Tirelire

Un marché immobilier à l’avantage des acheteurs

« Depuis le début de 2013, le prix des condos a baissé de 1 %, rapporte Paul Cardinal, directeur du Service d’analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec. La vente d’une copropriété prend en moyenne 7 jours de plus qu’en 2012, et on voit moins d’offres supérieures au prix demandé. » 

Depuis que le gouvernement fédéral a ramené à 25 ans la période maximale de remboursement, en juillet 2012, le marché des copropriétés a commencé à s’essouffler. Une diminution de 2 % des ventes a été enregistrée à Montréal au cours de la dernière année, ce qui a eu pour effet de réduire le nombre de mises en chantier depuis le début de 2013. 

« Les promoteurs s’ajustent peu à peu. On remarque un recul de 30 % des mises en chantier au Québec depuis janvier, dont 46 % en avril seulement », note M. Cardinal. 

Du côté des maisons unifamiliales, le prix médian a augmenté de 2 % à Montréal, de janvier à avril 2013. Une statistique qui suit la tendance croissante observée au Québec depuis 10 ans, mais qui ne pourra pas se poursuivre indéfiniment, croit Cimon Plante, gestionnaire de portefeuilles pour la Financière Banque Nationale.  « Nous assisterons bientôt à une stagnation ou à une légère baisse des prix du marché, ainsi qu’à une diminution du nombre de transactions, indique-t-il. Le Canada ne connaîtra jamais les chutes de prix extrêmes observées aux États-Unis, mais nous sommes à la croisée des chemins. » 

« Les taux d’intérêt ne peuvent pas vraiment diminuer davantage. Donc, lorsqu’ils augmenteront, la demande de résidences et leur valeur vont automatiquement être affectées, ajoute-t-il. Si on songe à vendre et racheter ailleurs pour faire des gains aussi importants qu’au cours des dernières années, les probabilités sont moins élevées. » 

Le gestionnaire de portefeuilles affirme toutefois que les taux hypothécaires historiquement bas offrent encore un contexte d’achat favorable. Et ce, même si les maisons coûtent cinq fois plus cher que le revenu familial, à Montréal. « En raison du ratio prix/salaire, les acheteurs devront peut-être se contenter d’une propriété plus petite et possiblement moins belle pour respecter leurs finances. Mais tant que les taux d’intérêt restent aussi bas, on peut se le permettre. C’est serré, mais c’est faisable. Une grande moyenne de Québécois a encore la capacité d’acheter. » 

Immeubles à revenus  

De nombreux propriétaires d’immeubles à revenus paient une partie ou la totalité de leur hypothèque grâce à leurs loyers. Bien que la valeur de ces propriétés ait été influencée par un phénomène de rareté partout au Québec, la dichotomie avec le prix des logements ne rend pas l’investissement moins intéressant. 

 « Le coût des loyers a toujours un peu de retard sur la mouvance de l’immobilier, mais ça n’empêchera pas les propriétaires d’immeubles à revenus d’absorber les coûts plus élevés avec les logements, soutient Serge Brousseau, propriétaire de Remax du Cartier. Les taux d’intérêt sont tellement bas que c’est encore avantageux pour les propriétaires, et ils vont continuer de s’autopayer avec les loyers. Puisque les remboursements de leurs hypothèques sont moins élevés, ils ont besoin de moins de revenus de leurs logements pour rembourser. » 

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