L'Impact

Deux éclairs de génie

Sur fond de ciel menaçant, deux éclairs de génie ont permis hier soir au onze montréalais de se mettre à l’abri. Une éclaircie, plus que passagère, espérons-le, qui n’occulte cependant pas certaines difficultés.

LE MATCH

Dans des périodes difficiles, il est des victoires dont on ne retient que le score et dont la manière passe au second plan. Celle de l’Impact hier en est une. Face à une équipe de Philadelphie orpheline de deux éléments offensifs majeurs (Bedoya son capitaine et Pontius son milieu de terrain), Montréal a livré une pâle copie en première période, quelque peu rehaussée par une seconde un peu plus entreprenante. Disposé en 4-2-3-1, le onze montréalais s’est rapidement trouvé coupé en deux, les deux milieux récupérateurs, Béland-Goyette et Bernardello, jouant trop bas, Dzemaili dans le rôle de meneur de jeu se trouvant trop haut le plus souvent.

Résultat, non seulement les occasions se sont faites rares, mais en plus, les attaquants adverses ont donné quelques frayeurs aux spectateurs, bien aidés par une défense semblant manquer de repères et surtout de sérénité. Il aura fallu deux éclairs de génie, matérialisés par la superbe tête de Salazar (1-0 ; 19e minute) et la frappe de Dzemaili (2-1 ; 51e minute) après un joli drible, pour tirer l’Impact d’un mauvais pas. Car Dieu que ce fut laborieux dans l’ensemble.

LES JEUNES, LE SALUT

Privé de nombreux joueurs-cadres (Bernier, Camara, Piatti et Donadel – ménagé, sur le banc), Mauro Biello a dû miser hier soir sur une équipe jeune, à l’image des titularisations de Salazar, Ballou et surtout Béland-Goyette, une première pour lui en MLS. Et on a bien cru que le salut viendrait de cette jeunesse. La tête décroisée au fond des filets de Salazar, le match honnête de Béland-Goyette dans des circonstances difficiles et l’activité de Ballou ont rassuré quant au potentiel que représente l’Académie. Étrangement, ce sont les joueurs les plus expérimentés qui n’ont pas porté l’équipe comme il se devait. D’entrée de jeu, Laurent Ciman a failli offrir sur un plateau un but aux visiteurs. Et si le Belge n’a pas paru aussi tranchant et imposant que d’habitude, Matteo Mancosu a quant à lui été transparent, complètement sevré de ballons, il est vrai. La faute à un Blerim Dzemaili tout simplement pas dans son rôle.

LE FAIT MARQUANT

On a retenu en fin de compte deux faits marquants dans ce match, illustrés par un seul homme, Chris Duvall. Car à lui seul, il représente à la fois le potentiel de cette équipe et la fébrilité qui l’anime. Son centre à la 19e minute pour la tête de Salazar, après avoir éliminé de belle manière son vis-à-vis, fut un modèle du genre. Mais, juste avant la pause, sa passe en retrait dans l’axe à destination du milieu offensif adverse Fafà Picault – qui n’en demandait pas tant (1-1) – est le genre d’erreur grossière symptomatique d’une équipe qui doute parfois. Auteur de deux – et non pas d’une, malgré lui – passes décisives, Duvall doit tout de même être crédité d’un bon match, tout comme Kyle Fisher.

ILS ONT DIT

Pour Mauro Biello, « on ne peut pas encaisser un but comme ça ». « Mais on a très bien répondu, a ajouté hier soir l’entraîneur montréalais. On a marqué très tôt après la pause. C’était un match important pour nous. Il y a eu du déchet, il faut améliorer certaines choses, c’est sûr. Il faut trouver le juste équilibre entre tenir le ballon et aller vite vers l’avant. J’avais une équipe jeune qui a fait le travail. Louis Béland-Goyette est un bon joueur. À l’entraînement, il a montré de bonnes choses. Il est très bon techniquement, capable de lire le jeu. Bravo à lui. Michael Salazar travaille beaucoup à l’entraînement. Cela lui a fait du bien d’aller à Ottawa, d’y jouer et d’y marquer, il a pris confiance. Aujourd’hui, il a amené de l’énergie. »

Celui qui a vécu sa première titularisation en MLS était satisfait de sa production. « J’ai essayé d’apporter mon style de jeu à l’équipe. J’ai commencé à souffrir un peu physiquement vers la 65e minute, il a été difficile de reprendre le rythme. Avant aujourd’hui, je n’avais eu qu’un seul match de 60 minutes. Je vois tout ça comme quelque chose de très positif, c’est un nouveau challenge », s’est félicité Louis Béland-Goyette. À ses côtés, Michael Salazar était également tout sourire : « Évidemment, je suis satisfait de revenir à la maison et de marquer. Le but était d’avoir du fun, d’apprécier le match. Je me sens mieux cette année. J’ai travaillé dur à l’entraînement. »

LE CHIFFRE

1

En remportant ce match qui devait absolument le mettre sur la voie d’une série de bons résultats, l’Impact est passé devant son adversaire du soir au classement dans l’Est (8e), avec un point d’avance et un match de moins.

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