Énergie

Marois déplore le ton « très alarmiste » d’Alcoa

Québec

 — La première ministre Pauline Marois est « un peu étonnée » du ton « très alarmiste, inutilement », d’Alcoa.

Elle juge prématurée la sortie de l’entreprise américaine. « Nous sommes en discussion avec Alcoa, et ce, au plus haut niveau », a-t-elle lancé. Des représentants d’Alcoa ont récemment rencontré Jean St-Gelais, premier fonctionnaire de Québec, et le chef de cabinet adjoint de Mme Marois, Dominique Lebel.

Alcoa demande à Hydro-Québec de baisser son tarif d’électricité, qui a bondi de 60 %. Sinon, elle menace de mettre fin en novembre 2014 à son contrat d’approvisionnement en électricité. Elle a envoyé un préavis mardi à la société d’État, semant ainsi l’inquiétude pour les quelque 3300 employés de ses 3 alumineries au Québec.

Sur le fond du dossier, Mme Marois ne veut pas négocier sur la place publique.

Alcoa n’est pas seule à mener cette croisade. Plus tôt cet automne, Rio Tinto demandait une réduction de 30 % de sa facture. Dans une interview avec Radio-Canada rapportée dans Le Quotidien, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, avait déclaré que « les négociations ont déjà eu lieu » et elle accusait l’aluminerie de « tromper la population ».

Le chef parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, a demandé à Mme Marois de « retirer le dossier » des mains de Mme Ouellet. « Les alumineries demandent de l’aide, et le PQ répond qu’elles trompent la population. Quand allez-vous cesser le sabotage économique ? », a-t-il lancé, cinglant.

La hausse des tarifs avait été annoncée dans le dernier budget libéral, a répliqué Mme Marois.

Mais cela ne la dispense pas d’agir, croit quant à lui le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault. « La première ministre disait ce matin [hier] : "Alcoa est alarmiste." Moi, je ne connais pas une entreprise qui fait 280 millions de profit, qui voit ses dépenses augmenter de 220 millions et qui dit : "Pas de problème." »

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