Boxe Stevenson-Pascal

La patience est de mise

Adonis Stevenson n’entend pas se faire dicter la marche à suivre, ni par Jean Pascal, ni par aucun autre de ses aspirants. Le champion WBC des mi-lourds n’a qu’un conseil à donner à Pascal : s’il veut l’affronter, il va devoir s’armer de patience.

« Moi, après Andrzej Fonfara, ça va être Bernard Hopkins et ensuite Sergey Kovalev. C’est moi qui décide ce que je fais ou ne fais pas », a lancé Adonis Stevenson hier lors d’une entrevue téléphonique.

Dans un entretien avec La Presse la semaine dernière, Jean Pascal avait déclaré que les succès de Stevenson semblaient lui monter à la tête. Pascal avait rappelé au champion qu’il était maintenant son aspirant obligatoire depuis sa victoire sur Lucian Bute. Stevenson, selon lui, ne pourrait pas l’éviter.

« Monsieur le champion, je ne sais pas si maintenant, parce qu’il a une ceinture autour de la taille, sa tête enfle ? Qu’il respire par le nez, a déclaré Pascal la semaine dernière. C’est moi, l’aspirant obligatoire, alors ce n’est pas lui qui va décider quand il va boxer contre moi. Je suis son [opposant] obligatoire. »

Adonis Stevenson est présentement en Allemagne pour son camp d’entraînement. Les propos de Jean Pascal ont traversé l’Atlantique. Ce qu’il en pense ? Stevenson n’a pas voulu se faire aller le « mâche-patate », comme le dit si bien Pascal, mais il a quand même eu quelques pointes pour celui qui détenait son titre il y a encore quelques années.

« [Qu’il soit aspirant obligatoire], ça, c’est ses problèmes. Moi, c’est Fonfara, Hopkins et Kovalev. Les aspirants peuvent rester longtemps à attendre », a dit Stevenson. 

« Pour l’instant, moi, ce qui intéresse, c’est l’unification des titres. Tous les autres aspirants vont attendre. Ils vont attendre que j’aille fini. »

Selon les règlements du WBC, un champion doit se livrer à une défense obligatoire « au moins une fois par année, à moins qu’une exception ne soit accordée à la seule discrétion de l’organisme ».

Stevenson a affronté l’aspirant obligatoire Tony Bellew le 30 novembre dernier. Il serait donc tenu de se mesurer à Pascal avant le 30 novembre prochain. Mais au WBC, tout cela est très théorique. L’organisme de sanction est réputé le plus politique des quatre principaux (WBA, WBO et IBF étant les autres). Plusieurs de ses champions ont passé beaucoup plus d’un an sans se frotter à leur aspirant obligatoire.

Alors Stevenson a peut-être raison : si Jean Pascal désire vraiment l’affronter, la patience pourrait être de mise.

EN ALLEMAGNE EN CHAMPION

Adonis Stevenson se concentre pour l’instant sur son combat du 24 mai contre Andrzej Fonfara. Il s’est rendu dans la ville allemande de Düsseldorf pour se préparer, après avoir pris l’habitude de mener ses camps au Michigan.

« C’est un vieux souhait de mon ancien entraîneur, Emmanuel Steward, raconte Stevenson. Il entraînait Vladimir Klitschko et passait beaucoup de temps en Allemagne. Finalement, on n’a jamais réussi à venir ici avant sa mort. C’est un peu sa volonté qu’on exécute aujourd’hui. »

Le boxeur visite l’Allemagne pour la troisième fois. Lors des deux premières occasions, il avait servi de partenaire d’entraînement à Mikkel Kessler et Arthur Abraham. Cette fois, Adonis Stevenson est en Europe en patron. C’est son camp d’entraînement. Il a ses partenaires à lui, dont Aaron Pryor fils.

La dernière fois qu’il y a mis les pieds, c’était en 2010. À cette époque, il était un aspirant et venait servir de partenaire contre quelques dollars. Jean Pascal, lui, était champion WBC.

Il n’aura fallu que quatre ans et plusieurs knock-out pour qu’Adonis Stevenson change la donne. Aujourd’hui, c’est lui le champion. Il est le maître à bord. Et visiblement, il aime bien le rappeler.

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