Course à pied

Pour : Bon pour l’ossature

« Contrairement à la croyance populaire, les activités intermittentes d’intensité élevée, comme les séances d’entraînement par intervalles qu’on fait en préparation pour les courses de fond, conviennent parfaitement aux pré-pubères », affirme Guy Thibault, professeur associé au département de kinésiologie de l’Université de Montréal.

Tout sport où l’ossature est mise en charge – comme la course, la gymnastique ou le soccer – améliore la résistance des os. « Mais ce sont les activités pratiquées avant la puberté qui ont l’effet persistant le plus important, et de loin », précise M. Thibault, auteur d’En pleine forme : conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer, paru aux éditions Vélo Québec.

De plus, « des mesures par résonnance magnétique nucléaire indiquent que l’aptitude à refaire ses réserves d’énergie (ou ATP) après un bref effort intense est très développée chez les enfants et qu’elle diminue pendant la puberté », fait valoir le spécialiste.

Il est vrai que jogger peut rebuter les enfants, surtout si l’intensité varie peu. « Mais est-ce une raison pour priver un enfant de faire des courses de fond si tel est son véritable désir ?, demande M. Thibault. Je ne crois pas. »

COURIR COMME UN LAPIN

Blaise Dubois, physiothérapeute fondateur du site La Clinique du coureur, a créé des programmes de course pour enfants, où ils doivent courir comme des tortues (lentement), puis comme des lapins (rapidement), en alternance. « J’ai deux filles qui font ce programme depuis qu’elles ont 3 et 5 ans, dit-il. Elles adorent ça. »

Le tiers des enfants sont en surpoids en Amérique du Nord, rappelle M. Dubois. « C’est un gros problème, observe-t-il. Notre objectif est de motiver les jeunes à faire des activités de toutes sortes, dont la course. Il faut évidemment que ce soit ludique, que les enfants aient du plaisir à le faire. »

Limiter les enfants à courir 1 km jusqu’à 8 ans, comme le préconise la Fédération québécoise d’athlétisme, est aberrant, estime M. Dubois. Des enfants de 6 ans ont terminé le P’tit Marathon (1 km) de Montréal en moins de six minutes, l’an dernier. C’est bien peu, comparé à l’effort demandé par un match de soccer…

« Les enfants doivent faire une heure d’activité physique par jour, rappelle le physiothérapeute. Ça ne veut pas dire qu’ils doivent courir, mais il y a des enfants qui aiment ça. Souvent, ils fractionnent les distances, courent vite, marchent un peu, recourent vite, etc. »

VARIER LES SPORTS

L’idéal consiste à varier les sports pratiqués par les enfants. « La spécialisation hâtive est un important facteur de l’abandon précoce de la pratique sportive, indique M. Thibault. En revanche, des enfants initiés très tôt à la pratique d’activités physiques ont plus tendance à faire du sport en vieillissant. »

Noalie et Anasoleil, les filles de M. Dubois, participent à plusieurs des Mini-Marathons parrainés par La Clinique du coureur, cet été. « Elles n’ont pas énormément de talent, mais elles ont beaucoup de plaisir à courir, assure leur père. Il arrive souvent qu’on coure à la maison, en allant à l’école ou au soccer. »

Pour consulter le programme de course pour les 5 ans et moins de La Clinique du coureur : 

http://www.lacliniqueducoureur.com/medias/pdf/fran-programme-course-5moins.pdf

Pour consulter le programme de course pour les 6 ans et plus de La Clinique du coureur : 

http://www.lacliniqueducoureur.com/medias/pdf/fra-programme-course-enfant.pdf

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