Habitat
L’avenir est aux petites maisons
La Presse
Pour le professeur d’architecture Avi Friedman, les maisons étroites ont fait leurs preuves dans le passé et sont résolument les maisons de l’avenir.
Nécessaires dans les vieilles villes européennes fortifiées où l’espace était limité, elles ont été construites chez nous pour des raisons d’économie, explique le professeur de l’Université McGill et auteur d’un ouvrage sur les maisons étroites. Il estime que c’est encore une bonne raison d’en concevoir aujourd’hui.
« Une grosse partie du coût de construction d’une maison est le terrain et les coûts d’infrastructures. Les gens paient les taxes selon la dimension de la façade. Si un propriétaire habite dans une maison de 40 pi de large, il paie beaucoup plus que la personne qui habite dans une maison de 10 pi », dit Avi Friedman.
Les maisons étroites construites dans l’île de Montréal ont deux caractéristiques : soit elles ont été construites il y a plusieurs décennies, soit elles sont en copropriété.
« En général, dans la ville de Montréal, le règlement stipule depuis les années 60 que la dimension minimale d’une maison doit être de 18 pi, explique Avi Friedman. La seule manière de construire plus petit que ça, c’est d’avoir un titre de copropriété. »
C’est ce que l’architecte a fait en créant avec son collègue Witold Rybczynski le concept de Maison évolutive en 1990. Il s’agit d’une maison unifamiliale en rangée dont la façade est de 14 pi.
Pour Avi Friedman, les maisons étroites sont une réponse aux changements démographiques et à l’étalement urbain. Il suggère de regarder ce qui se faisait avant pour imaginer la ville de demain. « Je pense que nous devons regarder ce modèle et faire des choses plus modernes. C’est un retour vers le futur », dit-il en riant.