite guidée des attractions touristiques et lieux patrimoniaux) et l’autre sera au service des aînés qui voudront aller faire des courses dans leur quartier.

Inspiré par la France

L’objectif de ce projet-pilote baptisé CycloCitoyen est de « valider la faisabilité sur les plans économique et opérationnel » de micro-franchises permettant à de jeunes entrepreneurs d’offrir ce service et ainsi de se créer un emploi. L’initiative québécoise est très inspirée d’un projet français appelé Cyclopolitain, lancé en 2003 et désormais implanté dans une trentaine de villes en France. Ce sont d’ailleurs eux les concepteurs des triporteurs utilisés au Québec depuis 2013.

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Le modèle français est privé et a permis la création d’une centaine d’emplois à ce jour. 

« [Ce sont] des emplois durables, accessibles à des gens sans autre condition que la volonté de bien faire », explique Gérald Levy, de Cyclopolitain, de passage à Montréal en début de semaine pour le lancement de la saison d’Un vélo une ville.

Lyne Beauvilliers, responsable québécoise de l’implantation du projet-pilote, dit que le développement d’un service commercial vise à terme à générer 80 % des revenus d’Un vélo une ville. Elle croit par ailleurs que, même si les vélos ne peuvent rouler que 5 à 6 mois par année (contrairement à 12 mois en France), ils permettraient la création d’emplois réguliers et que leurs exploitants pourraient atteindre un salaire annuel de 25 000 à 30 000 $. Il s’agit de projections qui seront à valider au terme de la saison 2017.

En expansion 

Le volet d’Un vélo une ville consacré au transport des aînés dans un contexte plus ludique s’étend de nouveau. L’organisation a annoncé l’acquisition de 32 nouveaux triporteurs conçus en France. Le service est offert dans 7 arrondissements montréalais et 11 villes québécoises. Ce service est offert gratuitement aux aînés qui vivent en résidence ou à leur domicile de manière autonome.

L’ancien premier ministre Bernard Landry, président du conseil d’administration d’Un vélo une ville, se réjouit de l’étalement de l’offre de cette initiative « extraordinaire », en particulier dans une société parmi les plus vieillissantes de la planète. « Il faut faire en sorte que cette longue vie soit la plus agréable possible et la plus solidaire possible », a-t-il, au sujet de ce projet d’économie sociale à vocation intergénérationnelle.

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