Test d’évaluation des élèves PISA

Déception pour le Canada, petit velours pour le Québec

Si le Québec peut se targuer d’avoir des élèves particulièrement forts en mathématiques, le Canada, dans son ensemble, a réussi un peu moins bien dans ce domaine, ainsi qu’en sciences, lors de récentes épreuves internationales. Voici quelques conclusions à tirer du plus récent PISA* (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), mené dans 65 pays.

Les Québécois très forts en maths

Comme le souligne Andrew Parkin, directeur général du Conseil des ministres de l’Éducation (du Canada), les Canadiens se classent encore très bien en mathématiques par rapport aux autres pays étudiés. Cependant, le recul constant des élèves canadiens dans ce domaine est source de préoccupation, admet-il sans détour.

« En même temps, ce n’est pas une surprise. Les ministres de l’Éducation au pays sont au courant de cet état de fait et ont d’ailleurs mené une réflexion à ce sujet lorsqu’ils se sont rencontrés, il y a quelques mois. »

L’exception à la règle, c’est le Québec. Les élèves d’ici se sont particulièrement illustrés : ils arrivent tout juste en dessous d’élèves de pays asiatiques (les grands champions dans toutes les catégories).

En mathématiques, les filles ont obtenu des résultats inférieurs à ceux des garçons dans tous les pays, sauf dans une poignée d’entre eux (la Jordanie, le Qatar, la Thaïlande, la Malaisie et l’Islande).

Palmarès en mathématiques :

1-Shanghai (Chine)

2-Singapour

3-Hong Kong (Chine)

4-Taipei chinois

5-Corée

6-Macao (Chine)

7-Japon

8-Québec

9-Liechtenstein

10-Suisse

15-Canada

En lecture, c’est bien, mais…

Le rendement des élèves canadiens en lecture est resté stable entre 2000 et 2012.

Dans ce domaine, les nouvelles sont un peu moins bonnes pour les Québécois. Entre 2000 et 2012, les notes des élèves d’ici ont sensiblement baissé, pour se retrouver légèrement sous la moyenne canadienne. À l’inverse, en Colombie-Britannique, on a de quoi se réjouir : aussi bien en lecture qu’en sciences, ce sont les élèves de cette province qui ont le mieux réussi aux examens du PISA.

Par ailleurs, dans tous les pays et dans toutes les provinces, les filles ont dépassé les garçons en lecture. Au Canada, cet écart a été très important, trois fois plus grand, en fait, que l’écart en faveur des garçons en mathématiques.

Encore une fois, les élèves asiatiques – ceux de Shanghai, de Hong Kong, de Singapour, du Japon et de la Corée – arrivent en tête de liste.

Palmarès en lecture

1-Shanghai (Chine)

2-Hong Kong (Chine)

3-Singapour

4-Japon

5-Corée

6-Colombie-Britannique

7-Ontario

8-Alberta

9-Finlande

10-Irlande

12-Canada

13-Québec

En sciences, le Canada perd un peu de plumes

En sciences, en 2006, seuls deux pays avaient dépassé le Canada. En 2012, ce nombre est passé à sept. La Finlande et Hong Kong (Chine) surpassent toujours le Canada, mais ils ont été rejoints par l’Estonie, la Corée, le Japon, Shanghai (Chine) et Singapour. En sciences aussi, le Québec arrive un peu en dessous de la moyenne canadienne. Au Canada, il n’y a pas d’écart significatif entre les garçons et les filles.

Palmarès en sciences

1-Shanghai (Chine)

2-Hong Kong (Chine)

3-Singapour

4-Japon

5-Finlande

6-Colombie-Britannique

7-Estonie

8-Alberta

9-Corée

10-Vietnam

13-Canada

24-Québec

Une nouveauté : la lecture de textes numériques

Pour la première fois, le PISA a voulu vérifier les compétences des élèves en lecture de textes numériques. Après avoir dirigé des élèves vers des hyperliens, on leur a demandé d’écrire un texte à partir des renseignements ainsi glanés de façon non séquentielle.

Des 32 pays ayant participé à cette épreuve, le Canada a bien fait, et n’a été dépassé que par Singapour, la Corée du Sud, Hong Kong et le Japon.

Considérations méthodologiques

Le PISA a été mené entre avril et mai 2012 dans les écoles de 65 pays, dont les 34 pays membres de l’OCDE. De manière générale, entre 5000 et 10 000 élèves de 15 ans, dans 150 écoles différentes, ont été évalués dans chaque pays. Au Canada, quelque 21 000 élèves provenant de 900 écoles des 10 provinces ont participé aux tests.

Fait à noter, seules les 10 provinces canadiennes ont été évaluées. Aussi, seules certaines régions de la Chine – les plus densément peuplées – se sont soumises aux tests.

Selon Andrey Parkin, directeur général du Conseil des ministres de l’Éducation (du Canada), cela ne change pas grand-chose à la donne.

D’une part, dit-il, les 10 provinces canadiennes regroupent l’immense majorité de la population. D’autre part, en ce qui concerne la Chine, « nos jeunes, au final, doivent essentiellement compétitionner avec les élèves des grandes villes de Chine, pas avec la Chine au complet ».

*Il faut distinguer le test PISA du PEICA, dont les résultats ont été transmis cet automne et qui évalue les compétences des gens de 16 à 65 ans.

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