COMMANDITÉ

JULIE CHU

#21 Défenseure Lance de la droite 5-pieds-8 Née le 13 mars 1982 Originaire de Bridgeport, Connecticut

Actuellement à sa sixième saison avec les Canadiennes de Montréal, Julie Chu est considérée comme l’une des pionnières du hockey féminin aux États-Unis. Membre de l’équipe nationale depuis le début des années 2000, Chu a remporté quatre médailles olympiques – dont trois d’argent – au cours de son illustre carrière. En plus de ses nombreuses médailles d’or remportées au Championnat du monde et à la Coupe des 4 Nations, l’athlète de 33 ans détient toujours le record pour le plus de points en carrière au hockey féminin dans la NCAA avec 284 en quatre années avec l’Université Harvard. Nous avons discuté avec la triple vainqueur de la coupe Clarkson – deux à Montréal et une autre au Minnesota – pour en apprendre un peu plus sur elle, autant sur la patinoire qu’à l’extérieur.

En tant qu’une des deux seules Américaines au sein des Canadiennes, te sens-tu un peu à l’écart ?

(rires) Non pas du tout. Même si notre équipe est basée au Canada, à Montréal, et que nous sommes fières de faire partie de cette communauté, nous faisons partie d’une ligue nord-américaine que nous tentons de bâtir comme la LNH. Je crois que tout le monde chez les Canadiennes a accueilli à bras ouvert toutes celles qui ont fait leur arrivée ici, que ce soit une Américaine ou pour une fille arrivant d’une autre université. C’est ce que j’aime de notre équipe. Non seulement nous avons une riche histoire, mais les personnes qui sont ici maintenant sont tellement accueillantes. Ça ne fait qu’aider à faire connaître notre sport encore plus.

Sachant à quel point la rivalité entre le Canada et les États-Unis est intense et avec la présence de nombreuses membres de l’équipe nationale canadienne à Montréal, y a-t-il déjà eu des discussions animées par le passé après les Jeux olympiques ?

Pas vraiment parce que n’importe quelle personne qui me connait sait que je ne suis pas ce genre de personne. Heureusement, je ne suis pas le type de femme qui se laisse intimider. Ça rend les choses faciles. J’imagine que nous nous habituons à cette situation dans les rangs universitaires. J’ai évolué dans la NCAA à l’Université Harvard et j’avais comme coéquipières [les anciennes membres de l’équipe olympique canadienne] Jennifer Botterill et Sarah Vaillancourt. Je suis donc habituée aux duels Canada/États-Unis à la Coupe des 4 Nations ou au Championnat du monde. Il peut m’arriver de prendre un vol et d’être au sein de la même équipe que certaines des filles que j’affrontais la veille.

As-tu déjà essayé de faire jouer l’hymne national américain dans le vestiaire des Canadiennes après une victoire ?

Je crois qu’il y a d’autres chansons que nous pourrions faire jouer que tout le monde préférerait ! (rires)

Quelles ont été tes influences ou tes inspirations au hockey ?

Au début c’était mon grand frère. Nous n’étions pas vraiment une famille de hockey et je crois que c’est mon frère qui nous l’a fait découvrir. J’ai grandi dans le Sud du Connecticut, donc Brian Leetch des Rangers de New York était mon défenseur offensif préféré. Ensuite au hockey féminin – parce que le hockey féminin s’est fait seulement connaître plus tard – je dirais Cammi Granato. Elle a longtemps été le visage du hockey féminin aux États-Unis et a aidé à améliorer le niveau de jeu. Elle est une des personnes les plus modestes que je connaisse, malgré tous le succès qu’elle a connu.

Quel conseil donnerais-tu à Julie Chu âgée de 15 ans, si tu en avais l’occasion ?

Simplement d’être prête à travailler aussi fort que possible pour atteindre tes rêves et aussi d’aimer le processus pour s’y rendre parce qu’atteindre l’étape finale est tellement incroyable. Il y a tellement de jours qui passeront avant d’y arriver, il faut donc apprécier chaque moment de ce parcours.

De quel moment dans ta carrière es-tu le plus fière ?

Un d’eux serait lorsque nous avons battu le Canada en finale du Championnat du monde en 2008. Pas simplement à cause du résultat final, mais parce que nous avions perdu notre match d’ouverture face à la Finlande. Nous avions une jeune équipe à l’époque. Une fois dans le vestiaire, je regardais autour et je voyais plein de jeunes filles, nous n’étions pas encore une véritable équipe. Nous avons trouvé le moyen de rebondir au cours des jours suivants. Nous devions battre le Canada en ronde préliminaire pour espérer l’affronter de nouveau en finale – ce que nous avions fait – et le lendemain j’étais épuisée, comme si j’avais joué pour l’or la veille. Mais nous l’avons retrouvé en finale et avons de nouveau gagné avec notre jeune équipe. Si vous parliez aux filles les plus âgées de cette équipe, elles vous diraient que cette victoire a probablement été la plus satisfaisante en raison de l’adversité à laquelle nous avons fait face.

Quel a été le moment le plus embarrassant de ta carrière au hockey ?

En 2001, nous étions à Red Deer, en Alberta, et j’affrontais le Canada pour la première fois. Les foules étaient impressionnantes lors de ces matchs. Un nouveau règlement venait d’être implanté : nous avions 15 secondes entre un arrêt de jeu et la mise au jeu suivante. Nous étions en zone défensive et j’étais au centre. Nous n’étions pas bien placées, mais je me suis dit que je n’avais pas le choix de prendre la mise en jeu parce qu’il ne restait qu’une seconde. Un instant après une coéquipière m’accrochait, nous tombions à la renverse. Les 5 000 ou 6 000 partisans présents se sont levés d’un trait et ont commencé à applaudir. Je me suis relevée pour me placer pour la mise en jeu, mais l’arbitre m’a chassée. Bien sûr nous n’avons pas gagné la mise en jeu et notre gardienne substitut se tordait de rire.

As-tu un talent caché ?

Pas vraiment. Rien de spécial. J’aime bien cuisiner par contre.

Quel est ton plat de prédilection ?

Avant c’était un risotto aux champignons. Mais dernièrement j’ai commencé à préparer une délicieuse soupe thaï à la noix de coco et au cari.

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