Éducation

L’avenir de l’UQAM passe par la décentralisation, conclut un rapport

La lourdeur bureaucratique et les problèmes de financement qui pointent à l’horizon rendent le statu quo impossible, constatent les auteures

Alors que l’École de gestion menace de se séparer et qu’il y a grogne un peu partout à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), un rapport accablant signé par deux consultantes externes recommande qu’il y ait décentralisation. Si le climat ne s’améliore pas, les auteures du rapport prédisent une campagne de financement désastreuse à cette université en perte de « capital de sympathie ».

Morosité manifeste, lourdeur bureaucratique, flou artistique dans les rôles des uns et des autres, abus de pouvoir de la part de doyens : à la lumière des témoignages recueillis par les consultantes, le rapport brosse un portrait très sombre de la situation.

« Les facultés sentent qu’elles n’ont que peu ou pas de contrôle réel sur leur projet académique », écrivent les consultantes Louise Dandurand et Hélène P. Tremblay, deux administratrices qui ont fait une longue carrière dans le milieu universitaire.

Les auteures se sont aussi fait dire par des professeurs qu’elles ont consultés qu’il y avait un problème d’équité, « un accès inégal aux ressources humaines et financières entre facultés ou entre départements au sein d’une même faculté ».

Si rien n’est fait, « les risques de repli des membres du personnel et du corps enseignant sur leur carrière personnelle, de désintérêt et de perte de notoriété de l’Université sont réels ».

Cela dit, « la campagne de financement majeure qui s’amorce sera désastreuse si l’UQAM n’envoie pas une image positive de sa communauté, un message fort de cohésion interne. […] De plus, l’UQAM ne pourra compter que sur elle-même au cours des prochaines années, car son capital de sympathie auprès des autres établissements doit être assez bas et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ne nous semble plus en position de lui accorder une nouvelle subvention particulière sans soulever le mécontentement du réseau québécois. »

Plus d’autonomie

Les auteures croient que l’heure est à donner plus d’autonomie aux facultés et à l’École de gestion, en leur offrant la possibilité de gérer au moins une partie des budgets qui les concernent. Tout de même, les consultantes mettent en garde l’administration contre les risques de balkanisation et de perte d’identité collective.

Bien que ce rapport soit très dur, Robert Proulx, recteur de l’UQAM, l’accueille favorablement. En entrevue, il souligne que c’est bien l’intention des autorités de l’UQAM de procéder à une décentralisation et de régler les problèmes de lourdeur bureaucratique, mais insiste que la morosité est loin d’être causée par les seuls problèmes internes de l’UQAM.

« Elle est aussi vécue dans les autres universités. Quand ton université vient de subir une compression et que tu sais qu’une autre est sur le point de tomber, c’est difficile de ne pas être morose. »

Impossible de prédire dans quel horizon cela pourra être entrepris ou terminé, a-t-il cependant admis.

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