Commission des droits de la personne

Le gouvernement ajoute des effectifs pour réduire les délais

QUÉBEC — Le gouvernement Couillard envoie des renforts à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) afin de renverser l’augmentation des délais de traitement des plaintes en matière de discrimination.

Selon ce qu’a appris La Presse, huit postes à temps plein seront ajoutés. Il y aura entre autres l’embauche de quatre enquêteurs et de deux conseillers juridiques. Les nouveaux effectifs auront pour principale tâche de régler des dossiers en attente depuis plus de trois ans. Québec débloque environ 750 000 $ pour financer l’opération.

À 15 millions de dollars, le budget de la CDPDJ n’avait à peu près pas bougé depuis des années. Ses effectifs ont fondu de 14 % en 5 ans, passant de 162 postes en 2011-2012 à 139 en 2016-2017.

Le nombre de plaintes pour discrimination reçues à la CDPDJ dépasse 1500 par année depuis 2011-2012, alors qu’il y en avait un peu plus de 1000 auparavant. L’an dernier, 778 dossiers d’enquête avaient été ouverts, contre 1047 il y a cinq ans. Le délai moyen de traitement des dossiers, avec ou sans judiciarisation, s’est allongé.

Dans son plan stratégique 2015-2019, la CDPDJ s’est engagée à « diminuer les délais de traitement », sans se donner un objectif chiffré. La Presse faisait état l’automne dernier des longs délais, dans la foulée d’une enquête sur une crise à la CDPDJ.

Visée par une enquête du Protecteur du citoyen au sujet de plaintes pour abus de pouvoir et mauvaise gestion, sa présidente, Tamara Thermitus, est en arrêt de travail pour une durée indéterminée. Québec a tenté de la pousser vers la sortie en janvier, mais elle est toujours en poste. Camil Picard assure l’intérim à la présidence de la CDPDJ depuis novembre dernier.

Dans son rapport déposé il y a 10 ans, la commission Bouchard-Taylor insistait sur « la nécessité d’accroître les ressources de la Commission » pour lutter contre la discrimination. Québec n’avait pas répondu à cette recommandation jusqu’à maintenant.

Délai moyen de traitement à la Commission des droits de la personne

Sans judiciarisation

2016-2017 : 493 jours

2011-2012 : 338 jours

Avec judiciarisation

2016-2017 : 554 jours

2011-2012 : 384 jours

Transports

Terrebonne favorable à la ligne rose

La mairesse Valérie Plante a un nouvel allié pour la promotion d’une ligne rose du métro de Montréal, soit le maire de Terrebonne, Marc-André Plante, qui y voit l’occasion de renforcer l’offre de transport collectif sur son propre territoire.

« Il ne faut pas voir la ligne rose comme étant seulement et uniquement une occasion d’accroître le transport collectif sur l’île de Montréal. […] Pour nous, une station dans le secteur de Montréal-Nord nous permet d’envisager l’idée de planifier un train électrique comme le REM, qui pourrait faire la liaison entre Terrebonne, l’est de Laval et Montréal », a affirmé à La Presse le maire Plante.

Ce dernier rappelle que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) aura à se prononcer sur l’enjeu de la planification et du développement du transport collectif et de la mobilité dans le grand Montréal au cours des prochaines semaines.

Ainsi, le conseil municipal de Terrebonne a adopté hier soir une résolution concernant les besoins en transport pour la municipalité. Cette position sera présentée à la CMM, mais aussi lors du forum concernant le transport dans la couronne nord, qui se tiendra le 23 avril prochain, ainsi qu’à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

La position de Terrebonne est motivée notamment par deux éléments importants : seulement 5 % de la population de Terrebonne et de celle de Mascouche (MRC Les Moulins) utilise le transport collectif vers Montréal, compte tenu de l’offre jugée « déficiente et en constant rattrapage », et la venue du REM aura un impact négatif sur la région de Lanaudière puisque les voyageurs devront prendre une correspondance à Mont-Royal.

Mais avant toute chose, rappelle Marc-André Plante, la ligne rose devra être évaluée. « Je vois le potentiel très intéressant de la ligne rose pour notre ville, mais en même temps, je suis conscient que peut-être que je ne serai plus en poste le jour où on va l’inaugurer. Si ce n’est pas un projet qui peut se régler dans la prochaine décennie, c’est certainement un projet qui peut se planifier », croit le maire de Terrebonne.

Transport

Une panne cloue les avions d’Air Canada au sol pendant plusieurs heures

Une panne informatique a empêché les avions d’Air Canada de décoller pendant près de trois heures, hier, partout au pays et ailleurs dans le monde.

Le problème a été réglé vers 13 h 40, mais a provoqué des retards en série jusqu’à la fin de la journée. À l’aéroport Montréal-Trudeau, on comptait à 17 h hier au moins 70 départs retardés. Les retards étaient sans doute aussi nombreux pour les arrivées.

Les passagers d’Air Canada qui arrivaient à l’aéroport ne pouvaient être enregistrés, ni aux bornes libre-service ni aux comptoirs, ce qui a provoqué de longues files d’attente à plusieurs endroits, qui ont même atteint quatre heures à Toronto, selon les témoignages de passagers recueillis sur Twitter.

Les clients ne pouvaient pas non plus s’enregistrer en ligne pendant la panne.

Nancy Henry et Sylvie Bélisle s’étaient enregistrées en ligne, à partir de chez elles, avant le début de la panne. Mais à leur arrivée à l’aéroport, elles n’ont pas pu compléter le processus. « On a attendu debout en ligne pendant 1 h 30 min, déplore Mme Henry. Et on n’a jamais eu d’avis par courriel au sujet du retard. »

Les deux voyageuses prévoyaient arriver beaucoup plus tard en soirée à leur hôtel de Varadero, à Cuba.

Mais elles se disaient que ça serait beaucoup moins grave que leur mésaventure de janvier dernier : « On a manqué notre croisière parce que notre avion, aussi avec Air Canada, a eu un problème de moteur, et on a dû faire demi-tour pour revenir à l’aéroport », raconte Mme Bélisle. Heureusement, leur voyage a été remboursé.

Coincés sur le tarmac

D’autres voyageurs qui se trouvaient déjà à bord des avions ont aussi dû patienter, parce que les appareils ne pouvaient décoller. À Toronto, certains passagers ont dû regagner l’aérogare en attendant que le problème soit résolu.

À l’aéroport Montréal-Trudeau, l’enregistrement s’est fait manuellement pendant un moment, a indiqué une porte-parole d’Aéroports de Montréal, Marie-Claude Desgagnés.

Il a été impossible d’obtenir des informations de la part d’Air Canada sur la cause du problème et les éventuels dédommagements aux passagers.

Une porte-parole du transporteur nous a simplement fait parvenir un communiqué par courriel. « Nous sommes désolés des inconvénients que cette situation a pu causer et remercions nos clients de leur patience. Nous avons affecté du personnel supplémentaire pour permettre à nos passagers de se rendre à destination le plus rapidement possible », affirmait dans le communiqué le président pour le transport de passagers d’Air Canada, Benjamin Smith.

Rappelons que les passagers qui auraient été retardés lors d’un vol d’Air Canada en provenance d’Europe peuvent avoir droit à un dédommagement de 950 $ (600 euros), en vertu des lois de l’Union européenne.

Investissements

Québec injecte 11 millions pour la prévention des fugues

Parce que les fugues ne constituent pas un problème que dans les centres jeunesse de Laval et qu’il ne suffit pas de « barrer les portes » pour empêcher les jeunes de fuguer, le gouvernement consacrera désormais 11 millions de dollars chaque année à la prévention du phénomène dans tous les centres de la province.

La somme servira surtout à épauler le personnel qui s’occupe des jeunes plutôt qu’à fournir des services directs à ces derniers. Elle s’ajoute aux sommes déjà annoncées depuis l’automne, a expliqué hier la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois.

La fugue des jeunes hébergés en centre jeunesse est « une priorité nationale », a insisté la ministre. Depuis la médiatisation de nombreux cas de fugues d’adolescentes victimes d’exploitation sexuelle en 2016, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour contrer le phénomène. En octobre dernier, le gouvernement a adopté le projet de loi 99 qui permet désormais aux centres jeunesse de verrouiller leurs portes et d’exiger que des jeunes à risque de fugue présentent une « passe » pour sortir du centre.

« Mais je ne veux pas qu’on pense qu’il suffit de barrer les portes des centres pour régler le problème », a dit Mme Charlebois lors d’une conférence de presse au Centre jeunesse de Laval.

La mesure la plus concrète du plan d’action annoncé hier concerne l’ajout de 63 postes de superviseurs cliniques qui épauleront les éducateurs qui travaillent auprès des jeunes. « Parce que c’est beau, l’engagement, mais les éducateurs aussi ont besoin d’être soutenus », a expliqué Mme Charlebois.

Dix-sept postes d’agents de liaison, soit un par région québécoise, seront aussi créés pour assurer le partage d’informations entre les centres et avec les autorités de la sécurité publique.

Pas plus de services aux jeunes

L’annonce a néanmoins été accueillie tièdement par les éducateurs présents à la conférence de presse.

« C’est une annonce très administrative », reconnaît Caroline L. Simoneau, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux. « À part l’annonce de l’ajout de postes d’agents de liaison et de superviseurs cliniques, je ne peux dire exactement quels seront ses effets. »

« L’ajout de superviseurs cliniques n’est pas une mauvaise chose, ça supporte le travail de l’éducateur, a commenté le représentant syndical Pierre-Luc Carrier. Mais encore faut-il que l’éducateur puisse faire le travail clinique. »

Les nouvelles sommes ne compenseront pas les services qui ont été éliminés au cours des dernières années, ont souligné d’autres éducateurs lavallois, qui ont préféré parler sous le couvert de l’anonymat. Par exemple, des services qui ont disparu, comme l’accompagnement en transport sécurisé pour certains pensionnaires ou la distribution de billets de transports en commun aux familles qui venaient les visiter, ne pourront vraisemblablement pas être offerts à nouveau, disent les éducateurs. 

De même, la surpopulation dans certains groupes parce que les directions n’ouvrent pas d’unités de débordement va perdurer, déplore une éducatrice. « On a besoin de temps pour répondre aux besoins des jeunes, dit-elle. Quand deux éducateurs sont sur le plancher avec 12, 13 ou 14 jeunes, on n’a pas le temps, on éteint des feux. Avec plus de monde, on pourrait prendre ce temps. »

« Si j’étais la mère d’un jeune qui est présentement en centre jeunesse, je ne verrais pas nécessairement de différence avec l’annonce d’aujourd’hui », a résumé une éducatrice.

Actualités

Un message passé à coup de 12

Le propriétaire d’une boutique de vêtements de luxe pour hommes du centre-ville de Montréal a reçu un message plutôt radical, hier midi. Vers 11 h 40, un individu a fait irruption dans la boutique Georgio Gruppa Roma et aurait tiré dans un pied du propriétaire du commerce, selon ce que des sources ont confié à La Presse. Après le crime, le suspect a pris la fuite en abandonnant son arme, vraisemblablement un fusil de calibre 12, sur le trottoir, près du magasin. La victime a été transportée à l’hôpital, où elle est hors de danger. Selon nos informations, il s’agirait de Tony Elian, propriétaire du commerce. Visiblement, un ou des individus en veulent beaucoup à M. Elian depuis déjà quelque temps, et il semble y avoir une gradation dans les moyens utilisés pour le lui faire savoir. Le 15 décembre dernier, on a déposé devant la même boutique un colis suspect que les artificiers du SPVM ont dû désamorcer avec leur robot. Il y a un an, sa boutique a encore fait la manchette lorsqu’un ou des individus ont fracassé une vitrine de l’établissement et lancé à l’intérieur un cocktail Molotov qui a causé quelques dommages. Un an plus tôt, c’est le véhicule de M. Elian qui avait été incendié dans l’entrée de sa résidence à Westmount. — Daniel Renaud, La Presse

Conflit d’intérêts

Plaintes contre le maire de Châteauguay

La Ligue d’action civique vient de déposer deux plaintes, l’une auprès de la Commission municipale du Québec et l’autre au Barreau du Québec, contre le maire de Châteauguay, l’avocat Pierre-Paul Routhier, impliqué dans deux dossiers qui le placent dans « une situation de conflit d’intérêts apparent ». « On a d’abord demandé à M. Routhier de se retirer de deux dossiers et il a refusé. On a donc passé à l’étape supérieure, qui est le dépôt de plaintes », a indiqué hier à La Presse le président de la Ligue, Rodolphe Parent. La première cause concerne le conseiller municipal Michel Gendron, poursuivi par Châteauguay, et l’autre, l’ex-maire de Saint-Constant Gilles Pépin, qui l’oppose à sa municipalité. « Vous créez une ambiguïté dans chacune de vos représentations à titre de maire à l’endroit de la ville de Saint-Constant : êtes-vous le maire ou l’avocat ? », soulève dans sa lettre M. Parent. La réponse de Pierre-Paul Routhier fut brève. Il a affirmé ne pas être en conflit d’intérêts et ne pas avoir de contrat avec la Ville de Châteauguay. Me Routhier a également souligné qu’il ne représentait plus M. Gendron.

— Kathleen Lévesque, La Presse

meurtres non prémédités

Un ex-militaire plaide coupable

L’ex-militaire Guillaume Gélinas disait vouloir effrayer son père en raison d’un conflit d’argent. Mais déguisé comme un cambrioleur, il lui a tranché la gorge et a tué sauvagement sa conjointe. Hier, l’homme de 27 ans a plaidé coupable aux meurtres non prémédités de Luc Gélinas et de Julie Lemieux. Le vétéran des Forces armées canadiennes a écopé de la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 18 ans. Cette suggestion commune a été entérinée hier par le juge Michel Pennou au palais de justice de Joliette. Il est détenu depuis quatre ans, et son procès pour meurtres prémédités devait s’amorcer cette semaine. Quelques années après son retour d’une mission de huit mois en Afghanistan, l’ex-militaire de 22 ans habitait avec son père et sa belle-mère à Terrebonne, en février 2014. Il étudiait alors pour devenir pompier. Mais « oisif » et sans emploi, Guillaume Gélinas a accumulé des dettes. Son père s’était porté garant de son fils, mais recevait des appels insistants de créanciers mécontents. Quelques jours avant les meurtres, un conflit avait éclaté entre les deux hommes concernant ces dettes. Pendant la nuit du 12 au 13 février 2014, Guillaume Gélinas s’est faufilé dans la maison familiale vêtu d’une cagoule, d’un masque et d’un imperméable, selon l’exposé conjoint des faits présenté à la cour. Or, Luc Gélinas l’a reconnu, selon l’accusé. Une violente échauffourée a éclaté. C’est là que Guillaume Gélinas a poignardé son père et Julie Lemieux avec un couteau de cuisine. — Louis-Samuel Perron, La Presse

Musi-Café de Lac-Mégantic

2,5 millions

Prix auquel le Musi-Café de Lac-Mégantic, devenu bien malgré lui l’emblème de la tragédie ferroviaire de 2013, a été mis en vente. Son propriétaire, Yannick Gagné, a dit vouloir relever d’autres défis dans le milieu artistique après 16 ans passés à la barre de l’établissement. « Je vais avoir 40 ans, et il y a de belles opportunités qui se sont présentées à moi. J’ai parlé de tout ça avec ma famille, ma femme, et on a décidé après mûre réflexion », a indiqué M. Gagné en entrevue téléphonique.

— La Presse canadienne

Actualités

Le Bureau de la concurrence fait des perquisitions chez Postmedia et Torstar

Des responsables du Bureau de la concurrence ont fait des perquisitions dans les bureaux de Postmedia et de Torstar, hier à Toronto, dans le cadre de l’enquête sur des pratiques anticoncurrentielles alléguées dans l’entente de novembre ayant mené à la fermeture de dizaines de journaux communautaires. Postmedia a confirmé par courriel que les responsables ont exercé un mandat de perquisition dans ses bureaux, hier, tout en ajoutant être « fermement d’avis » qu’il n’y avait pas eu d’infraction à la Loi sur la concurrence dans l’entente annoncée le 27 novembre. De son côté, Torstar a affirmé que les officiels du Bureau de la concurrence se sont aussi rendus dans ses bureaux administratifs à Toronto à la recherche de plus d’informations sur l’entente dans le cadre de laquelle 41 journaux ont changé de mains et 36 ont cessé leurs activités, particulièrement dans des régions de l’Ontario desservies par plusieurs publications, entraînant des pertes de près de 300 emplois.

— La Presse canadienne

Canadien coupable de terrorisme aux États-Unis

La prison à vie réclamée

Les procureurs américains réclament une peine de prison à vie pour un jeune Canadien qui a admis avoir comploté dans le but de commettre plusieurs attentats à New York, à l’instigation d’un membre du groupe armé État islamique (EI). Abdulrahman El Bahnasawy, aujourd’hui âgé de 20 ans, de Mississauga, en Ontario, a plaidé coupable en octobre 2016. Il a reconnu avoir comploté, à 18 ans, pour commettre des attentats à la bombe et des fusillades à Times Square, dans des stations de métro et des salles de spectacles de la métropole américaine. Il doit connaître sa peine le 9 avril. Les procureurs demandent au tribunal de le condamner à la prison à vie, la peine prévue par la loi pour de tels crimes. Les avocats de M. El Bahnasawy proposent que leur client soit libéré à la mi-vingtaine, « lorsque son développement cognitif sera complété ». Citoyen canadien arrivé du Koweït alors qu’il était enfant, Abdulrahman El Bahnasawy a été soigné pendant plusieurs mois, en 2014, dans un centre de soins psychiatriques et de lutte contre les dépendances de Toronto, révèlent les documents judiciaires. Dans une lettre déposée au tribunal le 2 mars, il présente ses excuses et demande « une seconde chance », en rappelant ses années de toxicomanie, ses problèmes de santé mentale et ses nombreuses tentatives de suicide. — La Presse canadienne

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.