LE DÉBAT DU JOUR

Peu d’avantages

Fixe après quatre ans, mais souple dans l’intervalle. Ce projet de loi vise essentiellement à baliser un des privilèges de notre premier ministre. Ce dernier ne pourra plus déterminer la date des élections lorsque le mandat de son gouvernement viendra à échéance. Entre-temps, rien ne sera changé. Le lieutenant-gouverneur pourra toujours dissoudre l’Assemblée nationale et déclencher des élections anticipées. Cette loi n’empêchera donc pas les partis d’opposition de renverser notre gouvernement minoritaire dans les prochains mois. Pas plus qu’une loi du genre n’avait empêché Stephen Harper de déclencher des élections en 2008. Outre l’idée de prévisibilité des élections à la fin d’une législature, il y a peu d’avantages à avoir une loi sur les élections à date fixe. On peut même anticiper qu’une campagne électorale officieuse précédera désormais la campagne officielle qui dure normalement entre 32 et 38 jours. Aux États-Unis, où les élections se tiennent à date fixe, on dit souvent que les campagnes électorales s’étendent sur plusieurs mois. Dans la mesure où les gouvernements ont la fâcheuse tendance à financer leur réélection en dilapidant l’argent public, je ne suis pas certain qu’une campagne électorale de 6 mois soit une bonne nouvelle pour les contribuables québécois.

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