Ismaël Gueymard

PHOTOGRAPHE AUTODIDACTE

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Ismaël Gueymard l’avoue d’emblée : du plus loin qu’il se souvienne, il a toujours eu un appareil-photo accroché au cou. Pour ce photographe autodidacte, il était donc tout naturel de transformer sa passion en métier. On pourrait même parler ici de vocation.

Né au Québec d’un père français et d’une mère québécoise, le jeune homme a pourtant passé une grande partie de sa vie dans l’État de la Floride, aux États-Unis. Habitant tout près de Cap Canaveral, il accompagnait souvent ses parents au Kennedy Space Center afin d’assister à des lancements de fusées — le sujet de sa toute première série de photos.

Il y a huit ans, Ismaël Gueymard est revenu s'installer définitivement à Montréal. Mais ça ne l’a pas empêché de se balader un peu partout sur la planète, et principalement en Europe de l’Est.

Avec son dernier projet photographique, Ismaël Gueymard redonne ses lettres de noblesse aux édifices oubliés (et souvent mal aimés) qui ont, à une certaine époque, contribué à la grandeur et à la gloire de l’ère soviétique.

Mais loin d’avoir cette mission précise en tête, le photographe s’est plutôt laissé guider par son attrait pour l’architecture et son intérêt marqué pour les pays de l’Europe orientale. « Cette esthétique me fascine depuis longtemps. Je trouve que tous ces endroits sont intrigants, qu’ils regorgent de mystère », dit-il.

Il travaille d’ailleurs en ce moment sur sa prochaine exposition, END, qui mettra en valeur cette forme d’architecture brutaliste. Les photos ont été prises au fil de ses voyages, principalement en Bulgarie, où il s’est rendu à l’automne 2014.

Étrangement, ces monstres architecturaux — imprimés, de surcroît, en format géant pour les besoins de l’exposition — dégagent souvent une impression de douceur. Peut-être est-ce en raison de la nature environnante, toujours très présente dans le travail d’Ismaël Gueymard. On est à même de constater que la végétation reprend tranquillement le dessus sur ces vieux monuments jadis dressés par l’homme.

« La nature environnante fait toujours partie intégrante de mes photos. Je ne fais pas de photos conventionnelles d’architecture : plusieurs photographes le font déjà. »

La photographie a donc poussé Ismaël Gueymard à voyager dans des lieux inusités. Des voyages qu’il fait seul, au gré de ses envies. Néanmoins, il faut préciser que l’artiste a dressé une liste exhaustive des endroits qu’il aimerait visiter.

D’ailleurs, il compte bien repartir, dès que l’exposition END prendra fin. « J’aimerais aller plus loin encore, repousser mes limites physiques. Je projette d’aller en Asie centrale pour visiter des pays qui, somme toute, sont encore assez méconnus, comme le Kazakhstan, l’Ouzbékistan ou le Kirghizistan », explique-t-il.

Et Montréal, dans tout ça ? « Je trouve qu’il est difficile de prendre des photos à Montréal… peut-être parce que j’y habite. J’ai besoin d’aller ailleurs. Et puis, nul n’est prophète en son pays ! »

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