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Bottes Kamik

Les bottes vert pâle présentées hier dans l’article « Des bottes recyclées chez Kamik » ne sont pas recyclées. Seules les bottes noires – et les parties noires des autres bottes Kamik – sont recyclées, comme indiqué dans le texte. Les bottes de caoutchouc d’autres couleurs sont toutefois recyclables. Nos excuses.

Étude

Ce que Facebook révèle de nous

Les utilisateurs Facebook qui passent leurs journées à détailler leur vie sentimentale en ligne souffriraient pour la plupart d’une faible estime d’eux-mêmes. Et ceux qui font la promotion constante de leurs exploits sportifs ont probablement des traits narcissiques.

Vlan ! Une équipe de l’Université Brunel, à Londres, vient d’écrire noir sur blanc ce que plusieurs abonnés du populaire réseau social pensaient depuis longtemps. L’enquête, qui vient d’être rendue publique, révèle que les utilisateurs Facebook dévoileraient en ligne plusieurs traits de leur personnalité, qu’ils le veuillent ou non.

Au total, 555 utilisateurs de Facebook ont accepté que leur comportement soit analysé de très près par la docteure en psychologie Tara C. Marshall et son équipe. Les participants, recrutés sur le web, ont d’abord rempli plusieurs questionnaires détaillés, permettant aux experts de se faire une idée de leur profil psychologique. Puis, ils ont déballé leur comportement sur Facebook : les types de statuts mis en ligne, la fréquence des messages, les réponses et le nombre de mentions « j’aime » de leurs « amis »…

Avec toutes ces données en mains, les chercheurs ont été en mesure de faire des liens entre les types de statuts publiés et l’état d’esprit des utilisateurs. « Les personnes qui ont une estime d’elle-même plus faible sont plus susceptibles de publier des messages au sujet de leur vie sentimentale. Particulièrement les périodes où elles se sentent plus anxieuses », explique Tara C. Marshall au téléphone.

De même, les utilisateurs dont les tests de personnalité indiquaient des tendances narcissiques étaient plus enclins à diffuser fréquemment des informations sur leurs performances sportives et leurs saines habitudes de vie.

« Ces personnes parlent de leurs accomplissements, car elles cherchent à obtenir une sorte de validation à travers Facebook. »

— Tara C. Marshall, docteure en psychologie

Il n’en fallait pas plus pour enflammer le web. Les utilisateurs irrités par ce type de statuts d’un côté… et les principaux intéressés de l’autre. « J’ai lu tellement de commentaires négatifs de personnes qui se sont senties visées par mon étude ! Je me suis fait dire que mes recherches, c’était de la merde, que s’ils parlent souvent de leur amoureux, ça n’a rien à voir avec leur estime d’eux-mêmes… »

Lorsqu’on lui demande si elle y voit une certaine forme de déni chez les auteurs de ces messages, elle répond sans hésiter : « Oui. Surtout chez les personnes qui tendent à être narcissiques. »

EXAMEN DE CONSCIENCE

N’empêche, la chercheuse soutient que le but de son étude n’était pas de se moquer des manies de plusieurs utilisateurs. Seulement, elle croit qu’il est primordial que l’on s’interroge tous sur l’utilisation que l’on fait de Facebook. Surtout que le réseau est bien intégré à nos vies. D’après des données colligées par l’entreprise, plus de 14 millions de Canadiens consultent leur « fil d’actualités » chaque jour.

« La prochaine fois qu’on aura envie de parler du 10 km que l’on vient de courir, ou de donner des détails sur notre vie amoureuse, pourquoi ne pas se demander ce que l’on cherche, au juste  ? »

— Tara C. Marshall

« Je pense que ceux qui écrivent beaucoup doivent se demander pourquoi ils ont tant besoin de Facebook. Et si on se dit que nos raisons personnelles nous conviennent, il n’y a pas de problème ! Nous sommes qui nous sommes, après tout ! », résume Tara C. Marshall, avant de confier qu’elle a changé ses habitudes au cours de la dernière année.

« Je suis devenue beaucoup plus conservatrice dans mes messages ! », raconte-t-elle, admettant qu’elle faisait partie de ceux qui publient souvent des statuts personnels. Son sujet de prédilection : la maternité. « Je parlais beaucoup de mon enfant, et en faisant cette étude, je suis devenue un peu parano : et si je révélais malgré moi des traits négatifs sur Facebook ? Alors j’ai décidé de ne publier des messages personnels qu’à un groupe restreint d’environ 25 personnes. »

Car si, dans une conversation en chair et en os, on peut comprendre par le non verbal de nos interlocuteurs qu’il vaut mieux changer de sujet… on ne les voit pas rouler les yeux devant l’écran lorsqu’ils lisent nos statuts sur Facebook.

Et non, les mentions « j’aime » n’indiquent pas hors de tout doute qu’un statut est bien perçu par les autres utilisateurs. « C’est mon interprétation personnelle, mais on se sent généralement obligés d’“aimer” certains statuts d’amis plus proches, comme ceux sur les exploits sportifs, même si nous sommes irrités par ces messages », ajoute la chercheuse, qui aimerait se pencher sur les commentaires laissés sur Facebook dans une prochaine étude.

Pour lire l’article au sujet de cette étude dans le journal Personality and Individual Differences (en anglais) :

www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0191886915003025

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