Chronique

Les armes de métal de Louis-Paul

Il se passe quelque chose de surréel à La voix. Ça ressemble quasiment à un coup de pub – ou à une expérience de caméra cachée –, tellement c’est inattendu.

Un chanteur de death métal, Louis-Paul Gauvreau, sympathique gaillard de 28 ans, a été propulsé en demi-finale, dimanche soir, grâce à l’appui indéfectible de sa coach Isabelle Boulay, mais surtout parce que le public québécois l’a adopté à la vie, à la mort. Sortez la langue ici et faites un signe du diable, merci.

Et dimanche prochain, il y a de fortes chances que le barbu Louis-Paul batte facilement l’autre demi-finaliste de son équipe, l’Acadien Frank Williams, plus timide, moins flamboyant. Honnêtement, ça serait tout un pied de nez au système que Louis-Paul Gauvreau, que personne n’imaginait sur le podium lors de son audition à l’aveugle, se faufile jusqu’à la toute dernière émission.

Au début, je trouvais ça ridicule et inutile qu’Isabelle Boulay pousse autant pour ce concurrent atypique, qui pratique un art guttural aucunement compatible avec l’émission-vedette de TVA. 

Avec du recul, la subversion que traduit la montée de Louis-Paul ne me déplaît pas du tout. Tant mieux s’il brasse quelques mononcles comme moi.

La voix a toujours flirté avec la pop adulte contemporaine, qui n’ébouriffe pas et qui s’écoute bien en auto ou dans la salle d’attente du dentiste. Là, nous avons affaire à un colosse qui porte des manches de cuir avec des pics, qui hurle un flot de mots devant des colonnes de feu et qui, contrairement à un très intense Michaël, ne prend pas cette compétition trop au sérieux.

D’ailleurs, à l’annonce des résultats par Charles Lafortune, Louis-Paul Gauvreau a eu l’air tout aussi étonné que les téléspectateurs de sa victoire. Imaginez maintenant la suite. Isabelle Boulay et Paul Daraîche devront (probablement) lui écrire une chanson qui colle à son amour du trash métal. Ni l’un ni l’autre ne possède cette expertise. Comment s’en sortiront-ils ?

Jusqu’à présent, Louis-Paul n’a jamais dérogé de son style, autant musical que vestimentaire. Dans son duel avec Rose Langis, il a interprété Born To Be Wild de Steppenwolf avec sa voix d’outre-tombe. Il n’a rien tenté d’adoucir ou d’aplanir pour charmer les électeurs. Cette authenticité a été payante, au final.

Il faut toutefois être réaliste : est-ce qu’un disque de métal étiqueté La voix se vendrait aussi bien qu’un album country avec le visage de Yoan étampé dessus ? Ça m’étonnerait. Voter pour Louis-Paul à La voix, c’est facile, peu engageant et beaucoup moins cher que d’acheter un CD en entier.

D’un autre côté, le métal compte de nombreux admirateurs, particulièrement dans la région de Québec. Québecor aurait-il déniché la solution magique pour remplir son Centre Vidéotron ? Devil, Louis-Paul !

Le Blaimert nouveau

L’étoile de l’acteur et mannequin Thomas Beaudoin ne cesse de monter. Après avoir décroché des petits rôles dans Blue Moon et Victor Lessard du Club illico, il sera l’une des deux têtes d’affiche de la nouvelle comédie romantique de Richard Blaimert (Nouvelle adresse) intitulée Hubert et Fanny, que Radio-Canada programmera la saison prochaine.

Thomas Beaudoin, le visage des produits de beauté CW Beggs and Sons, incarnera, vous l’aurez deviné, Hubert, un tatoueur de 34 ans, célibataire, sans enfant, mais papa d’un chien. Mylène St-Sauveur (Sur-Vie, L’heure bleue) jouera Fanny, une travailleuse sociale de 29 ans en couple depuis sept ans avec Guillaume (Mickaël Gouin), un physiothérapeute.

Hubert et Fanny se croiseront, pour la première fois, dans des circonstances dangereuses : un hold-up à la banque qui durera plusieurs heures. Coup de foudre quasi instantané. Comme ils ont partagé des moments intenses où ils ont craint pour leur vie, ils voudront se revoir, mais ne se sauteront pas dans les bras tout de suite. Fanny songe à avoir un enfant et ne désire pas tromper son amoureux. Hubert le solitaire refuse toute forme d’engagement.

« Les deux ont trop à perdre pour se lancer tête première dans cette aventure-là », explique le scénariste Richard Blaimert.

Anne-Marie Cadieux et Marc Messier interpréteront les parents divorcés d’Hubert. Fanny sera mieux entourée, notamment par sa sœur urologue (Christine Beaulieu), son beau-frère (Mani Soleymanlou), son père (Henri Chassé) et sa belle-mère (Fanny Mallette).

La télésérie Hubert et Fanny comportera 12 épisodes d’une heure réalisés, en majorité, par Mariloup Wolfe, qui a l’œil pour les détails, comme nous l’avons constaté dans la très belle première saison de Ruptures. Richard Blaimert s’installera derrière la caméra pour trois épisodes.

Le ton de cette nouveauté oscillera entre le drame de Nouvelle adresse et le comique de Sophie Paquin, deux autres séries signées Richard Blaimert. Mon petit doigt me dit que l’on verra ça à l’automne, même si rien n’a été confirmé.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.