Petites bêtes

Un compagnon antistress

Vous avez déjà tenté le yoga, plongé dans la méditation et testé le bon vieux journal intime pour vous débarrasser de votre stress. Mais avez-vous déjà songé à adopter ou simplement côtoyer un animal de compagnie ? Une solution qui semble réussir aux élèves de nombreuses universités au pays qui se sont dotées de « Paws Room ».

L’Université Yale a été la première à avoir l’idée de se doter d’une bibliothèque intégrant des chiens. En 2011, le département de médecine de l’Université Harvard a quant à lui accueilli un nouveau membre dans son équipe pour réduire l’anxiété de ses clients : un chien de thérapie nommé Cooper qui a reçu une formation auprès de l’organisme Caring Canines. Le petit shih tzu est en service deux fois par semaine.

En 2008, une étude de l’Ohio State University publiée dans le journal Society and Animals a montré que les étudiants ayant un chien ou un chat se sentent moins seuls et dépressifs, ce qui les aide à surmonter les moments plus difficiles.

Judy Sauvé, fondatrice de Therapeutic Paws of Canada, a rapidement constaté le pouvoir de la présence des pitous sur la diminution du stress. En plus d’utiliser ses chiens pour rendre visite à des personnes âgées ou à des enfants ayant de la difficulté à apprendre la lecture, Therapeutic Paws of Canada a mis sur pied des « Paws Room » dans les universités, les cégeps et les écoles secondaires des quatre coins du Canada. C’est notamment le cas à Montréal dans les universités McGill et Concordia.

« Je faisais de la thérapie par les animaux de compagnie depuis 1990. Mais en 2002, quand j’ai déménagé à Hawkesbury, j’ai décidé de rendre ça plus formel en créant cette organisation avec six autres personnes. Nous sommes rapidement passés à 600 membres à travers le Canada, qui donnent de leur temps gratuitement », explique Judy Sauvé.

« De notre côté, tout ce qu’on observe, ce sont les sourires sur les visages et le bonheur des gens. Je n’ai aucun moyen de confirmer les dires des médecins, mais, au bout de la laisse, je sais que c’est une expérience heureuse et positive ! », ajoute-t-elle.

Gérer le stress des examens

À l’automne 2012, Therapeutic Paws of Canada a commencé à se rendre dans les universités afin d’aider les étudiants à réduire leur stress pendant la période d’examen en leur offrant une pièce dédiée à la détente avec les animaux.

« À l’Université Dalhousie, à Halifax, les étudiants ont attendu quatre heures à la porte du local pour voir les chiens. La plupart d’entre eux avaient un animal à la maison qui leur manquait beaucoup », précise Mme Fauve.

Il y a maintenant trois ans, l’Université McGill a fait appel à Barbara Paul, responsable du programme à Montréal, et à son équipe de dévoués bénévoles.

« La première fois qu’on est allés à McGill pendant les examens, plus de 300 étudiants sont venus interagir avec les chiens. Tous les départements nous demandent de venir depuis. Certains étudiants sont loin de chez eux et c’est très réconfortant de prendre un chien dans ses bras », dit Barbara Paul.

Ce programme s’implante également de plus en plus dans les entreprises, notamment chez Microsoft à Mississauga.

Prouvé scientifiquement

En septembre dernier, une campagne pour fournir des chiens compagnons aux soldats atteints de stress post-traumatique a été lancée par Wounded Warriors Canada.

Cette pratique, loin d’être marginale, trouve ses sources dans de très nombreuses recherches scientifiques menées depuis les années 80, qui prouvent que nos compagnons à quatre pattes ont une influence directe sur notre niveau de stress.

Publiée en 2012 dans l’International Journal of Workplace Health Management, une étude a récemment démontré l’efficacité d’emmener son compagnon à quatre pattes au travail pour diminuer le stress et garder le moral. Et ce, même auprès de ses collègues.

Mais il semble que les bienfaits d’un animal de compagnie sur la santé aillent encore plus loin : leur présence ferait diminuer la pression artérielle, et ce, mieux que certains médicaments.

Une étude menée sur un groupe de courtiers en Bourse à New York a démontré que ceux ayant un chien ou un chat avaient une tension et une fréquence cardiaque plus basse que leurs collègues n’ayant pas d’animal domestique !

En plus de ces effets physiques positifs, des effets psychologiques ont également été enregistrés. Tellement qu’en 2002, une autre étude a réussi à prouver que quelques minutes avec un chat ou un chien pouvaient être plus utiles pour remédier au stress que de parler de ses problèmes avec un ami ou son conjoint. De plus, ce tête-à-tête serait bon pour l’estime de soi. Votre compagnon à quatre pattes peut donc s’avérer une oreille bien plus attentive que vous ne le pensiez !

N’oubliez pas : si votre chien a un impact positif sur votre niveau de stress, sachez aussi que votre compagnon est une véritable éponge et qu’il est touché par votre nervosité. Alors, restez à l’écoute !

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