« Je suis prêt à jouer »

Après un passage aux États-Unis, le gardien québécois Jason Beaulieu commencera sa carrière professionnelle avec l’Impact

Divers chemins peuvent mener au monde professionnel. Quand son horizon s’est bouché avec l’Impact, en 2013, l’académicien Jason Beaulieu a par exemple mis le cap sur le sud-ouest des États-Unis afin d’y conjuguer apprentissage sportif et études.

Au cours des quatre dernières années, le gardien de but et étudiant en génie civil n’a cependant jamais perdu de vue son objectif : revenir avec l’Impact. L’atteinte de cet objectif, le 9 janvier, est venue récompenser l’audace du jeune homme, qui ne manque pas d’ambition à quelques jours du camp d’entraînement.

« J’avais 18 ans quand l’Impact a décidé d’offrir un contrat à mon bon ami Maxime Crépeau. À ce moment-là, l’Impact n’aurait pas fait signer deux jeunes gardiens en même temps, rappelle Beaulieu. J’ai commencé à regarder d’autres options et un professeur au cégep m’a dit qu’il avait étudié aux États-Unis et que c’était le meilleur système, selon lui.

« Ensuite, j’ai contacté plusieurs écoles. Partir au Nouveau-Mexique a certainement été la décision qui a le plus changé ma vie. C’était un choix courageux parce que je partais d’où j’avais vécu toute ma vie, mais c’était aussi un choix sûr. J’avais un diplôme presque assuré et j’allais sortir, sûrement, en tant que professionnel. »

Cette décision lui a permis d’accumuler différentes expériences, de gagner en maturité, de découvrir d’autres méthodes d’entraînement et d’avoir un temps de jeu qu’il n’aurait jamais eu ici. Avec l’équipe de l’Université du Nouveau-Mexique, les Lobos, Beaulieu a disputé 6397 minutes de jeu réparties en 69 matchs, dont 22 jeux blancs. Il a aussi défendu la cage du Sol d’Albuquerque, dans la Premier Development League (PDL), à quelques reprises.

485

En 2016, Jason Beaulieu a passé près de 485 minutes consécutives sans encaisser de but avec les Lobos de l’Université du Nouveau-Mexique.

« [La NCAA] n’est pas le plus haut niveau en Amérique du Nord, mais j’ai eu beaucoup de tirs et de matchs qui m’ont vraiment aidé à me développer comme gardien, souligne-t-il. À l’Académie, on nous encourage à essayer des choses, quitte à faire des erreurs. À l’université, on m’a rapidement fait comprendre que ce n’était pas forcément bienvenu de prendre des risques. Alors, j’ai appris à faire les bons choix pour l’équipe et à mettre mes coéquipiers dans les meilleures situations possible. »

Joël Bats

Beaulieu, dont les droits appartenaient toujours à l’Impact, a constamment conservé des liens avec son club formateur. Tout naturellement, ses interlocuteurs ont d’abord été les entraîneurs des gardiens, soit Youssef Dahha, puis Jack Stern. Ces dernières semaines, il s’entretenait plutôt avec le directeur technique Adam Braz, qui lui avait soumis une offre de contrat par téléphone. Quand il est revenu au Québec pour la période des Fêtes, le gardien de 6 pi 4 po savait que, cette fois, il allait rester à la maison et commencer sa carrière professionnelle chez lui. Il lui restait à établir un premier contact avec le nouveau groupe d’entraîneurs montréalais, notamment Joël Bats.

« Il m’a expliqué comment il allait gérer son groupe de gardiens. Il m’a parlé du travail physique et mental qu’on allait faire, précise-t-il. C’était plus une discussion au niveau des personnalités et du type de joueurs qu’il recherchait. Le travail technique, ça va venir sur le terrain. C’était vraiment une belle rencontre, un excellent premier contact. »

« Je sais combien il est reconnu en France et à travers le monde. Ça va être un honneur d’être avec lui. Je suis très excité de commencer. »

— Jason Beaulieu au sujet de l’entraîneur Joël Bats

Beaulieu s’est joint à un groupe de gardiens qui comprend Evan Bush, Clément Diop et James Pantemis. Si la hiérarchie du début de camp est déjà établie, il voit cette période comme une occasion de transmettre sa propre confiance aux entraîneurs.

« J’ai déjà 23 ans, je ne suis pas un très jeune gardien. J’ai déjà de l’expérience et si je joue en match, je suis très confiant de pouvoir bien faire. Je suis prêt à jouer. Il ne faut pas oublier que le staff n’a pas encore vu les quatre gardiens à l’œuvre. Adam m’a vu sur vidéo, mais ça fait longtemps qu’il ne m’a pas vu en situation de match. Je vais surprendre lors du camp et montrer à quel point j’ai évolué dans les quatre dernières années. »

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