Justice
Mark Lafleur accusé de grossière indécence à Blainville
La Presse
Quand il a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis, en février, Mark Lafleur s’est engagé à ne pas troubler l’ordre public. Une promesse qu'il ne semble pas avoir tenu, car il se retrouve à nouveau au banc des accusés, cette fois pour grossière indécence.
L’épisode qui lui vaut, ainsi qu’à une jeune femme, cette accusation pour laquelle il comparaîtra prochainement devant la cour municipale de sa ville de résidence, Blainville, ne serait que le point culminant d’une longue saga de voisinage difficile entre le fils de Guy Lafleur et les résidants du quartier familial où il s’est installé, il y a quelques années. Certains de ses voisins jonglent même avec l’idée de faire circuler une pétition pour retrouver la sérénité.
L’incident en cause serait survenu le lundi 27 mai, au terme d’une bruyante fête chez l’homme de 29 ans. En empruntant un passage piétonnier pour se rendre à l’école, deux fillettes auraient surpris Lafleur en pleins ébats sexuels avec une jeune femme. Sous le choc, les petites sont allées se plaindre à leur mère, qui serait allée voir Lafleur pour le sommer « d’aller faire ça chez lui ».
« Il a répondu de le laisser tranquille, qu’il n’avait pas fini », raconte une résidante du quartier.
Une plainte a alors été déposée à la police de Blainville, qui s’est rendue sur les lieux. Lafleur, la jeune femme et d’autres témoins ont été rencontrés.
« Je peux vous dire que deux personnes, un homme et une femme, seront accusés de grossière indécence devant la Cour municipale. Ils ont signé une promesse de comparaître par voie de sommation », a confirmé l’agent Stéphane Giguère, porte-parole de la police de Blainville, tout en refusant de mentionner les noms des accusés.
Le fils du légendaire numéro 10 du Canadien de Montréal souffre du syndrome de Gilles de la Tourette, de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et d’importants problèmes de toxicomanie pour lesquels il s’est maintes fois retrouvé en thérapie.
Il a connu de multiples démêlés avec la justice, notamment pour une longue et tumultueuse affaire de violence conjugale, mais aussi de rage au volant et de drogue, obtenant généralement la clémence des juges au moment de la sentence, en raison de son état, de ses efforts et de ses promesses de reprise en main.
Lors de sa dernière sentence pour non-respect des conditions de probation, en février dernier, il a affirmé qu’il n’aurait plus affaire aux tribunaux. Depuis, il a été accusé deux fois pour non-respect des conditions de probation. La première fois pour s’être trouvé dans un bar en janvier dernier, alors que cela lui était interdit, la seconde pour avoir communiqué, en décembre 2012, avec des gens qu’il ne devait pas contacter. Dans les deux cas, les accusations ont été déposées en mai.
L’attitude de Mark Lafleur est dérangeante à plus d’un égard, affirment les voisins. « Il fait parfois des partys qui durent trois jours et on ne dort pas pendant trois jours. Ça consomme. Il y a beaucoup de monde, ça crie, il y a des filles en bikini, des sons d’ébats sexuels à toute heure du jour et des autos qui passent dans la rue à très haute vitesse », raconte un couple avec de jeunes enfants.
« L’été dernier, en plein jour, ses voisins d’en face fêtaient leur enfant. Lafleur faisait aussi une fête. Un de ses amis a reculé à toute vitesse dans la voiture d’un invité de son voisin, il a arraché le pare-chocs », raconte une autre personne du voisinage.
Tous les gens rencontrés par affirment avoir peur de porter plainte à la police, car ils devraient aller témoigner à la Cour à visage découvert.
« J’ai peur qu’il sache que nous avons porté plainte. Je suis parfois seule à la maison. Ce n’est pas de lui que j’ai peur, mais de ses amis », raconte une dame.
Elle ajoute qu’en dehors des périodes de fêtes, Mark Lafleur est aimable.
« Parfois, même, on lui demande de faire attention. Il s’excuse et dit qu’il va arrêter, mais ça recommence. Il est très créatif dans ses manières de fêter », poursuit-elle.
« La saison chaude arrive, on va devoir ouvrir les fenêtres, je n’ai pas hâte », déplore de son côté un autre voisin, qui dit parfois entendre toute la nuit le son du ballon de basketball avec lequel driblent Mark et ses amis dans l’entrée du garage de sa maison, où il range sa rutilante Mercedes.