Bourse

Goodfood,
l’entreprise
de 100 millions

Au moment où Marché Goodfood entre ce matin à la Bourse de Toronto - une première en deux ans pour une entreprise québécoise nouvellement cotée - on apprend que le nombre d’abonnés de l’entreprise vient de faire un bond colossal.

Pour la première fois en deux ans, une entreprise québécoise fait son entrée en Bourse sur le S&P/TSX. L’action de la société montréalaise Marché Goodfood commencera à s’échanger ce matin à Toronto alors qu’on apprend que l’appétit continue de grandir pour les produits de ce spécialiste des repas à cuisiner vendus sur l’internet.

Le nombre d’abonnés actifs chez Goodfood s’établissait à 23 000 en date de la semaine dernière. Il s’agit d’une hausse de près de 80 % par rapport à la fin de février. Et c’est l’équivalent d’une progression de près de 900 % par rapport au nombre d’abonnés il y a un an.

Ces chiffres, publiés en soirée hier, pourraient bien engendrer un certain intérêt pour le titre puisqu’ils s’ajoutent à une croissance des revenus plutôt impressionnante depuis la fondation de Goodfood, il y a trois ans.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise de 175 employés est passé de 194 921 $ en 2015 à près de 3 millions l’an passé. Et jusqu’ici pour 2017 (l’exercice financier de Goodfood débute en septembre), les revenus frôlent les 6 millions.

Les paniers préparés et acheminés par Goodfood à ses clients du Québec, de l’Ontario et des Maritimes contiennent des recettes et les ingrédients en quantités exactes pour la préparation de repas santé. Les prix oscillent autour d’une dizaine de dollars par repas par personne (livraison comprise).

Sur les traces de Stingray

Marché Goodfood devient aujourd’hui la première entreprise de la province à inscrire ses actions directement à la Bourse de Toronto depuis le fournisseur montréalais de services musicaux Stingray, il y a exactement deux ans.

Le prix de départ de 2 $ fixé pour l’action attribue une capitalisation boursière initiale d’une centaine de millions de dollars à Marché Goodfood.

Environ 50 % des actions sont détenues à parts égales par deux Montréalais qui n’ont pas encore 30 ans : le PDG, président du conseil et cofondateur, Jonathan Ferrari, et le chef des finances, chef de l’exploitation et cofondateur, Neil Cuggy.

Pour Louis Doyle, directeur général de Québec Bourse – une association qui rassemble des entreprises publiques de la province –, l’arrivée de Goodfood sur le marché boursier est une bonne nouvelle dans le contexte où deux entreprises québécoises (Canam et Lumenpulse) ont annoncé ce printemps leur retrait prochain de la Bourse.

« Ça permet de parler du groupe de sociétés québécoises inscrites en Bourse avec un volet plus positif. »

— Louis Doyle

« Et c’est intéressant de voir que c’est une nouvelle entreprise qui s’en vient en Bourse avec un modèle d’affaires original », poursuit-il.

Au lieu de lever des capitaux à l’aide d’un prospectus traditionnel – ce qu’on appellerait un premier appel public à l’épargne –, Goodfood arrive en Bourse après avoir conclu une entente avec une société de capital de démarrage déjà inscrite en Bourse.

L’opération s’apparente à une prise de contrôle inversée semblable à celle réalisée au printemps 2015 par le fournisseur montréalais de services de conciergerie GDI pour effectuer son retour en Bourse.

Un placement privé d’une vingtaine de millions de dollars a été exécuté conjointement à l’opération pour gonfler les coffres de Goodfood.

« C’est une taille de financement [21 millions] qui n’est pas énorme pour Goodfood, mais que le marché public a été capable d’apporter à la table », commente Louis Doyle.

Nouveau centre de distribution

L’entreprise, dont le quartier général est situé rue Deslauriers, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, compte investir dans ses activités l’essentiel des millions obtenus à la suite de l’opération de financement.

La direction négocie actuellement le bail d’un nouveau centre de distribution d’une superficie allant jusqu’à 85 000 pieds carrés qui doit permettre de bonifier les équipes de production et d’emballage.

Considérée comme une société en démarrage, Goodfood ne génère pas encore de profits. La perte nette dégagée par les activités pour la première moitié de l’exercice financier en cours atteint 4,9 millions.

Les dernières entrées en Bourse de Québec inc. au S&P/TSX

Stingray (juin 2015)

GDI (mai 2015)

Lumenpulse (avril 2014)

BRP (mai 2013)

Manac (septembre 2013)

Dollarama (octobre 2009)

Chantier Davie (février 2008)

5N Plus (décembre 2007)

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