Chronique

Burlesque hypnotique

J’ai royalement coulé le test de réceptivité de Messmer, il y a quelques années, dans le cadre d’un reportage sur le célèbre fascinateur de TVA.

Il avait beau me répéter, de sa voix de chambre à coucher, que mes doigts ne se décolleraient plus, qu’ils se souderaient l’un à l’autre, rien à faire, je ressentais « fuck all », comme disent les milléniaux. La musique de spa qui jouait en arrière-plan n’a pas amélioré mon état de réceptivité non plus.

Maintenant, quand je vois les cobayes de l’émission Lâchés lousses embarquer à fond dans une kyrielle de niaiseries, un doute m’assaille systématiquement. Ces gens envoûtés en beurrent-ils une couche de plus parce que des caméras se dressent devant eux ? Pourquoi l’hypnose fonctionne-t-elle de façon aussi efficace dans leur cas ? Et est-ce vraiment possible de perdre ainsi le contrôle de son esprit ?

Les quatre premiers invités de Lâchés lousses, qui a débuté mardi soir sur les ondes de TVA, tombaient en transe en deux secondes et quart. Clic, clac, bonsoir. On les a ensuite vus s’enfoncer le visage dans un gâteau, se badigeonner le corps avec de la peinture bleue ou s’imaginer des marmottes dans un jeu de poches.

C’était du burlesque pur et dur. C’était Les tannants, en sommeil éveillé. C’était comme regarder une émission survoltée – et dépassée – d’une chaîne de télé mexicaine.

Heureusement, personne n’a été humilié dans ce processus dirigé par Messmer – Éric Normandin de son vrai nom. Évidemment, l’animateur Charles Lafortune tend quelques pièges loufoques aux concurrents, mais c’est fait à la rigolade, jamais dans le but d’abaisser.

Malheureusement, Lâchés lousses devient rapidement répétitif. Une hypnose, un sketch, une pause publicitaire. On ne réinvente pas la roue ici. On permet aux téléspectateurs de mettre leur cerveau à off pendant 60 minutes. C’est bien correct. Personnellement, il faudrait probablement que je sois sous hypnose pour en apprécier les nombreuses subtilités. Heureusement que Charles Lafortune est là pour injecter une dose d’autodérision à cette nouveauté, sans quoi elle basculerait vite du côté du « freak show ».

La stratégie énergique de programmation de TVA pour Lâchés lousses a cependant été payante. Entre 19 h et 20 h, l’émission de Messmer-Lafortune a été suivie par 947 000 personnes, ce qui a grugé de l’audience à District 31 (1 050 000).

La présence d’O’ contre Unité 9 a nui aux femmes de Lietteville. Score final aux audimètres : 925 000 fidèles pour la famille O’Hara, contre 1 337 000 téléphages pour les détenues. TVA a décidé d’attaquer la suprématie d’Unité 9 cet automne, et les résultats de la première ronde d’affrontement n’ont pas été décevants.

À 21 h, Mémoires vives (797 000) de Radio-Canada et L’heure bleue (884 000) de TVA ont disputé un match corsé.

C’est vendredi, c’est ARTV

Les beaux vendredis d’ARTV recommencent la semaine prochaine avec le retour de ses trois productions-vedettes, soit Info, sexe et mensonges (21 h), Paparagilles (21 h 30) et C’est juste de la TV (22 h).

Marc Labrèche confiait hier que la Céline Dion en mutation vestimentaire l’inspirait beaucoup. On verra sans doute la diva cet automne dans une formule contenant plus de personnages et de folie. Paul Houde et Pierre Brassard se grefferont également à Marc Labrèche.

Toujours prêt à égratigner le gratin, Paparagilles perd l’humoriste Mariana Mazza, mais conserve Fabien Cloutier, Katherine Levac et Jean-René Dufort. À C’est juste de la TV, qui entame sa 11e année, Serge Denoncourt cède sa place à la consœur Nathalie Petrowski. Thérèse Parisien et Dave Ouellet demeurent aux côtés de l’animatrice Anne-Marie Withenshaw.

Le magazine Esprit critique du collègue Marc Cassivi et Rebecca Makonnen déménage les jeudis à 20 h. Le premier épisode passe ce soir et renferme un segment sur la qualité de la télé québécoise qui oppose Serge Denoncourt au scénariste Jacques Davidts (Les Parent). Fabien Cloutier quitte Esprit critique, et c’est Jean-Sébastien Girard qui mènera dorénavant les entrevues.

La soirée est (encore) jeune se réinstalle les dimanches à 19 h à partir du 24 septembre. Une fois par mois, le tournage s’effectuera au Corona au lieu du bar Chez Roger dans Rosemont. Attendez-vous à une formule bonifiée.

À partir du 2 novembre, ARTV relaiera l’émission Rétroviseur, offerte sur Véro.tv, où Véronique Cloutier repasse à ses invités des propos qu’ils ont tenus il y a plusieurs années. C’est très bien fait.

La minisérie Le siège, tournée au Nouveau-Brunswick, débutera en primeur le samedi 21 octobre à 21 h. Le thriller Fatale-Station de Stéphane Bourguignon, déposé dans l’Extra d’ICI Tou.tv, débarquera sur ARTV le 4 janvier. La deuxième saison d’Appelez mon agent est prévue à l’horaire le 30 novembre. Et le troisième chapitre d’Outlander, demandez-vous ? Faudra patienter jusqu’au 27 décembre.

C’est assez hallucinant à quel point les têtes d’affiche d’ARTV sautent d’une émission à l’autre. Jean-Sébastien Girard se divise entre Esprit critique et La soirée est (encore) jeune, tandis que Fabien Cloutier quitte Esprit critique, mais demeure à Paparagilles. Ah oui, Serge Denoncourt largue C’est juste de la TV pour se déposer chez Esprit critique. Tant que ça reste dans la famille !

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