QUESTION DU PROPRIO

Comment fleurir sans nuire ?

Un bouquet de fleurs fraîches dégage un je ne sais quoi de chantant et de raffiné que rien ne saurait remplacer. Nature, douceur, poésie... Malheureusement, cette beauté charrie trop souvent un triste bilan éthique : travailleurs enfants ou mal protégés contre les pesticides, pollution des eaux et des sols et autres épines à la rose. Comment fleurir la maison sans perpétuer ces problèmes ?

La bonne nouvelle, à quelques semaines de la fête des Mères : il existe des fleurs coupées qui ne font de tort à personne. C’est pour leur rendre honneur que l’horticultrice Caroline Boyce se consacre depuis cinq ans à la production de bouquets écologiques et équitables dans sa ferme Floralia, à Hemmingford. « Il est important de manipuler nos bouquets sans craindre de toucher à des pesticides, soutient-elle. Et de savoir que les jardiniers de ces fleurs ont travaillé dans de bonnes conditions, dans des entreprises qui compostent leurs déchets et traitent leurs eaux usées. »

Plus locales, plus fraîches

Pour composer ses bouquets, Caroline Boyce puise autant que faire se peut dans son environnement immédiat.

En hiver, branchillons de cèdre, de pin et d’autres conifères constituent les bases de verdure.

Au printemps, l’horticultrice « force » des rameaux glanés dans la forêt ou sur les arbres fruitiers de la ferme : branchettes de pommiers, de pruniers ou encore d’érable, de forsythias, de spirées. « Je les humidifie beaucoup, indique-t-elle. Ils produisent ainsi de petites feuilles et de petites fleurs. »

En été, elle travaille avec une cinquantaine d’espèces québécoises : trolles, iris, phlox, sedum, rudbeckies, fleurs de carotte sauvage, zinnias, dahlias, pivoines... 

Pendant la saison froide, c’est-à-dire pendant six ou sept mois, elle s’approvisionne auprès d’autres fermes, canadiennes ou américaines. « Moins les fleurs ont été transportées, plus elles sont fraîches », fait-elle observer.

Des fleurs certifiées

Pour les fleurs de l’étranger, Caroline Boyce se fournit chez Eco Sierra. Cette entreprise canadienne ne distribue que des fleurs approuvées par des programmes de certification sérieux (vérifiés par des tiers indépendants), comme Veriflora (de Californie), Fair Trade (Europe), FlorVerde (Colombie) et Rainforest Alliance (États-Unis).

« Il faut poser des questions à son fleuriste, affirme l’horticultrice. “ Est-ce que cette fleur provient d’Europe ? ” Les lois du travail et de l’environnement y sont meilleures, tout comme en Californie et au Canada. On doit également prendre en considération le transport par avion, peu écologique, de même que la culture en serre, très énergivore. »

Des fleurs bio, par ailleurs, sont un choix écologique. On peut également aménager chez soi un jardin pour bouquets. Il pourrait contenir des lilas, des zinnias (difficiles à transporter), des roses David Austin (très odorantes), des hydrangées (à cueillir tout ouvertes et à brumiser dans le vase), des tulipes (les couper vertes, quand on commence à voir la couleur), etc. On peut semer à intervalles d’une semaine, afin d’étaler les éclosions.

Où trouver ?

La ferme compte sept points de chute à Montréal et un à Wesmount. Elle offre des abonnements hebdomadaires et des ateliers sur la composition de bouquets

www.floralia.ca

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Les détaillants d’Eco Sierra

www.sierraeco.com

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