Chronique
Le hockey
, Christiane écopeLa Presse
Reposants et relaxants, les dimanches soir de télé printanière ? Pas un seul instant.
Entre la dernière partie du Canadien contre les Rangers de New York à RDS et la réouverture du
à Télé-Québec, les piles de la télécommande ont été vidées de leur jus. En parallèle, l’enregistreur a emmagasiné le téléfilm de HBO, adapté de la pièce de théâtre de Larry Kramer sur les ravages du sida à New York au début des années 80, ainsi que la finale de la première moitié de la septième saison de . Du bon stock à consommer plus tard.Dimanche soir, ma stratégie de zapping se résumait à ceci : quand les voisins criaient, sifflaient ou hurlaient, c’était le temps d’abandonner Christiane Charette pendant quelques secondes pour attraper la reprise vidéo du dernier but à RDS. Puis, retour sur le plateau de la dame en noir.
Première observation ? Le décor du
est pas mal plus attrayant et agréable à l’œil que celui, un brin broche à foin, de l’an passé. La nouvelle table centrale, qui évoque le dessus d’un piano à queue, permet à Christiane Charette de solliciter tous ses invités et de les faire interagir, peu importe leur emplacement en studio. Belle acquisition.C’est un Louis-José Houde moins pétillant qu’à l’habitude, sans doute assommé par le décalage horaire, qui a baptisé le nouvel environnement de l’intervieweuse allumée. On sentait le populaire humoriste moins alerte et moins impliqué que lors de ses derniers passages au petit écran. Certaines de ses réponses brèves ont parfois laissé planer des silences inconfortables.
Le jeune romancier Édouard Louis, auteur d’
, a été très touchant dans ses confidences. On en aurait pris davantage. Plus le nombre de tabourets occupés augmentait autour de Christiane Charette, plus le gagnait du souffle. Voilà 90 minutes de télévision au contenu de qualité, qui deviendra un rendez-vous dominical, c’est certain.Bien sûr, comme l’animatrice s’exécute en direct, la caméra a beaucoup bougé et quelques erreurs de réalisation ont embrouillé notre écoute, dont les petites lampes trop souvent en avant-plan. L’approche télévisuelle du
est très brute comparativement à , où le montage est hyper précis et retouché. Chacun son style.Au fil d’arrivée, le Canadien de Montréal, applaudi par 1 926 000 téléspectateurs sur RDS, a complètement écrasé le
, qui n’a attiré que 57 000 curieux. À la SRC, contre Christiane Charrette, le a rallié 357 000 amateurs, et 373 000 personnes ont visionné le documentaire sur Lise Payette à TVA. À 20 h, la première diffusion de de Michel Barrette a fait grimper les audimètres à 507 000 téléphages.« Ça nous a fait mal, le Canadien, c’est ultra plate comme situation. Même nos films comme
ont goûté à la médecine du hockey », constate la directrice générale des programmes de Télé-Québec, Dominique Chaloult.Les accros au luxueux feuilleton
, relayé par Radio-Canada les mardis à 20 h, n’auront pas à patienter jusqu’au printemps prochain pour renouer avec Victoria, Nolan et Emily/Amanda. Selon mes informations, la SRC programmera cet automne dans la case du vendredi à 21 h, une plage horaire occupée brièvement en 2013 par Anne-Marie Dussault et son magazine .C’est dans ce troisième chapitre de
, version française de du réseau ABC, qu’entre en scène la comédienne québécoise Karine Vanasse. Elle y campe Margaux LeMarchal, une mystérieuse femme d’affaires d’origine française qui s’apprête à lancer la version américaine du magazine . Oui, Karine Vanasse se doublera elle-même en français. La comédienne terminera les enregistrements à Paris la semaine prochaine. Excellente nouvelle.Autre info intéressante : ABC a commandé une quatrième saison de
, dans laquelle le personnage de Karine Vanasse héritera d’encore plus d’intrigues croustillantes.Toujours dans la programmation du vendredi soir à Radio-Canada, l’espace libéré par la disparition du jeu
à 19 h, devrait être comblé par la diffusion de galas du Grand Rire de Québec. (à l’automne) et (à l’hiver) ne bougeront pas de leurs socles, bien boulonnés à 20 h.Le secteur des affaires publiques de la SRC, qui a notamment accouché de
et d’ , perd ainsi 60 minutes de temps d’antenne en heure de grande écoute pour la prochaine saison. La SRC s’accordera un an pour concocter une nouvelle proposition qui respectera le cadre budgétaire plus serré imposé par le gouvernement fédéral. Nous devrions voir cette nouvelle émission d’affaires publiques en septembre 2015.Ce détail de programmation peut sembler anodin, mais il ne l’est pas. Dans la grande tour, les secteurs de l’information et des variétés s’observent avec beaucoup de méfiance. Les gens de l’info s’insurgent contre l’envahissement des variétés dans la grille du diffuseur public. Les gens des variétés répliquent que ce sont leurs émissions qui rapportent le plus de recettes publicitaires et qui font vivre celles du secteur de l’information. Je caricature à peine.