Pêche commerciale

Un rapport dévastateur sur les « prises accidentelles »

Un peu de dauphin avec votre salade de thon? C’est malheureusement ce qui arrive aux États-Unis, souvent à l’insu des consommateurs, estime le Natural Resources Defense Council (NRDC). Cet influent organisme américain a rendu public hier un rapport dévastateur sur l’impact des différentes techniques de pêche dans le monde. Et de nombreux pays, dont le Canada, sont montrés du doigt pour leur laxisme en matière de pêche durable. Voici six faits saillants.

Une réglementation vieille de 40 ans

Adopté en 1972 par le Congrès américain, le Marine Mammal Protection Act interdit la prise de mammifères marins et l’importation de tout produit de mammifère marin aux États-Unis. En théorie, cette loi devrait protéger plusieurs espèces trop souvent capturées au cours d’une activité de pêche commerciale. Mais ces prises, dites accessoires ou accidentelles, sont monnaie courante partout dans le monde. Or, les Américains importent 91 % des fruits de mer et poissons qu’ils consomment. Le rapport du NRDC cible les pratiques de pêche de plusieurs pays, dont le Canada, la Chine, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

Populaires, les produits de la mer

Poissons et fruits de mer sont de plus en plus populaires au sud de la frontière. Pour faire face à cette demande grandissante, les États-Unis doivent se tourner vers les marchés extérieurs. En 2012, on y a importé quelque 31 milliards en produits de la mer. Parmi les plus populaires, la crevette, avec des importations totalisant 4,46 milliards US, dont le tiers en provenance de la Thaïlande. De son côté, le Canada fournit du crabe et du homard à l’Oncle Sam. Le Chili, la Thaïlande et la Chine l’approvisionnent également en saumon, thon et tilapia.

Des victimes « collatérales »

Plusieurs techniques de pêche font des victimes « collatérales ». Le NRDC estime que plus de 650 000 mammifères marins sont tués ou sérieusement blessés chaque année au cours des activités de pêche hors des eaux américaines. « Pendant 40 ans, le gouvernement américain a échoué à donner plus de mordant à une loi qui aurait pu sauver des milliers de baleines et de dauphins tués à cause des pratiques de pêche négligentes des autres pays », affirme Zak Smith, avocat au NRDC et coauteur du rapport.

La baleine franche de l’Atlantique Nord

Parmi les principaux mammifères marins menacés par la pêche commerciale se trouve la baleine franche de l’Atlantique Nord. L’espèce est considérée comme en voie de disparition. Selon les derniers estimés, il ne restait que 509 baleines franches en 2011. La pêche au homard et au crabe des neiges est particulièrement dangereuse pour les baleines au printemps et à l’automne. Selon le NRDC, il n’existe pas de réglementation sur les « prises accidentelles » pour ces deux industries au Canada. La pêche au crabe serait responsable de 60 % des cas de baleines blessées par la pêche commerciale entre 1979 et 1998.

Le dauphin à long bec

Le problème n’est pas nouveau. La surpêche du thon n’est pas sans conséquence pour l’espèce, mais elle fait aussi depuis des années une victime collatérale : le dauphin à long bec. Dans l’océan Indien, jusqu’à tout récemment, l’industrie de la pêche sri-lankaise tuait ou blessait 15 000 dauphins par année. Par ailleurs, une réglementation plus sévère dans l’océan Pacifique a permis de réduire considérablement les prises accidentelles, mais les scientifiques s’inquiètent de voir la population de dauphins stagner malgré ces nouvelles mesures. Pour expliquer cet état de fait, le NRDC émet entre autres l’hypothèse que la réglementation n’est pas respectée par toute l’industrie.

Une loi plus sévère

Aux États-Unis, la loi sur la protection des mammifères marins a connu un certain succès, puisqu’elle a permis de réduire de 30 % les prises accidentelles en eaux américaines. Le Natural Resources Defense Council invite maintenant le gouvernement américain à revoir sa loi pour la rendre encore plus contraignante, notamment en ce qui a trait aux importations de produits de la mer. Le NRDC croit que l’importance du marché américain pour les pêcheurs étrangers pourrait les amener à revoir leurs pratiques en mer. Les consommateurs américains sont aussi invités à acheter seulement des produits qui respectent les standards gouvernementaux.

Pour consulter le rapport du NRDC : 

www.nrdc.org/wildlife/marine/files/mammals-foreign-fisheries-report.pdf

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Une réglementation vieille de 40 ans

Adopté en 1972 par le Congrès américain, le Marine Mammal Protection Act interdit la prise de mammifères marins et l’importation de tout produit de mammifère marin aux États-Unis. En théorie, cette loi devrait protéger plusieurs espèces trop souvent capturées au cours d’une activité de pêche commerciale. Mais ces prises, dites accessoires ou accidentelles, sont monnaie courante partout dans le monde. Or, les Américains importent 91 % des fruits de mer et poissons qu’ils consomment. Le rapport du NRDC cible les pratiques de pêche de plusieurs pays, dont le Canada, la Chine, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

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Populaires, les produits de la mer

Poissons et fruits de mer sont de plus en plus populaires au sud de la frontière. Pour faire face à cette demande grandissante, les États-Unis doivent se tourner vers les marchés extérieurs. En 2012, on y a importé quelque 31 milliards en produits de la mer. Parmi les plus populaires, la crevette, avec des importations totalisant 4,46 milliards US, dont le tiers en provenance de la Thaïlande. De son côté, le Canada fournit du crabe et du homard à l’Oncle Sam. Le Chili, la Thaïlande et la Chine l’approvisionnent également en saumon, thon et tilapia.

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Des victimes « collatérales »

Plusieurs techniques de pêche font des victimes « collatérales ». Le NRDC estime que plus de 650 000 mammifères marins sont tués ou sérieusement blessés chaque année au cours des activités de pêche hors des eaux américaines. « Pendant 40 ans, le gouvernement américain a échoué à donner plus de mordant à une loi qui aurait pu sauver des milliers de baleines et de dauphins tués à cause des pratiques de pêche négligentes des autres pays », affirme Zak Smith, avocat au NRDC et coauteur du rapport.

Pêche commerciale

La baleine franche de l’Atlantique Nord

Parmi les principaux mammifères marins menacés par la pêche commerciale se trouve la baleine franche de l’Atlantique Nord. L’espèce est considérée comme en voie de disparition. Selon les derniers estimés, il ne restait que 509 baleines franches en 2011. La pêche au homard et au crabe des neiges est particulièrement dangereuse pour les baleines au printemps et à l’automne. Selon le NRDC, il n’existe pas de réglementation sur les « prises accidentelles » pour ces deux industries au Canada. La pêche au crabe serait responsable de 60 % des cas de baleines blessées par la pêche commerciale entre 1979 et 1998.

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Le dauphin à long bec

Le problème n’est pas nouveau. La surpêche du thon n’est pas sans conséquence pour l’espèce, mais elle fait aussi depuis des années une victime collatérale : le dauphin à long bec. Dans l’océan Indien, jusqu’à tout récemment, l’industrie de la pêche sri-lankaise tuait ou blessait 15 000 dauphins par année. Par ailleurs, une réglementation plus sévère dans l’océan Pacifique a permis de réduire considérablement les prises accidentelles, mais les scientifiques s’inquiètent de voir la population de dauphins stagner malgré ces nouvelles mesures. Pour expliquer cet état de fait, le NRDC émet entre autres l’hypothèse que la réglementation n’est pas respectée par toute l’industrie.

Pêche commerciale

Une loi plus sévère

Aux États-Unis, la loi sur la protection des mammifères marins a connu un certain succès, puisqu’elle a permis de réduire de 30 % les prises accidentelles en eaux américaines. Le Natural Resources Defense Council invite maintenant le gouvernement américain à revoir sa loi pour la rendre encore plus contraignante, notamment en ce qui a trait aux importations de produits de la mer. Le NRDC croit que l’importance du marché américain pour les pêcheurs étrangers pourrait les amener à revoir leurs pratiques en mer. Les consommateurs américains sont aussi invités à acheter seulement des produits qui respectent les standards gouvernementaux.

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