Hockey

« Sa réputation fait peur »

Pendant que les Paul Stastny, Matt Niskanen et Benoît Pouliot profitaient du 1er juillet pour signer des ententes à long terme, le téléphone sonnait nettement moins chez le clan Mike Ribeiro.

« Son style fait peur, les commentaires de Don Maloney font peur, sa réputation fait peur », reconnaît d’emblée Bob Perno, l’agent de Ribeiro, en entrevue à La Presse.

Ces commentaires de Maloney auxquels Perno fait référence ont été formulés le week-end dernier, quand les Coyotes de l’Arizona ont annoncé le rachat des trois dernières années du contrat de l’attaquant québécois.

Maloney, directeur général des Coyotes, a évoqué devant les journalistes des « problèmes de comportement » et a ajouté que Ribeiro, 34 ans, « obtenait de l’aide » cet été pour gérer ses problèmes.

LES POINTS SUR LES « I »

On a eu la version des Coyotes, et Perno, à qui revient la délicate tâche de convaincre les DG que son client est un bon diable, souhaite que sa version des faits soit entendue.

Parce que visiblement, la version de Maloney a circulé dans la LNH, si on se fie à l’intérêt pratiquement nul qu’a suscité Ribeiro à l’ouverture du marché des joueurs autonomes. C’était le calme plat le 1er juillet, mais des équipes ont commencé à manifester de l’intérêt le lendemain. Des attaquants nettement moins productifs ont trouvé preneurs depuis, et pas souvent à bas prix.

La mention d’un joueur qui obtient « de l’aide », par exemple, peut être perçue comme un problème de drogue ou d’alcool, surtout avec l’existence d’un programme d’aide de la LNH pour les problèmes de consommation. Mais Perno soutient que son client avait besoin d’un conseiller familial.

« À la fin de la saison, Don nous a dit que si Mike réglait ses problèmes personnels, les Coyotes le garderaient en Arizona. Et Mike a réglé ses problèmes. Puis, au repêchage, ils ont changé d’idée et c’est arrivé comme une bombe. C’est décevant, dit Perno.

« La majorité des équipes, dans des moments difficiles, vont appuyer leur joueur. Ça n’a pas été le cas à Phœnix. »

— Bob Perno

Les Coyotes ont refusé une demande d’entrevue de La Presse pour Don Maloney.

BOHÈME

Perno le reconnaît : il n’avait pas le client le plus facile à vendre, et ce, avant même que cette situation n’éclate. Ribeiro, admet-il, a été en retard à une rencontre d’équipe cette saison, en plus de rater un autobus d’équipe. « Mais c’était lié à ses problèmes familiaux, sa tête était ailleurs », plaide-t-il.

« Oui, il a de la maturité à gagner, et il est le premier à l’admettre, poursuit Perno. Mike, c’est une personne assez bohème dans son style de vie, dans son habillement. Il est dans son monde et il faut l’accepter comme ça.

« Il lui manque encore de la maturité, mais la lumière rouge s’est allumée et le rachat de contrat, c’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Ça lui montre que tu dois prendre soin de tes affaires, de ta famille, pour performer dans la meilleure ligue au monde. Je suis convaincu qu’il va rebondir. »

Pas plus tard qu’en 2013, pendant la saison de 48 matchs, Ribeiro s’est offert une campagne de 49 points à Washington. Avant cela, c’étaient deux saisons consécutives de plus de 60 points. Des chiffres qui pousseront sans doute un DG à tenter sa chance.

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