NUTRITION

Quel thon choisir ?

Il y a une dizaine d’années, la consommation de poisson a grimpé en flèche après la découverte des bienfaits pour la santé des acides gras oméga-3. L’offre de thon en conserve, bien connu des ménages canadiens, s’est bien élargie depuis. Dans la mêlée, lequel choisir ?

THON PÂLE OU BLANC ?

Les poissons prédateurs comme le thon accumulent certains contaminants environnementaux, notamment le mercure, puisqu’ils se nourrissent de poissons qui en sont déjà contaminés. Au fil du temps, ces substances se concentrent dans la chair du poisson. C’est le phénomène de bioaccumulation.

En ce qui a trait au thon en conserve, il est plus jeune et de plus petite taille que le thon frais. Sa teneur en mercure est donc plus faible que le frais. Le thon blanc (germon ou albacore) a tout de même tendance à contenir beaucoup plus de mercure que le thon pâle, le plus consommé par les Canadiens.

Santé Canada a donc publié des recommandations pour le thon blanc en conserve seulement, et ce, seulement pour certaines personnes : 

• Les femmes enceintes, celles qui prévoient le devenir et celles qui allaitent : 300 g par semaine

• Les enfants âgés de 5 à 11 ans : 150 g par semaine

• Les enfants âgés de 1 à 4 ans : 75 g par semaine

Pour le thon frais, Santé Canada recommande de ne pas dépasser : 

• Les adultes : 150 g de thon par semaine (ou autres poissons prédateurs comme le requin, l’espadon et le marlin)

• Les femmes enceintes, celles qui prévoient le devenir et celles qui allaitent : 150 g par mois

• Les enfants âgés de 5 à 11 ans : 125 g par mois

• Les enfants âgés de 1 à 4 ans : 75 g par mois

LE POINT SUR LES OMÉGA-3

Lorsque nous le comparons aux autres poissons gras, le thon ne se retrouve pas dans le peloton de tête pour sa teneur en oméga-3. À noter que l’acide eicosapentaénoïque (AEP) et l’acide docosahexaénoïque (ADH) se retrouvent naturellement dans les aliments de source marine. L’acide alpha-linolénique (AAL) est surtout présent dans les sources végétales d’oméga-3, dont moins de 10 % sera transformé en AEP et en ADH par le corps.

Par exemple, 75 g de thon pâle en conserve contiennent près de quatre fois moins d’oméga-3 AEP et ADH que la même portion de saumon rose en conserve. Le saumon frais, les sardines et le maquereau sont d’ailleurs tous de meilleures sources d’oméga-3 que le thon.

Santé Canada n’a pas émis d’apport nutritionnel recommandé (ANR) spécifique en oméga-3 AEP et ADH. Cependant, il est tout de même conseillé de consommer de 0,6 à 1,2 % de l’énergie totale sous forme d’acides gras oméga-3, peu importe le type. Il est aussi précisé que 10 % de ceux-ci peuvent provenir des oméga-3 de source marine, soit l’AEP et l’ADH. Pour simplifier les choses, il est bien de consommer du poisson deux fois par semaine et d’inclure régulièrement dans son alimentation d’autres sources d’oméga-3, comme les graines de lin de moulues et de chia, les noix de Grenoble, l’huile de canola et les œufs enrichis d’oméga-3. Les personnes à risque de maladies cardiovasculaires devraient toutefois consulter leur médecin avant de prendre des suppléments d’oméga-3.

PAR SOUCI ÉCORESPONSABLE

Puisque plusieurs espèces de thon sont menacées et que certaines régions souffrent de surpêche, nous devrions varier plus souvent les poissons que nous consommons. Lorsque l’envie est plus forte que nous, il existe tout de même des applications mobiles pour nous aider à choisir des poissons issus de la pêche durable. Encore faut-il que le poissonnier ou le serveur au restaurant puissent nous donner les informations requises, afin de nous assurer que le thon ou le poisson en question fait bel et bien partie des bons choix ou, du moins, des bonnes solutions de rechange.

Applications mobiles gratuites pour choisir des poissons issus de la pêche durable : 

Greenpeace (Tuna Guide)

Seafood Watch

Oceanwise

Marine Stewardship Council (MSC)

Pour découvrir les espèces méconnues du Saint-Laurent valorisées par le programme de certification Fourchette bleue :

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