Pause zen

Une question d’équilibre

Un jardin doit s’aménager dans l’harmonie. Chantal de Menezes, architecte paysagiste de Boucherville, a beaucoup réfléchi sur les niveaux de bien-être, car elle a elle-même travaillé sur des aménagements de jardin dans des hôpitaux et des résidences pour personnes âgées. Elle est convaincue que la fonction thérapeutique du jardin passe par un « équilibre énergétique ».

Pour bonifier l’aménagement d’un jardin, la règle numéro un sera de faire disparaître, dans la mesure du possible, les images négatives qui nous gâchent la vue : notre vieille clôture, notre vieux cabanon, ou encore cette vue déprimante sur le fatras du voisin. « Ces sentiments négatifs nous affectent. Ils nous dérangent. Il faut agir et s’y attaquer. »

Une autre façon de gommer un malaise, souvent difficile à cerner, sera d’adoucir les angles dans un jardin, de créer davantage de fluidité. Encore là, c’est une question d’énergie. Là où il y a une arête, par exemple, on peut adoucir le coin avec une plantation ou installer des pots devant, petits et grands, pour unifier le décor, suggère Mme de Menezes.

Fleurs et plantes médicinales

Agir avec la nature – et la transporter chez soi – a quelque chose de magique. C’est pourquoi les bouquets de fleurs coupées et les branches ornementales contribueront à la thérapie. Il est conseillé d’utiliser des variétés de plantes qui dégagent des odeurs à la floraison. « Ce sont des odeurs qui nous plaisent à nous. Ou qui nous rappellent de bons souvenirs, d’enfance, de vacances, de voyages », croit-elle.

Le choix des couleurs ne sera pas sans conséquence. Pour le repos, on choisit le blanc et le bleuté. Pour un effet vivifiant, on recherche des couleurs vitaminées, comme le jaune, le rouge et l’orangé. Il est important de ne garder que les couleurs qu’on aime. Et si, dans un couple, il y a des goûts différents, pourquoi ne pas envisager un petit coin pour chacun ?

Un tour rapide du calendrier, de mois en mois, permet de planifier les bouquets à venir : on commence par les tulipes et les narcisses, on passe ensuite au lilas, aux pivoines, aux échinacées. Puis c’est le tour des graminées, des hydrangées et de la verge d’or. Et des rosiers, bien sûr, qui fleurissent à partir de mai et réagissent bien à la taille.

Les plantes médicinales donnent aussi des fleurs, mais ont de plus des qualités curatives. L’ethnobotaniste Alain Cuerrier, qui travaille au Jardin botanique, a lui-même aménagé un coin « médicinal » chez lui, avec, entre autres, de l’échinacée et de la verveine.

Il nous propose quelques plantes vivaces médicinales courantes et faciles à faire pousser : la valériane, qui agirait sur le sommeil, la mélisse, qui serait efficace contre l’anxiété et même l’herpès (voir : http://www.passeportsante.net/fr/actualites/dossiers/articlecomplementaire.aspx?doc=herboristerie_faites_votre_jardin_dossier), l’actée à grappes noires, qui soulagerait les symptômes de ménopause et les douleurs menstruelles, le millepertuis, connu pour freiner l’humeur dépressive, l’achillée pour les troubles féminins et digestifs et l’échinacée, qui agirait sur les infections respiratoires.

Toutes ces plantes poussent assez haut, parfois jusqu’à deux mètres (sauf l’achillée et le millepertuis). M. Cuerrier conseille de les placer en massif plutôt que de les éparpiller dans le jardin. Les fleurs serviront, une fois séchées, pour des infusions. M. Cuerrier estime que la plupart sont inoffensives, mais qu’il faut demeurer prudent, notamment avec le millepertuis. « Il faut bien se renseigner et demander à son pharmacien les interactions possibles avec les médicaments. »

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