La question du proprio

Comment venir à bout de l’air trop sec

Les hivers rigoureux que l’on connaît nous forcent à chauffer sans relâche bureaux et maisons. Sauf qu’en réchauffant l’air, on l’assèche aussi, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.

L’été, on suggère un taux d’humidité avoisinant les 50 % alors qu’en hiver, pour éviter la condensation dans les fenêtres, on visera plutôt 30 %. L’air est plus sec, mais demeure tout de même confortable. Un système de chauffage électrique influencera significativement cette lecture.

Les calorifères assèchent l’air et réduisent considérablement le taux d’humidité. Les maisons étant de mieux en mieux isolées, on crée alors un effet de vase clos dans lequel l’air circule peu et devient trop sec.

« Généralement, dans une maison où l’air est sec, la peau, le nez et les yeux piquent », indique Jean-François Dubuc, président chez Confort Optimum. Lèvres gercées, congestion nasale et saignement de nez peuvent aussi s’ajouter à cette liste de symptômes observés chez des personnes vivant dans un environnement trop sec. « On remarque également qu’il n’y a aucune condensation d’humidité dans le bas des fenêtres. En hiver, c’est souvent un indicateur que l’air est trop sec », poursuit M. Dubuc.

La santé paie le prix

Garder un œil sur le taux d’humidité dans une maison n’est pas qu’une question de confort. Chez les gens vulnérables, de réels impacts néfastes sur la santé sont observables. « Pour les personnes avec des problèmes préexistants, comme celles qui souffrent de kératoconjonctivites [syndrome de l’œil sec], celles qui ont déjà des problèmes respiratoires tels que la rhinite [nez qui coule] ou l’asthme, la sécheresse pourrait exacerber les symptômes. Certaines personnes prédisposées peuvent aussi souffrir de dermatite [peau sèche qui démange] dans un milieu sec », explique le Dr Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive à la Direction de santé publique de Montréal.

Le Dr Perron ajoute qu’un taux d’humidité relative en deçà de 30 % peut encourager la propagation des virus « comme l’influenza [virus de la grippe] qui se transmettent plus facilement dans des environnements secs ».

Augmenter le taux d’humidité

Lorsque l’on soupçonne l’air de la maison d’être trop sec, il faut avant tout valider l’hypothèse d’un taux d’humidité inférieur à 30 %. Un hygromètre répondra à cette question. Peu dispendieux, ces appareils se trouvent dans n’importe quelle quincaillerie.

On peut tenter d’augmenter le niveau d’humidité avec des humidificateurs portatifs en privilégiant les pièces que l’on occupe le plus. Pour un bureau, un logement ou une maison de quelques pièces, cela peut être suffisant et enrayer complètement le problème de sécheresse.

Les modèles à vapeur chaude ou à vapeur froide sont les plus populaires. Les premiers chauffent l’eau et émettent une vapeur à haute température. Ces appareils demandent peu d’entretien, mais ne sont pas recommandés dans les chambres d’enfant à cause du risque de brûlure.

Ceux à vapeur froide forcent le passage de l’air dans un filtre gorgé d’eau et diffusent une vapeur fraîche. Ils requièrent un entretien rigoureux pour éviter la prolifération des bactéries dans l’appareil puisque ces dernières seraient propulsées dans l’air par la suite.

Il existe également des modèles à ultrasons qui sont plus efficaces et silencieux, mais plus dispendieux que les modèles à vapeur. Ils nécessitent eux aussi un nettoyage régulier et l’utilisation d’une eau distillée est fortement suggérée pour éviter d’obstruer le filtre avec une accumulation de minéraux présents dans l’eau du robinet.

Un système central

Dans une plus grande résidence où le problème d’air sec est répandu, il faut envisager une solution globale et permanente puisque l’impact des petits appareils serait nettement insuffisant.

« L’installation d’un humidificateur central peut coûter de 600 à 2000 $ selon le modèle choisi. Ceux à vapeur sont plus performants, mais demandent plus d’entretien. Ces appareils s’installent par des professionnels et se branchent au système de ventilation existant de la maison », décrit le spécialiste de Confort Optimum.

Que l’on opte pour un simple appareil portable ou un humidificateur central, l’entretien du système et le nettoyage des filtres sont essentiels. Ceux-ci agissent comme de véritables poumons pour la résidence et plus ils sont sales, moins ils seront efficaces. Il faut suivre à la lettre les recommandations du fabricant pour assurer une qualité de l’air optimale.

Lorsqu’on décide d’utiliser un humidificateur, il faut aussi vérifier régulièrement le taux d’humidité dans la pièce. Les appareils de type central sont munis d’humidostats ou régulateurs d’humidité programmables, ce qui évite de créer un environnement trop humide et inconfortable. Par contre, c’est rarement le cas avec les petits humidificateurs.

En hiver comme en été, la qualité de l’air intérieur influence notre bien-être. Dès le mois d’avril, l’ouverture des fenêtres favorise la circulation de l’air et facilite le maintien d’un taux d’humidité équilibré et agréable. Cependant, en hiver, les occupants d’une maison doivent parfois forcer la nature et prendre les choses en main en gardant un œil sur l’hygromètre.

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