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Un don de 18 millions pour l’intelligence artificielle en cardiologie

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) reçoit un don peu courant ce matin : 18 millions sur huit ans. La somme servira notamment à utiliser l’intelligence artificielle pour déceler de nouveaux facteurs de risque cardiovasculaire.

Intelligence artificielle

Entre 15 % et 20 % des patients qui sont envoyés pour une cardiopathie au CUSM n’ont pas de facteur de risque cardiovasculaire. La Dre Nadia Giannetti, fondatrice et directrice du Centre d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque du CUSM, veut se servir de l’intelligence artificielle pour découvrir des facteurs de risque insoupçonnés. « Beaucoup de patients, on se demande pourquoi ils sont ici, dit la Dre Giannetti. Ils sont apparemment en bonne santé, ils ne font pas d’hypercholestérolémie, d’hypertension, de diabète, n’ont pas d’antécédents familiaux. Et pourtant ils arrivent ici avec une crise cardiaque, parfois en mort cérébrale. Ça peut être un homme de 40 ans foudroyé alors qu’il jouait au hockey. » Le Programme Courtois des signatures cardiovasculaires construira d’ici dix ans une banque de données génomique, de biomarqueurs, de microbiome, d’imagerie cardiovasculaire et d’information sur le mode de vie de 4000 personnes, certaines en santé, d’autres non, et de leur famille immédiate. « On n’aurait pas pu faire ça il y a cinq ou dix ans, ça prend l’intelligence artificielle », dit la Dre Giannetti. Ce projet se verra accorder 10 des 18 millions du don de la Fondation Courtois.

Simplifier les tests

Le deuxième volet important qui sera financé par le don annoncé ce matin aura aussi recours à l’intelligence artificielle, pour mieux organiser le parcours des patients. « Il y a beaucoup de tests à faire, dit la Dre Giannetti. En ce moment, on prévoit les tests l’un après l’autre, mais il y aurait sûrement place à l’optimisation. On pourra aussi mieux prévoir le suivi. » La transition des patients pédiatriques devenus adultes de l’Hôpital de Montréal pour enfants aux sections adultes du CUSM sera aussi mieux organisée grâce à l’intelligence artificielle.

Mini-cœurs

Le troisième volet couvert par le don sera la création de « mini-cœurs », sur la base de la génétique et de la physionomie de chaque patient, à des fins de recherche et de médecine personnalisée. Des sommes seront aussi réservées à la prévention de l’accumulation de cholestérol dans les vaisseaux sanguins chez les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale. « C’est un don extraordinaire étalé sur huit ans », indique Julie Quenneville, présidente de la Fondation du CUSM. « Ça a commencé il y a deux ans avec un centre de résonance magnétique qui ouvrira sous peu, le premier qui sera consacré uniquement à la recherche. Depuis 25 ans, notre fondation s’est concentrée sur la construction du nouvel hôpital. On veut maintenant recruter de grandes étoiles de la médecine. »

La famille Courtois

La Fondation Courtois, qui a fait plusieurs dons importants ces dernières années, a été fondée par feu l’avocat et juge montréalais Jacques Courtois, mort en 1996. Ses trois enfants poursuivent son œuvre caritative, indique Mme Quenneville. Nicole Eaton, fille de Jacques Courtois, est sénatrice depuis juin 2015. « C’est une famille incroyablement généreuse », dit Mme Quenneville. Ce don en cardiologie reflète-t-il une histoire familiale ? « Les parents ont tous deux eu des problèmes cardiaques », dit Mme Quenneville.

EN CHIFFRES

8,5 % des Canadiens ont un diagnostic de maladie cardiaque

2,1 % des Canadiens ont déjà eu un diagnostic de crise cardiaque

Source : Statistique Canada

Santé

C’est la fin pour la chemise d’hôpital traditionnelle

L’époque où il n’était pas rare de voir des patients déambuler les fesses à moitié dénudées dans leur chemise d’hôpital – la fameuse « jaquette » – pourrait être révolue. Une nouvelle chemise plus longue, s’attachant à l’avant avec des boutons-pression et promettant de préserver la dignité des patients, sera testée sous peu à Montréal.

Dès demain, 1200 de ces chemises d’hôpital seront mises en circulation chaque jour dans huit établissements de santé de la métropole faisant affaire avec la Buanderie centrale de Montréal (BCM). L’objectif : voir si cette nouvelle chemise répondra plus adéquatement aux besoins des patients que le modèle actuel, qui s’attache à l’arrière à l’aide de cordons.

«  Je pense que ça va toucher pas mal de monde  », affirme Raymond Morel, directeur général de la BCM, qui distribue chaque jour 20 000 chemises d’hôpital dans les établissements de santé de la ville.

La Buanderie centrale de Montréal est un organisme sans but lucratif qui lave le linge de plusieurs établissements de santé à Montréal, dont le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. «  On travaille constamment à revoir nos pratiques et nos produits. Et on a commencé à se pencher sur les jaquettes il y a quatre ans  », explique M. Morel.

Respecter la dignité

Les récriminations envers les anciennes « jaquettes » d’hôpital sont nombreuses, affirme M. Morel. «  Les principaux problèmes concernent le confort et la dignité des patients  », dit-il.

La nouvelle chemise de la BCM est plus longue et s’adapte à la morphologie des patients. «  Elle peut faire aussi bien à une femme de taille “petite” qu’à un homme de taille XXXL  », affirme M. Morel. Le tissu utilisé permettra une meilleure évacuation de l’humidité. Le modèle permettra également aux patients alités de l’enfiler facilement à l’envers.

Au cours des dernières années, différents groupes ont tenté d’offrir de nouveaux modèles de chemises d’hôpital. «  Mais à ma connaissance, c’est la première qui s’attachera à l’avant  », affirme M. Morel.

La chemise qui sera testée dans les prochains mois par la BCM a une durée de vie de plus de 100 lavages alors que les chemises traditionnelles doivent quant à elles être recyclées après 30 ou 40 lavages, souligne M. Morel.

Selon lui, les nouvelles chemises d’hôpital seront plus écologiques et permettront aux établissements d’économiser en frais de lavage. Car actuellement, plusieurs patients doivent mettre deux chemises, l’une par-devant et l’autre par-derrière, pour s’assurer d’être bien couverts. Les centaines de chemises qui doivent être jetées annuellement, parce que les cordons emmêlés sont coupés, seront aussi chose du passé.

Déjà, 300 échantillons de la nouvelle chemise ont été testés l’an dernier. Les nouveaux tests se dérouleront au cours des quatre prochains mois dans des hôpitaux, mais aussi dans des CHSLD et des hôpitaux psychiatriques. M. Morel prévoit que des ajustements devront encore être apportés au produit, qui doit entraver le moins possible les gestes des travailleurs de la santé. «  On vise une version finale pour 2020  », dit-il.

Poursuite policière

Un accusé remet en question la légitimité des policiers

Accusé de conduite dangereuse, après une poursuite policière qui a fait deux blessés, un Longueuillois tente de remettre en question la légitimité d’un policier qui a participé à la poursuite.

« À partir de quelle loi prenez-vous votre pouvoir d’autorité ? Avez-vous prêté allégeance à Sa Majesté la Reine en vertu de la loi fédérale de 1985 ? C’est obligatoire de prêter serment », a demandé l’accusé, Sébastien Théodore, au policier Jonathan Vaillancourt.

L’agent Vaillancourt, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), témoignait au procès devant jury de l’homme de 41 ans, qui se défend sans avocat.

Le policier venait de raconter la chasse à l’homme qui s’est déroulée le samedi 17 novembre 2018 vers 11 h, dans le secteur sud du Plateau Mont-Royal.

Avec plusieurs voitures de police à ses trousses, l’accusé a emprunté des rues à contresens et a même roulé sur le trottoir, a relaté l’agent Vaillancourt. Parce qu’il craignait pour la sécurité du public, dans ce quartier très fréquenté, le policier a embouti la voiture du fuyard, une Nissan Leaf, avec sa voiture de patrouille, à une intersection, pour tenter de l’obliger à s’arrêter.

Sans succès : après avoir pivoté à 180 degrés, le conducteur a repris la fuite dans l’autre direction. Plus loin, des policiers à pied ont frappé sa voiture avec leurs matraques, mais l’accusé a continué sa route.

La poursuite a pris fin dans la rue Sherbrooke, près de l’intersection de la rue Wurtele. Alors qu’une voiture de patrouille le dépassait sur la droite pour tenter de lui bloquer le passage, l’accusé a donné un coup de volant pour causer une collision, a raconté le policier.

Les deux voitures sont sorties de la route et ont embouti des poteaux. Au moment de l’accident, une femme qui pelletait son entrée a été fauchée et blessée gravement.

Un policier a aussi été blessé au cours de l’opération.

Poursuite justifiée ?

Sébastien Théodore a interrogé l’agent Vaillancourt sur sa formation en matière de poursuites policières, sur la vitesse à laquelle il roulait et sur les manœuvres effectuées, laissant entendre que la poursuite n’était pas justifiée, puisqu’elle mettait en danger la sécurité du public.

Il a aussi demandé au policier s’il avait vu un de ses collègues pointer une arme à feu dans sa direction.

L’accusé a fait part de sa frustration de ne pas pouvoir aborder la question du serment d’allégeance à la Reine, après que le juge James L. Brunton, qui préside le procès, eut demandé au témoin de ne pas y répondre.

« Monsieur Théodore, j’ai déjà rendu un jugement là-dessus, et vous ne pouvez pas revenir avec de telles questions, ce n’est pas pertinent », a expliqué le juge Brunton.

L’accusé a demandé que le jury sorte de la salle pour pouvoir débattre avec le juge de la pertinence du sujet. Il nous est interdit de rapporter la teneur des discussions qui ont lieu en l’absence des jurés, ainsi que de rappeler les événements, pour éviter d’influencer la décision du jury.

« Je ne suis pas satisfait de cette cachotterie-là », a tout de même laissé tomber l’accusé, en présence du jury.

Le procès doit durer cinq semaines.

Lanaudière

Collision mortelle près de Joliette

Un accident de la route a coûté la vie à un homme de 36 ans en fin d’après-midi, hier, dans la région de Lanaudière. Une collision frontale entre deux véhicules est survenue sur le chemin Barrette à Saint-Félix-de-Valois, près de Joliette, vers 16 h. Un automobiliste qui circulait en direction sud a brusquement dévié de sa voie et est entré en collision avec une fourgonnette à bord de laquelle se trouvaient deux personnes. Le conducteur de la voiture a été transporté à l’hôpital dans un état critique avant de succomber à ses blessures. Les deux personnes qui étaient dans la fourgonnette ont subi des blessures, mais leur vie n’est pas en danger. — Mayssa Ferah, La Presse

Harcèlement 

Neuf ans de prison pour l’ancien pilote Normand Dubé

L’ancien pilote d’hélicoptère Normand Dubé a écopé d’un total de neuf ans de pénitencier, hier matin au palais de justice de Saint-Jérôme. L’homme dans la cinquantaine a été déclaré coupable de harcèlement auprès de trois fonctionnaires et d’incendies criminels. M. Dubé a agi par pure vengeance et de façon préméditée lorsqu’il a mis le feu à leurs domiciles, selon le juge Gilles Garneau. Normand Dubé s’est montré agressif verbalement et a évoqué à ses victimes la possibilité de représailles, peut-on lire dans le jugement, qui indique que « le degré de responsabilité de l’accusé est primordial dans les cas d’incendies criminels et de harcèlement criminel ». — Mayssa Ferah, La Presse

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