À deux voix

Coquette... même en accouchant

Pourquoi accoucher dans la jaquette bleue d’hôpital quand on peut donner naissance dans une tenue bien plus tendance et joyeuse, tout en étant confortable ? C’est ce que prônent les designers de robes pour accoucher. Le phénomène fait fureur aux États-Unis, où ces tenues sont un indispensable à glisser dans la valise d’hôpital.

Que ce soit pour se sentir belle, féminine ou pour ne pas avoir l’impression d’être une patiente malade, de nombreuses raisons expliquent l’engouement des femmes enceintes pour ce produit.

Même les vedettes d’Hollywood, de Jennifer Lopez à Tori Spelling en passant par Jessica Alba et Kourtney Kardashian, portaient ce type de robe le jour J, d’après la presse américaine.

Pretty Pusher, créée par Mary Apple, est l’une de ces entreprises, située à New York. Enceinte de sa fille en 2006, Mary Apple ne voulait surtout pas avoir l’air d’une patiente en mauvaise santé. Elle a alors confectionné sa propre tenue. Mais en plein milieu de l’accouchement, elle a dû retirer sa robe, car elle s’adaptait mal aux manœuvres médicales. « De retour à la maison, j’ai réfléchi à un modèle de robe qui serait à la fois confortable, pratique et joli », dit-elle. C’est ainsi qu’est née la société en 2008.

Mode et pratique

Côté mode : la robe est offerte en plusieurs couleurs, allant du noir au fuchsia, mais aussi avec des pictogrammes de café, de sushi ou de martini. Soit tout ce qui est interdit à la femme enceinte !

Côté pratique : la robe, qui a un col en V, n'a pas manches, pour faciliter l’allaitement et les mouvements. Elle est juste assez ouverte dans le dos pour permettre la péridurale sans avoir à retirer quoi que ce soit. Et elle possède des ouvertures à l’avant qu’il suffit de dénouer pour poser facilement les capteurs électroniques sur le ventre. Pas besoin, donc, de relever la robe jusqu’au ventre. Son prix : de 24 à 28 $.

Depuis sa création, la société a vendu 28 000 robes aux États-Unis et dans 11 autres pays. « Il y a une forte demande du Canada », souligne Mme Apple.

La tendance des robes pour accoucher commence d’ailleurs à prendre de l’ampleur chez nous. Dressed to Deliver a vu le jour en décembre 2010, à Vancouver. L’entreprise a vendu sur le web jusqu’à maintenant 500 robes pour accoucher et compte distribuer sa collection de vêtements dans 60 boutiques partout au pays. Mais jusqu’à présent, faute de contact, Montréal n’est pas ciblé. Coût de la robe : 79 $.

Et au Québec ?

L’infirmière et coordonnatrice du programme de périnatalité à l’hôpital de LaSalle, Karine Bisson, dit avoir rarement vu des patientes porter des robes conçues pour accoucher. « Mais c’est une tendance qui va sûrement venir ici », croit-elle.

Elle observe toutefois que beaucoup de femmes choisissent d’accoucher dans leur propre tenue, comme un pyjama.

Est-ce problématique si une patiente veut garder ses vêtements au moment de l’accouchement ? « Pas du tout, répond-elle. Il faut y aller comme on le sent, avec ce qui nous rend le plus à l’aise. »

L’infirmière précise par contre qu’il ne faut pas que les vêtements nuisent au travail du personnel médical, lorsqu’on administre la péridurale ou qu’on provoque les contractions, par exemple. Mais en cas de césarienne, pour des questions de sécurité, de confort et d’hygiène, on demandera à la patiente d’enfiler la jaquette d’hôpital.

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