(Passage tiré du récit Le palmarès)

« L’annonce de la découverte des squelettes avait attiré bien des curieux à la librairie, qui était cependant fermée depuis des semaines. Avec l’assentiment du libraire, la police avait fouillé la propriété à la recherche d’indices, ce qu’elle ne trouva pas. Puis Garneau avait eu l’autorisation d’ouvrir son commerce, mais il y avait renoncé. Il s’était dit qu’il ferait mieux de fermer boutique et de rouvrir ailleurs. Dans les médias, on ne parlait que des squelettes de la librairie, sans préciser que les corps avaient été enterrés à l’époque où le commerce était une boucherie. »

Crimes à la librairie est une anthologie thématique qui regroupe 16 nouvelles d’auteurs de polars québécois qui ont transformé ces paisibles lieux de culture que sont les librairies en autant de scènes de crimes. Sous la houlette de Richard Migneault, lecteur boulimique et blogueur émérite, les ténors et les divas du genre ont lâché la bride à leur imagination pour nous proposer un cocktail savoureux de récits plus intéressants les uns que les autres. Patrick Senécal jongle avec l’insolite dans Public cible, Martine Latulippe réinvente le crime parfait dans Le libraire et l’enfant, Benoît Bouthillette éblouit par son style dans Le psaume du psoque, Sylvain Meunier fait de moi un assassin dans L’homme qui détestait les livres, et ainsi de suite… Impossible de rendre compte en quelques lignes de tout l’intérêt de ce recueil très varié, dans lequel on ne s’ennuie jamais en compagnie des Martin Michaud, Chrystine Brouillet, Mario Bolduc et autres coupables… Le but de Migneault était de faire connaître la richesse du polar québécois. C’est mission accomplie ! Cette anthologie fera date. Elle écrit sans doute une page d’histoire.