Opinion : Éducation

Parent cherche école qui n'est pas « moyenne »

En réaction au texte de Lorraine Pagé, « Le boulet invisible de la ségrégation scolaire », publié mercredi dernier.

« Le départ des enfants les plus performants laisse la classe ordinaire exsangue, ceux qui restent derrière n’ayant personne pour les tirer vers le haut. »

Eh bien, Mme Pagé, ce n’est pas leur responsabilité. Pour avoir vu l’un de mes fils utilisé comme « assistant » du professeur à partir de la 3e année parce qu’il était « trop vite », parce que les professeurs n’avaient plus de contenu éducatif à lui fournir et qu’il allait poireauter si on ne l’occupait pas, je peux vous confirmer que cette théorie de créer une dynamique positive au sein d’une classe par la présence d’élèves meilleurs se fait au détriment de ceux-ci.

Regardons par exemple la valeur réelle du travail en équipe. Du primaire jusqu’à la fin du cégep, les enseignants notent le résultat du groupe, rarement le travail réel de chacun, avec le résultat que rapidement les élèves qui ne veulent pas participer aux travaux comprennent qu’ils tiennent le reste du groupe en otage et que c’est un moyen efficace d’obtenir une note de passage sans effort avec la bénédiction de l’enseignant qui est trop heureux de renvoyer au groupe le problème de gestion interne.

Dites-moi, Mme Pagé, en quoi cette mixité est bonne et justifie cette mascarade qui existe tant dans le système public que privé.

Je vous invite à regarder du côté des multiples réformes que notre ministère de l’Éducation a passées depuis 20 ans et auxquelles vous avez contribué pour expliquer certains problèmes. Pour le primaire seulement, nous avons vu qu’il ne fallait plus noter les résultats quantitativement, laissant les parents dans le noir sur la valeur réelle des apprentissages, surtout quand l’enseignant ne fournit pas de commentaires. 

Notre attention a été portée vers des compétences transversales au lieu d’améliorer l'apprentissage des bases de la grammaire et de l’arithmétique. Le retard dans l’apprentissage n'est plus évalué avant la 3e ou 6e année, plutôt que de corriger le problème dès que l’enseignant s’en aperçoit. Le temps consacré à l’activité physique et aux devoirs a diminué, de même que le nombre de professionnels qui ont la réelle capacité d’assister l’enseignant dans les cas difficiles. Alouette !

Tout ça avec l’objectif de faire passer le plus d’enfants possible vers le secondaire, alors que plusieurs ne sont pas prêts, dans le seul but d’améliorer les statistiques.

Encore une fois, une référence aux recettes de la Finlande où les enfants sont blonds et où on enseigne dans les champs fleuris… Ce que nous avons déjà importé ne semble pas donner de fruits, quelqu’un se demande-t-il pourquoi ?

Que ce soit les écoles publiques avec des programmes particuliers ou le privé, il a été aussi démontré que des enfants motivés et stimulés réussissent mieux. Donc votre argument serait de rendre tout le monde moyen au nom d’une quelconque équité ?

Peu d'options

Entre le corporatisme du corps enseignant, les réformes douteuses d’un ministère qui gère à la pièce, l’instrumentalisation du système scolaire à des fins partisanes, les conseils scolaires, etc., il existe peu d’options pour les parents qui désirent prendre en main l’éducation de leurs enfants sans avoir à se battre continuellement avec le système.

Est-ce idéal ? Non, car malgré les subventions, les parents qui font le choix du privé paient deux fois. Premièrement avec leurs impôts et deuxièmement pour le 80 % qui n’est pas couvert. Il n’y a aucun vol, aucune injustice envers la société ici. Juste un système que vous avez contribué à créer, qui fuit de partout, et des parents qui au meilleur de leurs habiletés tentent de fournir une éducation solide à leurs enfants.

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