Résultats du CN et du CP

Les analystes s’attendent à des résultats faibles

Le secteur des transports est souvent considéré en Bourse comme l’un des principaux baromètres de la conjoncture économique.

C’est pourquoi les deux plus grands transporteurs de marchandises cotés à la Bourse de Toronto, le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique (CP), attirent l’attention des investisseurs avec leurs résultats de fin d’exercice 2019, ainsi que la mise à jour de leurs perspectives d’affaires pour les prochains trimestres de l’année 2020.

Ces mises à jour sont attendues mardi au CN, qui pèse 87 milliards de dollars en Bourse, et mercredi chez le CP, dont la valeur boursière vient de franchir les 46 milliards.

À quoi s’attendre, de l’avis d’analystes spécialisés dans les transports ?

Chez Desjardins Marchés des capitaux, l’analyste Benoit Poirier note dans un récent préavis sur le CN et le CP que « les volumes ferroviaires au quatrième trimestre ont été affectés par les faiblesses dans certains marchés (transport intermodal, bois d’œuvre, potasse), et que la situation au CN a été exacerbée par la grève de huit jours ».

Quant aux perspectives pour 2020, l’analyste considère qu’en dépit de « volumes ferroviaires améliorés en fin d’année 2019 et au début de 2020, il subsiste une certaine incertitude sur les marchés clés ».

Chez la Financière Banque Nationale, l’analyste Cameron Doerksen s’attend aussi à ce que les résultats du CN au quatrième trimestre aient été « fortement touchés par la grève », même si « les données récentes suggèrent que les opérations sont largement revenues à la normale ».

Quant au CP, l’analyste apprécie le fait que « sa performance opérationnelle continue d’impressionner, avec des opportunités de croissance des revenus grâce à des gains de parts de marché ».

Néanmoins, avertit M. Doerksen, « comme pour le CN, je demeure prudent sur l’évolution des volumes ferroviaires à court terme ».

Résultats attendus

Au Canadien National, le consensus parmi les analystes sondés par la firme d’informations financières Refinitiv pointe vers des résultats de quatrième trimestre en recul prononcé sur un an : bénéfice net en repli de 23 %, autour de 875 millions, revenus abaissés de 7 %, aux environs de 3,52 milliards.

En conséquence, les analystes ont revu à la baisse leurs prévisions de résultats pour tout l’exercice 2019. Le bénéfice net est pressenti en baisse de 3 %, aux environs de 4,16 milliards, ce qui serait un deuxième exercice d’affilée de recul du bénéfice net au CN. Les revenus totaux pour 2019 sont attendus en croissance affaiblie à 3,5 %, aux environs de 14,86 milliards.

Quant aux perspectives pour le nouvel exercice 2020, les analystes anticipent une nette reprise de la croissance de son bénéfice net, de l’ordre de 7 %, aux environs de 4,45 milliards. Pour y parvenir, ils s’attendent à ce que le CN rehausse la croissance de ses revenus totaux de l’ordre de 5 %, aux environs de 15,7 milliards.

Au Canadien Pacifique, les analystes sondés par Refinitiv anticipent un bénéfice net de quatrième trimestre 2019 en progression de 17 %, à environ 642 millions. Et ce, en dépit de revenus trimestriels en croissance minime de l’ordre de 0,6 %, tout juste au seuil des 2 milliards.

Pour tout l’exercice 2019, les analystes anticipent aussi au CP une bonne progression du bénéfice net – de l’ordre de 18 %, aux environs de 2,3 milliards – qui devrait découler de revenus attendus en croissance de 6 %, aux alentours de 7,76 milliards.

Quant aux perspectives pour le nouvel exercice 2020, les analystes anticipent au CP une continuité de croissance des revenus de 6 %, à environ 8,23 milliards, mais une décélération de croissance du bénéfice net de l’ordre de 8 %, à environ 2,48 milliards.

Services musicaux

Stingray acquiert un spécialiste en intelligence artificielle

Le fournisseur montréalais de services musicaux Stingray acquiert Chatter Research, une entreprise de Toronto spécialisée en intelligence artificielle. L’acquisition de la plateforme de recherche sur la clientèle et de rétroaction en temps réel de Chatter est qualifiée de « stratégique » par Stingray. Chatter recueille des renseignements sur des clients pour aider les entreprises à améliorer la satisfaction de leur clientèle et stimuler leurs ventes. Stingray explique qu’avec Chatter, ses clients pourront trouver en un seul endroit des services de musique d’ambiance et d’affichage numérique, tout en ayant maintenant accès à l’opinion des consommateurs. La transaction est évaluée à 2 millions de dollars, mais pourrait s’élever à 16 millions selon l’atteinte d’objectifs. Fondée il y a quatre ans, Chatter génère des revenus d’environ 3 millions. — Richard Dufour, La Presse

Restructuration

Le couperet tombe chez Nemaska Lithium

Alors qu’elle s’affaire à préparer une proposition à présenter à ses créanciers, Nemaska Lithium a une fois de plus sabré la moitié de son effectif en procédant au licenciement de 29 personnes. Selon l’entreprise, cette décision est nécessaire pour préserver les « liquidités en prévision de l’examen d’alternatives disponibles, incluant tout refinancement permettant une relance ordonnée du projet » de mine et d’usine de transformation de lithium. Nemaska Lithium est à l’abri de ses créanciers depuis le 23 décembre dernier. La société souhaitait transformer, dans une usine électrochimique à Shawinigan, du minerai de spodumène extrait de la mine Whabouchi – à quelque 300 kilomètres au nord de Chibougamau – en sels de lithium à valeur ajoutée. — La Presse canadienne

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