Herboristerie
Herboriste, mode d’emploi
La Presse
Les produits naturels sont disponibles en vente libre en pharmacie. Pourquoi donc serait-il nécessaire d’aller consulter un herboriste ? Nous avons posé la question à Marie-Christine Vallières, herboriste chez Les Âmes Fleurs et présidente de la Guilde des herboristes, qui soutient et encadre la formation d’herbo-thérapeutes au Québec.
R : Pour chaque plante, il y a plusieurs traitements et ils ne sont pas tous indiqués sur l’étiquette. Vice-versa, la même plante n’est pas forcément efficace pour tout le monde. Cela dépend de la constitution de la personne, de son poids, de ses habitudes de vie, de son état. Il y a des gens plus sensibles que d’autres. Et on peut avoir des produits différents qui vont traiter une même pathologie. L’herboriste peut faire un suivi, modifier la dose ou proposer une autre plante.
R : Oui, pourvu que cela se fasse à la suite d’une consultation. Au cours de sa formation, au Québec, l’herbo-thérapeute a acquis une connaissance profonde des plantes dans les jardins, les cours de culture, les cours de cueillette. L’herboriste a appris à transformer lui-même. C’est pourquoi il préfère travailler avec les plantes entières. Sinon, il y a aussi les teintures, qui se transportent très bien, en flacon, au bureau.
R : Les herboristes travaillent dans les herboristeries. Il n’y en a que trois à Montréal qui vendent uniquement des plantes médicinales : la Bottine aux herbes, l’Alchimiste en herbe, l’Herboristerie Desjardins. C’est là qu’on trouve des herbes et des plantes en vrac et séchées, donc à moindre coût. Ailleurs, dans les magasins plus grands et les chaînes, ce sont souvent des naturopathes qui sont sur place. Mais ceux-ci ne sont pas spécialisés dans les plantes médicinales. Ils ont étudié les plantes oui, mais aussi les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments....
R : Il y a trois écoles agréées comme établissement d’enseignement. La formation est de 1500 à 2000 heures minimum. À la Guilde, nous avons une aile professionnelle chargée d’agréer les herboristes. C’est un processus renouvelable chaque année, car le thérapeute doit suivre une formation continue. Il y a une cinquantaine d’herbo-thérapeutes officiellement au Québec. D’ici quelques jours, nous aurons la liste des herbo-thérapeutes agréés sur notre site internet. Les herboristes qui le souhaitent peuvent faire partie de l’Association nationale des naturothérapeutes (ANN).
guildedesherboristes.org
Marie-Claude Tremblay, technologue à Montréal, est mère d’un garçon. Son petit Alexandre, 1 an et demi, a reçu un diagnostic d'asthme l’automne dernier, après cinq hospitalisations de trois jours chacune, où on lui a administré de l’oxygène et de la cortisone liquide. C’était chaque fois la même chose : un début de rhume, puis une crise d’asthme.
Marie-Claude est, elle aussi, asthmatique. Lorsqu’elle était petite, sa mère lui donnait des produits naturels qui aidaient à diminuer les symptômes. Elle a donc consulté un herboriste, Jonathan Léger-Raymond, pour savoir quels produits donner à son fils. « Je voulais voir s’il n’y avait pas autre chose que la pompe ou la cortisone. » Le jeune homme lui a proposé de la molène, une plante indigène réputée pour soulager la congestion des poumons tout en stimulant la circulation locale.
Dans le cas du petit Alexandre, il fallait une solution non alcoolisée, la teinture était donc à éviter. Marie-Claude a opté pour un glycéré de molène, qu’elle a donné à son fils, au début, à forte dose. La plante en question a apparemment beaucoup aidé le bébé de 18 mois. De retour à la garderie, Alexandre n’a pas attrapé de rhume de l’hiver. Il n’a pas fait de crise d’asthme non plus. « Je voulais quelque chose qui ne fasse pas juste arrêter la crise, comme le bronchodilatateur, mais qui améliore aussi sa capacité respiratoire », a souligné la jeune maman, qui goûte elle aussi aux effets thérapeutiques de la plante, mais en tisane.
www.floramedicina
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, Anny Schneider, Éditions de l'Homme, 24,95 $-
(2e édition), La courrier du livre, Anne Mcintyre, 33,95 $