pierre fitzgibbbon, candidat de la CAQ dans Terrebonne

Ténor économique et aspirant politicien

Pierre Fitzgibbon habite à Westmount et à Sutton. Mais il est candidat de la Coalition avenir Québec dans Terrebonne. S’il connaît le coin, c’est qu’il est actionnaire du fabricant Plasticase, installé dans cette circonscription. Portrait d’un ténor économique. 

Indépendant de fortune

Le 6 septembre, lors du Grand Bal des Vins-Cœurs, un événement huppé qui rassemble l’élite d’affaires du Québec, quelqu’un lui a lancé une blague : « Qu’est-ce que tu fais ici, Pierre ? Je ne vois pas beaucoup d’électeurs de Terrebonne… » C’est vrai qu’à 63 ans, Pierre Fitzgibbon, indépendant de fortune, aurait pu continuer ses activités. En d’autres mots, investir, conseiller et agir à titre d’administrateur d’entreprises. Ce colosse de 6 pi 4 po, grand voyageur, avait aussi le temps de poursuivre son tour du monde. Et faire du sport, lire des biographies politiques, historiques, etc. Bref, profiter de la vie sans trop s’en faire.

Une grande surprise

Pourtant, à la grande surprise de ses pairs de Québec inc., il s’est lancé en politique. Bien sûr, ses collègues lui reconnaissent « une bonne réputation ». Et estiment que, sous des airs parfois austères, « c’est un bon gars qui ne se prend pas pour un autre ». Mais certains le disent « trop impatient » pour accepter les lenteurs de la fonction publique. D’autres, « pas assez grand communicateur » pour faire du porte-à-porte, assister à des soupers-spaghettis ou « vendre » les politiques gouvernementales. Surtout, on ne voit pas Fitzgibbon s’asseoir sur les banquettes de l’opposition pendant quatre ans, si la Coalition avenir Québec (CAQ) est défaite.

« L’appétit pour aider »

Attablé dans un resto du Vieux-Terrebonne, ces commentaires le font sourire. « D’abord, peu importe ce qui arrive, je quitte mon poste d’associé directeur chez Walter Capital », dit Pierre Fitzgibbon. Il a aimé l’expérience, mais après trois ans, il a envie de faire autre chose. « À ce stade de ma vie, j’ai l’expérience et l’appétit pour aider », dit-il. Il a, entre autres, pensé au travail communautaire, qu’il n’exclut pas de son parcours. D’ailleurs, il a déjà travaillé avec la Fondation du Dr Julien. Mais son engagement s’oriente d’abord vers la politique car il « faut changer » le gouvernement libéral au pouvoir, presque sans interruption, depuis 15 ans. « À la CAQ, nous sommes le parti de l’économie avec une responsabilité sociale », résume-t-il.

Un désir d’engagement bien ancré

« Je sais que j’ai des ajustements à faire, précise-t-il. Car tout n’arrive pas du jour au lendemain, surtout en politique. » Son scénario idéal est, évidemment, que la CAQ remporte les élections. « Mais, même dans l’opposition, peu importe le rôle que j’aurai, je pourrai me ressourcer en aidant nos concitoyens », dit-il. Ce désir d’engagement n’est certainement pas étranger à celui de sa famille. Pierre Fitzgibbon est né et a grandi dans le quartier Ahuntsic, à Montréal. Sa mère était infirmière et son père, propriétaire de trois merceries. Ses deux sœurs sont aussi infirmière et infirmière auxiliaire.

Un parcours jalonné de succès

Cette branche des Fitzgibbon est d’origine irlandaise, mais francophone depuis quatre générations. « J’ai été privilégié, dit-il. J’ai vécu dans une famille de classe moyenne qui m’a donné une bonne éducation. » Il fait ses études universitaires en administration des affaires. Puis, il gravit les échelons, d’une grande entreprise à l’autre, jusqu’au poste de président d’Atrium Innovations, de Québec, en 2007. Peu après son arrivée, il vend la division des cosmétiques pour se concentrer sur les suppléments alimentaires. En sept ans, les ventes sont multipliées par cinq, à 500 millions. En 2014, Atrium est vendue 1,1 milliard à un fonds européen. Il quitte alors l’entreprise, mais reste actionnaire. Trois ans plus tard, Atrium est revendue presque 3 milliards à Nestlé !

Prêt pour un rôle d’influence

Libre d’attache, Pierre Fitzgibbon reconnaît avoir tergiversé jusqu’en juillet avant de s’engager en politique pour « contribuer au développement du Québec ». À des gens d’affaires, il a confié : « François m’a promis un gros rôle. » Il ne s’en cache pas. « J’ai dit à François que j’aimerais jouer un rôle d’influence, précise-t-il. Et il m’a dit qu’il y en aurait un pour moi. Mais il n’a pas été plus loin, car il ne peut pas faire des promesses. » Si la CAQ gagne, plusieurs le voient ministre économique. Et s’il perd sa circonscription, comme patron d’Investissement Québec. Grand ami de l’homme d’affaires Alexandre Taillefer, président de la campagne du Parti libéral du Québec, il n’a pas fait le saut du côté libéral. « Alexandre n’a même pas essayé de me convaincre, dit-il en riant. Il connaît bien ma position. »

Parcours professionnel

Depuis novembre 2015, associé directeur de Partenaires Walter Capital, société de placements privée.

De 2007 à 2014, président et chef de la direction d’Atrium Innovations.

De 2002 à 2007, différentes fonctions au groupe Banque Nationale, dont premier VP, chef de la direction financière et membre du comité de direction.

Dans les secteurs manufacturiers et des télécommunications, il a travaillé, entre autres, pour le groupe Télésystème, Chase Capital Partners Hong Kong, Domtar, Tapis Peerless et Price Waterhouse.

Membre du conseil d’administration de WSP et de Héroux-Devtek, il a aussi siégé, notamment, aux conseils de Transcontinental, de la Caisse de dépôt et de divers organismes de charité.

Il est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal et d’un certificat en gestion générale de la Harvard Business School.

Engagements pour Terrebonne

Améliorer la mobilité, décongestionner les routes, notamment allonger l’autoroute 19 et élargir l’autoroute 25.

Bonifier le soutien financier aux familles à compter du deuxième enfant et retour au tarif unique en service de garde (8,05 $).

Réduire le taux de taxe scolaire de 61 %.

Investir dans le maintien à domicile des aînés et améliorer leur qualité de vie en CHSLD.

Participer au développement d’un nouveau parc industriel.

Améliorer l’usine d’épuration dans le secteur de la Pinière.

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