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RÉPLIQUE

Les silences de l’ancien secrétaire général de l’OTAN

En réponse au texte d’Anders Fogh Rasmussen, « La Russie n’a pas de veto à l’OTAN », publié samedi

Dans une tribune publiée dans La Presse+, l’ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen y va d’un certain nombre de contre-vérités afin de dénoncer le comportement malfaisant des Russes envers le processus d’adhésion des ex-républiques soviétiques à l’OTAN.

Il rappelle qu’au lendemain d’un sommet de l’OTAN en 2008 où fut discutée l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine, le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, « a donné l’ordre d’envahir la Géorgie et depuis lors, les forces russes occupent l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud ». 

Cette affirmation est fondée sur une double fausseté. Selon la Mission internationale indépendante d’établissement des faits dans le conflit russo-géorgien, c’est la Géorgie qui a déclenché le conflit provoquant la réponse brutale de la Russie qui, il est vrai, attendait depuis longtemps ce faux pas pour agir.

Quant à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, ces deux territoires géorgiens font l’objet d’un différend entre leur population et le gouvernement géorgien depuis… 1992, à la suite de l’éclatement de l’Union soviétique, à l’époque où le président Medvedev sortait de l’adolescence. Il a hérité de ce contentieux et n’a rien ordonné. 

M. Rasmussen, partisan enthousiaste de la guerre illégale contre l’Irak en 2003, guerre responsable de la mort de 200 000 Irakiens, demande aujourd’hui à l’OTAN de suivre l’exemple du processus d’adhésion à l’Union européenne pour inviter la Géorgie et l’Ukraine à adhérer à l’Alliance. Chypre est membre de l’Union même si une grande partie de son territoire est occupée par la Turquie, une occupation jamais punie par l’OTAN dont elle est membre. 

Étrangement, M. Rasmussen ne dénonce pas la Turquie dans son texte. Comme quoi les petits copains ont le droit de violer la légalité internationale s’ils sont du bon côté.

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