Chronique

La revanche des gars

Avant de décortiquer les derniers quarts de finale de La voix, une petite info croustillante à vous dévoiler : TVA a renouvelé son populaire télé-crochet pour l’hiver 2019, me chuchotent des espions chez Québecor.

Il n’y aura pas de Voix junior à l’automne, mais La voix, qui tire encore à 2 millions dans le sondage Numeris, reprendra l’antenne en février prochain.

Maintenant, analysons l’émission d’hier soir. Si les filles ont dominé la semaine dernière, les gars ont repris le dessus en remportant quatre victoires sur quatre, hier. Yann Brassard, Samuel Babineau, Félix Lemelin et Jonathan Freeman ont tous progressé en demi-finale. Aucune artiste féminine n’a pu se faufiler dans le peloton de tête.

Par contre, le calibre des prestations d’hier n’a pas atteint celui de la semaine passée. C’était vraiment plus faible, et plusieurs surprises – pas nécessairement heureuses – ont ponctué cette longue soirée.

D’abord, Yann Brassard, 24 ans, en habit jaune poussin, chaussettes bleues et polo rouge, a amassé le plus fort vote du public avec 81 % des suffrages. Un score impressionnant, il faut l’admettre, pour un numéro correct, sans plus.

Son coach Alex Nevksy avait, lui aussi, préféré Antoine Lachance, 31 ans, qui a été très solide dans sa reprise de La saison des pluies de Patrice Michaud. Le choix de chanson de Yann Brassard, Alors on danse de Stromae, l’a beaucoup aidé. C’était vitaminé, enjoué et printanier. Ajoutez quelques mouvements de danse à la Michael Jackson et c’était dans la poche pour Yann.

Toujours dans l’équipe d’Alex Nevsky, le Montréalais Ben Alexander, 30 ans, a (difficilement) interprété Chandelier de Sia. Et qu’est-ce qui lui pendait au-dessus de la tête, sur la scène ? Un chandelier. Un maudit gros à part de ça. Mettons que le concepteur de ce segment ne remportera pas le prix Gémeaux de l’inventivité.

Chez Garou, c’est Samuel Babineau, 21 ans, de Lévis, qui a triomphé avec une relecture ordinaire de You Found Me de The Fray. Ce gain, je ne l’avais pas vu venir du tout. Car il n’a pas beaucoup de coffre, ce Samuel.

Son adversaire Jordane Labrie, 25 ans, de Québec, a été trop prudente en optant pour Le pénitencier de Johnny Hallyday, une pièce usée à la corde. Et le Caruso de Carl Miguel Maldonado, 27 ans, de Mascouche, n’a pas provoqué de grand frisson.

Contrairement à Garou et Alex Nevsky, Lara Fabian et Éric Lapointe ont été plus audacieux dans l’attribution de leurs notes. Les 38 points accordés à Félix Lemelin par sa coach Lara lui ont permis de passer devant Kelly Bado, pourtant la préférée des gens à la maison (à 44 %).

Kelly Bado, 32 ans, de Winnipeg, a été moins époustouflante que d’habitude en s’attaquant à S’il suffisait d’aimer de Céline Dion. Félix Lemelin, 21 ans, de Québec, a quant à lui offert son meilleur tour de chant, jusqu’à présent, sur Angel de Sarah McLachlan.

Éric Lapointe croyait propulser Stéphanie Veillette, 23 ans, de Trois-Rivières, à la ronde suivante en lui allouant 38 points. Sauf que les téléspectateurs de La voix en ont décidé autrement en votant massivement pour Jonathan Freeman, 25 ans.

Malgré des problèmes de micro, le géant de Sept-Îles a impressionné en nous faisant découvrir la belle chanson Fade de Lewis Capaldi. Stéphanie Veillette avait été très bonne et énergique sur Amoureuse de Marjo. Le raffiné Alex Météore, qui a revisité De la chambre au salon d’Harmonium, aurait mérité plus d’amour, je trouve.

Au rayon de la mode, la collerette bling-bling d’Alex Nevsky, sertie de zircons cubiques ou de cristaux Swarovski, qui sait, a volé la vedette à celui qui le portait. Ses collègues l’ont évidemment taquiné à propos de son bijou très voyant, extra brillant. On ne voyait que ça.

Avec un gros crucifix diamanté suspendu au cou, Éric Lapointe a aussi donné dans la joaillerie scintillante, qui s’harmonisait avec les manches en aluminium plissé de la robe de Lara Fabian.

En ouverture d’émission, quand Serena Ryder s’est pointée, je ne m’attendais pas à grand-chose de bien palpitant. Cette chanteuse de Toronto n’est pas la plus intéressante dans le paysage musical actuel, il faut le dire.

Mais presque toutes ses chansons, dont What I Wouldn’t Do, Ice Age et Stompa, sonnaient comme une tonne de briques. Et ce fut peut-être mon moment favori du gala. Chose certaine, c’était pas mal plus rafraîchissant qu’une 63e version du Blues du businessman.

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