Course à pied

Contre : Pas d’entraînement avant 12 ans

Lorsque le P’tit Marathon – une course de 1 km pour les enfants – a été créé à Montréal en 2007, il y a eu 506 participants. L’an dernier, ils étaient quatre fois plus, soit 2264.

« La pratique de la course à pied est en pleine augmentation, dit Dominique Arsenault, porte-parole du Marathon de Montréal. Ça fait boule de neige sur toutes les générations. Quand il y a plus de parents qui s’entraînent, les enfants suivent leur exemple. »

Pas un week-end d’été ne passe sans qu’une course de 1 km ne soit organisée dans la province. Jadis réservés aux adultes, les marathons se donnent des airs de fête familiale. Samedi, le Demi-Marathon de l’Isle-aux-Coudres a prévu une course pour les enfants, mais aussi des jeux gonflables, de la musique et un atelier de bricolage.

« Les jeunes courent pas mal tout le temps, ne serait-ce que dans la cour d’école, observe André Valiquette, kinésiologue au centre Cyclide, où sont conçus les programmes d’entraînement du Marathon de Montréal. En fait, ils courent plus que les adultes. En leur faisant faire des courses, ils vivent des expériences positives et voient que l’activité physique crée un sentiment de bien-être. »

NE PAS LES ENTRAÎNER

Faut-il préparer son enfant à courir, en lui proposant un entraînement ? « Non, répond M. Valiquette. Premièrement, ça ne les intéresse pas. Deuxièmement, les enfants doivent courir quand c’est amusant, par exemple au parc. Je ne serais pas à l’aise d’encadrer un jeune avant 16 ans, si on parle de paramètres d’entraînement spécifiques (temps, vitesse, etc.). »

« Avant l’âge de 12 ans, les enfants ne devraient pas faire des courses de plus de 1 km, et surtout ne pas s’entraîner à le faire, affirme Jean Lemoyne, professeur au département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). C’est l’entraînement qui est souvent problématique, avec une pression de performance. »

ÂGES MINIMAUX

Quitte à frustrer de jeunes coureurs, la Fédération québécoise d’athlétisme fixe des âges minimaux pour participer aux courses (voir tableau). Mais rien n’oblige à s’y conformer. La preuve : le Marathon de Montréal accepte que les jeunes de 12 ans s’inscrivent au 5 km, alors qu’ils devraient se limiter à 3 km, selon la Fédération. Pareil au Demi-Marathon de Mont-Tremblant.

« Il y a pas mal de personnes du milieu de la course sur route qui n’ont aucune idée de ce qui est bon ou pas pour les enfants, déplore Laurent Godbout, directeur général de la Fédération. Nous devrons éventuellement positionner la Fédération sur ce sujet. »

« Le problème, poursuit M. Godbout, c’est que les gens pensent que les enfants sont des petits adultes, que parce qu’ils sont capables de le faire, c’est bien correct de les faire courir de grandes distances. Il faut savoir que les enfants ont une endurance naturelle et qu’ils peuvent mettre à l’épreuve leurs capacités aérobiques. Par contre, ils n’ont pas le même développement musculo-squelettique et pas le même système de sudation que les adultes. »

« La modération, rappelle M. Valiquette, a toujours meilleur goût. »

Distances de course maximales selon l’âge

Jusqu’à 7 ans : 1 km

8 à 11 ans : 2 km

12-13 ans : 3 km

14-15 ans : 5 km

16-17 ans : 10 km

18 ans : pas de limites

— Source : Fédération québécoise d’athlétisme

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