Les maillots de Patrice Bernier

David Villa

New York City FC, 13 juin 2015

« Là, il est en MLS, mais c’est surtout parce qu’il a joué pour le FC Barcelone, le club que j’appuie à l’extérieur de l’Impact. Il a fait partie d’une grande période de ce club, puis c’est un joueur que j’aime bien en Espagne. Je ne pouvais pas avoir son maillot avec le FC Barcelone. Mais en étant sur le même terrain et en sachant qu’il a joué à cette époque-là, pour [Pep] Guardiola et avec [Lionel] Messi, je me suis dit qu’il me fallait celui-là. Ça adonne que c’est en MLS, mais c’est relié au joueur et à ce qu’il a accompli d’avant d’arriver ici. »

Les maillots de Patrice Bernier

Gilberto

Brésil, 31 mai 2008

« Le Brésil, c’est significatif. Ça me rappelle les histoires de mon père et ce que j’ai appris tout petit. Les Haïtiens sont très fanatiques du Brésil. J’ai failli manquer ce match à cause d’une blessure à une cheville, mais j’ai tout fait pour jouer. Je ne pouvais pas le manquer. Dans l’allée, avant d’entrer sur le terrain, il y avait les Maicon, Robinho, Diego, Luis Fabiano, mais il y a surtout le maillot. Il signifie beaucoup avec toutes les étoiles [de champion du monde]. J’ai tous les souvenirs de mon père : Pelé, Garrincha, les Coupes du monde des années 80 à la télé. Il me fallait ce maillot. J’avais fini à droite et j’ai échangé le mien avec celui de Gilberto. C’est mythique, le Brésil. »

Les maillots de Patrice Bernier

Marek Jankulovski

République tchèque, 15 novembre 2003

« Pour mon premier match en sélection [nationale], je jouais ailier droit et j’étais toujours face à Jankulovski. Après le match, je pensais surtout au fait que, pour mes débuts, on avait pris une raclée de 5-1. Puis, il vient me voir et fait un signe pour échanger nos maillots. […] Il était à l’Udinese, puis il est allé à l’AC Milan. Je n’ai pas pu avoir celui de [Pavel] Nedved, mais Jankulovski était quand même un joueur important dans la sélection tchèque. C’était toute une équipe puisqu’elle était troisième au monde à ce moment-là. C’est le premier maillot que j’ai échangé. Je n’ai pas gardé l’habitude de le faire à chaque match, mais je le fais avec les gars qui ont une signification pour moi. »

Les maillots de Patrice Bernier

Patrice Bernier

50e sélection contre la Jamaïque, 9 septembre 2014

« Quand j’ai débuté avec l’équipe nationale, Randy Samuel détenait le record avec 82 sélections. Je me demandais si je pouvais me rendre jusque-là en sachant qu’il lui avait fallu 15 ans. On ne jouait pas beaucoup de matchs et je m’étais donné comme objectif de me rendre au chiffre de 50 sélections. Cela voulait dire que tu étais la crème de la crème avec la sélection. […] Ça allait bien, j’avais atteint la quarantaine de matchs, puis j’ai commencé à avoir des blessures et à ne plus être sélectionné autant. Finalement, j’ai été appelé et j’ai bien joué dans une victoire contre la Jamaïque. J’avais mal au pied, ce n’était pas l’idéal d’y aller, mais je ne savais pas si l’occasion allait se représenter. »

Les maillots de Patrice Bernier

Le maillot qu’il aimerait obtenir

« Le maillot que je voudrais vraiment avoir, c’est celui d’Andres Iniesta. J’en ai un, que j’ai acheté, mais je ne l’ai pas reçu du joueur même. C’est le joueur que j’admire le plus sur le terrain, même si j’aimais bien Ronaldinho, Zinedine Zidane, Ronaldo. Des joueurs qui font respirer le football comme lui, on n’en fait plus. Quand ils jouent, on dirait que c’est facile. Dans la MLS, ce serait Andrea Pirlo parce que c’est un milieu que j’ai toujours apprécié pour sa façon de voir le jeu. Chaque fois qu’on joue contre lui, il y a toujours quelqu’un qui veut son maillot. Je ne veux pas me battre pour ça. »

Patrice Bernier

Une carrière en maillots

Au fil des saisons, Patrice Bernier a pris l’habitude d’échanger ses maillots avec certains adversaires et de conserver ceux qui ont jalonné son parcours, autant en club qu’en sélection nationale. Qu’ils soient chez lui ou chez ses parents, ce sont près d’une soixantaine de chandails que le capitaine de l’Impact a conservés. Pour La Presse+, il a eu la mission d’en sélectionner six qui évoquent des souvenirs particulièrement marquants.

Les maillots de Patrice Bernier

Patrice Bernier

Kaiserslautern, saison 2007-2008

« C’est un rêve qui arrive, mais qui n’est pas abouti. Kaiserslautern est l’un des très grands clubs de l’histoire allemande. Mes yeux se sont ouverts sur le monde du football. J’ai vu des stades de 50 000 places, modernisés pour la Coupe du monde de 2006, et j’ai compris l’envergure de ce sport. J’étais dans un autre monde, les gens sont fanatiques comme si c’était une religion. On allait jouer à l’extérieur et il y avait 4000 ou 5000 partisans qui se déplaçaient. On n’a porté ce maillot noir qu’une seule fois et, en plus, je portais le numéro 10 à ce moment. Le reporter, ça me rappelle cette période parce que j’ai apprécié mon temps en Allemagne même si cela n’a pas débouché sur la première division. »

Les maillots de Patrice Bernier

Thierry Henry

Red Bulls de New York, 31 mars 2012

« C’est comique parce que nos premières conversations sur le terrain n’étaient pas les meilleures. On s’est engueulés et les mots n’étaient pas très gentils entre nous. Après le match, on s’est tous les deux excusés et on a simplement parlé de football. Il a apprécié ma performance et moi, j’ai dit qu’il était un joueur que j’aimais bien. C’est une légende, il a gagné la Coupe du monde et la Ligue des champions. Après ce match, on s’est revus lors des promotions de la MLS, sur les terrains ou lors du match des Étoiles. De connaissance, on est devenus un peu plus amis. De temps en temps, on échange encore par WhatsApp. Un de mes amis m’avait dit : “Tu réalises que tu parles à une grande légende du football ?” »

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