Suppléments de calcium

Pour en finir avec les inquiétudes

En 2008, la publication d’une méta-analyse a créé une petite commotion dans le monde de la recherche en santé : son auteur, Mark Bolland, a suggéré que les suppléments de calcium pouvaient être néfastes pour la santé cardio-vasculaire.

Pourtant, aucune explication biologique ne sous-tend une telle association (contrairement au sel ou au cholestérol, par exemple). La méthodologie de Bolland a fait l’objet de critiques et plusieurs études ont contredit ses résultats depuis, certaines accordant même aux suppléments de calcium un effet protecteur.

Malgré tout, une inquiétude persiste.

« Les médecins cliniciens et les patients qui regardent ça ne sont pas tous au fait de toutes les nuances des études », souligne la Dre Suzanne Morin, professeure associée au département de médecine de l’Université McGill et chercheuse clinicienne à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

LE CALCIUM SOUS LA LOUPE

Pour tirer la question au clair, la Dre Morin et sa collègue, la Dre Stella Daskalopoulou, ont mis sur pied une étude. Le but : déterminer si les suppléments de calcium ont un effet sur la santé vasculaire chez les femmes ménopausées, et si le calcium alimentaire a un effet similaire ou différent.

Les participantes sont réparties de façon aléatoire dans trois groupes : pendant un an, un tiers d’entre elles consommeront leur calcium en majorité dans l’alimentation et le deuxième tiers le consommera en majorité dans des suppléments. Les autres femmes conserveront leurs habitudes alimentaires. Tous les six mois, l’équipe de recherche mesurera la rigidité et l’épaisseur des artères des participantes à l’aide de techniques à ultrasons sûres.

« Si [les suppléments de calcium ne sont] pas dangereux, c’est important que tout le monde le sache ; si c’est dangereux, c’est tout aussi important que le monde le sache aussi », dit la Dre Morin, en soulignant qu’aucun effet néfaste n’a été noté lors de l’étude pilote.

L’équipe recherche activement des femmes de plus de 50 ans, non-fumeuses, qui ne prennent pas d’hormones, d’antihypertenseurs ou de médicaments contre le cholestérol ou l’ostéoporose. Les participantes ne sont pas rémunérées (outre leurs frais de stationnement)… mais elles pourront se targuer d’avoir fait progresser la science.

Pour plus de renseignements : 514 934-1934 poste 45742 ou par courriel.

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