Reconnue mondialement pour la beauté de ses paysages, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine a un secteur touristique fort. D’ailleurs, elle prévoit accueillir plus de 34 400 croisiéristes en 2016, un bond de 7 % et un record. Sa beauté n’est cependant pas son seul atout. Elle peut aussi compter sur les ressources, sciences et technologies marines. « Nous avons notamment plusieurs usines de transformation de crevettes, de crabes des neiges, de homards et de poissons de fond, indique Dany Savoie, adjoint exécutif à la direction régionale du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. La faiblesse du dollar leur est très favorable parce que plusieurs d’entre elles exportent aux États-Unis et en Asie. »

Le tourisme demeure une force d’attraction importante, et la construction d’une cimenterie à Port-Daniel–Gascons a injecté de l’argent frais dans la région, signale d’emblée Pierre Poirier. L’homme d’affaires est optimiste quant à l’avenir de la Gaspésie. « On est habitués à travailler fort dans la région, note-t-il. On voit aussi que des gens reviennent ici ou viennent s’y installer. Des terrains en bord de mer, il n’y en a presque plus ! » L’amélioration de l’accès à l’internet a aussi facilité la vie à plusieurs entreprises et travailleurs autonomes. Le transport demeure cependant un défi important. « L’avion coûte cher, l’autobus est coupé de moitié et il n’y a plus de train, déplore-t-il. Les chambres de commerce ont récemment rencontré la ministre fédérale du Revenu pour en discuter. On travaille fort pour améliorer l’efficacité du transport. »

Population active (nombre d’habitants)

Taux de chômage

Revenu disponible par habitant (2014)

Si la région a connu bien des difficultés, Marjolaine Castonguay, elle, est résolument tournée vers l’avenir. « Notre région est très combative et a une résilience importante, note-t-elle. On a tout un dynamisme actuellement avec une cohorte de jeunes axés sur les nouvelles tendances en consommation comme les produits bio. On a une volonté de réussir impressionnante. » Relativement peu nombreux, les Gaspésiens se serrent les coudes pour réussir. « Le réseautage est facilité, et il y a une belle entraide, constate Mme Castonguay. Comme nous portons souvent aussi plusieurs chapeaux, nous nous croisons régulièrement et cela facilite la communication. » Elle vante également le caractère accueillant et la grande qualité de vie dans la région. « Chez PESCA Environnement, je reçois facilement une vingtaine de CV par semaine de gens qui veulent venir travailler chez nous à Carleton-sur-Mer », souligne-t-elle. Le transport demeure cependant un défi à surmonter.

Habituée à naviguer contre vents et marées, la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine sait faire preuve de résilience. Même si les défis demeurent importants, un certain optimisme souffle sur ses côtes, estiment Pierre Poirier et Marjolaine Castonguay, deux personnalités d’affaires de la région.

Puisque la région est composée d’une péninsule et d’îles éloignées des grands centres, le transport est un défi de taille. « Les services d’autobus ont diminué, et nous avons des problèmes avec nos rails, signale M. Savoie. Il y a beaucoup de transport par camion, et c’est onéreux pour les entreprises. Quant aux Îles, le bateau fait l’essentiel des livraisons importantes parce que, du côté des avions, il n’y a que des petits porteurs. » Le taux de chômage, beaucoup plus élevé que dans le reste de la province, est également un défi. « Il y a beaucoup d’emplois saisonniers, mais c’est de moins en moins le cas parce que les entreprises tentent d’étirer leur saison en diversifiant leurs produits. Il y a une amélioration », estime M. Savoie. La construction des parcs éoliens et de la cimenterie à Port-Daniel–Gascons contribue aussi à créer de bons emplois, ajoute-t-il.