Achat groupé de Nissan Leaf

« L’idée est d’encourager les gens qui hésitent »

Bruno Marcoux, de Saint-Lazare, à l’ouest de Montréal, a lancé un projet d’achat groupé inédit pour réunir le plus grand nombre de personnes désireuses de faire l’acquisition d’une voiture électrique Nissan Leaf. Jusqu’ici, 90 personnes ont manifesté leur intérêt.

« L’idée est d’encourager les gens qui hésitent parce qu’ils trouvent que les véhicules électriques coûtent trop cher, dit-il. En unissant notre pouvoir d’achat, on va pouvoir obtenir le meilleur prix possible pour la Leaf, une voiture formidable qui se paie presque toute seule grâce aux économies d’essence. »

Lui-même propriétaire d’une Leaf depuis un an, Bruno Marcoux est accro à sa voiture 100 % électrique, qui ne demande pratiquement aucun entretien. « En un an, ma femme et moi avons roulé 40 000 kilomètres avec la Leaf. Nous économisons 2000 $ par année en essence. Quand je l’ai achetée, c’était surtout pour l’environnement, mais je dois dire que les économies liées au fait de ne plus acheter d’essence m’ont surpris. »

M. Marcoux estime payer 1,50 $ en électricité pour franchir 150 kilomètres, donc 6 $ pour franchir 600 kilomètres, soit la distance qu’il parcourait avant avec un plein. 

« Mes coûts en énergie ont chuté de 90 %, et je n’encourage plus une industrie polluante qui envoie des milliards par année à l’extérieur du Québec. »

— Bruno Marcoux, propriétaire d’une Leaf

En plus de sa Leaf, il garde à la maison une Nissan Maxima, que le couple utilise lorsqu’il a besoin de faire de plus grandes distances. « Finalement, nous ne prenons presque plus la Maxima, car une fois qu’on a goûté au fait de se déplacer sans acheter d’essence avec la Leaf, on ne veut plus revenir en arrière. »

M. Marcoux s’est engagé dans l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ) l’an dernier, mais il a décidé qu’il pouvait avoir un impact supplémentaire en organisant un achat groupé.

Il note que la Ville de Montréal a acheté une flotte de 42 Nissan Leaf au concessionnaire Nissan Gabriel Jean-Talon, un événement qui l’a incité à contacter le concessionnaire, qui a accepté de participer à son projet. « Notre groupe pourrait donc battre l’achat de la Ville, dit-il. Dans le groupe, je pensais avoir seulement des gens de Montréal, mais jusqu’ici, il y a des gens de Matane, Sherbrooke, Gatineau, Québec, Trois-Rivières, de la région d’Ottawa et même une personne de la Colombie-Britannique ! »

Sam Karadanaian, conseiller chez Nissan Gabriel Jean-Talon, pilote le projet avec M. Marcoux. « C’est la première fois qu’on organise un achat groupé, dit-il. C’est bon pour nous, c’est bon pour les clients, ils vont avoir un meilleur prix. On va faire des ventes et on encourage un projet positif, donc tout le monde est gagnant. »

L’achat groupé vise des Leaf 2016 avec une batterie de 24 kWh ou de 30 kWh, au choix du client. Les gens pourront soit payer comptant, soit obtenir du financement selon le plus bas paiement mensuel possible. M. Marcoux compte obtenir une fourchette de prix d’ici les prochains jours.

248 ACHETEURS AU COLORADO

L’idée d’organiser un achat groupé de véhicules électriques lui est venue du Colorado, où le groupe Southwest Energy Efficiency Project a réuni l’an dernier 248 personnes qui ont fait un achat groupé de Nissan Leaf. Chaque acheteur du groupe a obtenu plus de 8000 $ de rabais sur sa voiture, rabais qui s’additionne aux incitatifs gouvernementaux, qui sont particulièrement généreux au Colorado. Résultat : des acheteurs ont pu repartir avec une Leaf neuve pour moins de 13 000 $US.

M. Marcoux ignore s’il réussira à négocier un rabais aussi important avec son groupe. « C’est certain que 248 acheteurs, ça a du poids… Mais j’aimerais qu’avec les incitatifs gouvernementaux, la Leaf coûte autour de 20 000 $ aux acheteurs de notre groupe. Est-ce que ça va être possible ? Chose certaine, nous allons essayer d’obtenir plusieurs milliers de dollars en rabais. À ce prix-là, si vous économisez 2000 $ en essence par année, les économies en essence à elles seules paient la voiture en 10 ans. »

M. Marcoux précise que l’inscription au groupe ne constitue pas une promesse d’achat et qu’aucun acompte n’est requis. « Nous allons négocier le meilleur prix et arriver avec une proposition aux gens. D’autres personnes seront libres de se joindre au groupe à ce moment-là aussi. Les gens seront ensuite libres de prendre une décision indépendante, sans pression », dit-il.

Une fois ce projet terminé, M. Marcoux aimerait former un groupe de gens désireux d’acheter une Chevrolet Volt. Il a déjà sondé le concessionnaire spécialisé Bourgeois Chevrolet, à Rawdon.

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