Portfolio  Chaudière-Appalaches

Bio ForeXtra en mode séduction

Spécialisée dans le développement d’ingrédients actifs pour les cosmétiques à base d’écorce d’arbres, Bio ForeXtra tente de séduire les grands de l’industrie. Un récent partenariat avec l’entreprise française Alban Muller International lui ouvre les portes d’une trentaine de pays.

« [Alban Muller] distribue nos actifs et nous distribuons les leurs au Canada, précise Mariana Royer, présidente-directrice générale de Bio ForeXtra. C’est une entreprise très expérimentée qui a développé des extraits de ses ressources locales. Nous partageons les mêmes valeurs et la même philosophie écoresponsable. »

À la fin de février, les deux partenaires étaient d’ailleurs à Miami pour présenter Boréaline, une première gamme d’actifs issue de la valorisation de la biomasse forestière du Québec. Elle compte un actif anti-âge, un actif hydratant et un autre protecteur de la peau. Ceux-ci peuvent être ajoutés à des crèmes, par exemple.

« Comme nous sommes situés au Nord, les arbres doivent supporter un environnement agressif, explique Mme Royer. Ils peuvent endurer des variations de température de -30 °C à 30 °C dans une année. Pour se défendre, ils ont développé des composés dans leur écorce. Ces propriétés de la "peau" de l’arbre sont aussi bénéfiques pour celle de l’homme. »

La petite entreprise bénéficie aussi d’un coup de pouce de l’incubateur AG-Bio Centre, à Lévis. Elle s’y est installée dès le départ. « Ils m’ont offert un soutien important et m’ont permis de tenir bon dans les moments plus difficiles », souligne Mme Royer.

« [L’incubateur] favorise les échanges avec d’autres entrepreneurs et la création de partenariats. »

— Mariana Royer, présidente-directrice générale de Bio ForeXtra

En février, elle a également décroché un prêt de 50 000 $ de Développement économique Lévis pour aider à la commercialisation de ses produits.

REVALORISER LES RÉSIDUS

C’est dans le cadre de ses études postdoctorales à l’Université Laval que Mariana Royer a entamé des recherches sur les arbres de la forêt boréale. Elle a fondé son entreprise en 2012 et l’a incorporée l’année suivante.

Dans l’aventure, elle peut compter sur le soutien de son associé, Martin Potvin. « C’est un partenaire d’affaires qui nous a mis en contact, raconte Mme Royer. Originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, il est passionné par la forêt. Il constatait lui aussi qu’il y a des pertes au niveau de la ressource. Il s’est donc intéressé au projet. » L’homme d’affaires, qui a déjà eu d’autres entreprises, s’occupe notamment de la commercialisation et du développement des affaires.

Convaincre des entreprises de l’industrie forestière d’adhérer à ce projet et de s’adapter, alors que les volumes nécessaires sont modestes, a représenté un défi au départ. « Nous avons des partenaires qui ont très bien compris notre vision de cette filière, souligne Mme Royer. Ils travaillent avec nous à améliorer la qualité des résidus. »

La chercheuse et femme d’affaires est maintenant très optimiste face à l’avenir. Surtout depuis que les grandes entreprises cosmétiques ont annoncé vouloir se tourner vers des ingrédients écoresponsables lors de la conférence de Paris sur le climat ! Éventuellement, elle aimerait également percer l’industrie pharmaceutique et celle des compléments alimentaires.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.