Hockey

Le nouveau départ de Jarred Tinordi

Jarred Tinordi a beau avoir vécu un long pensum avec le Canadien, jamais il n’a demandé à être échangé.

« C’est plutôt Marc Bergevin qui a avisé mon agent, il y a quelque temps, qu’il évaluait ses options en attendant de savoir où j’allais aller », a confié Tinordi lors d’un entretien à La Presse+.

« En raison du gros début de saison qu’a connu l’équipe, c’était difficile de m’insérer dans la formation. Quand ça s’est mis à moins bien aller, on m’a donné trois matchs… avant de me retrancher à nouveau. À partir de ce moment-là, c’était assez clair qu’il n’y avait pas de place pour moi. »

Le défenseur de 23 ans est manifestement heureux de profiter d’un nouveau départ avec les Coyotes de l’Arizona et s’est montré reconnaissant envers Bergevin de l’avoir accommodé.

« Je suis assez bon pour jouer dans cette ligue sur une base régulière, mais le fit à Montréal n’était pas bon, et Marc l’a constaté, dit-il. Il a été chic avec moi parce qu’il n’était pas obligé de m’échanger, l’équipe aurait très bien pu me retenir durant toute la saison. »

CERCLE VICIEUX

Si le grand arrière de 6’6 estime avoir été bien traité par l’ancienne administration autant que la nouvelle, il se montre beaucoup plus circonspect à l’égard de Michel Therrien, qui a toujours gardé la bride très serrée à son endroit.

« Je crois qu’il [Michel Therrien] recherchait un type de défenseur différent de ce que je pouvais apporter à l’équipe. Je ne sais pas s’il trouvait que je ne cadrais pas, je n’en suis pas trop sûr. C’est tout ce que je peux dire. »

— Jarred Tinordi

À savoir si l’entraîneur-chef l’avait placé dans une position où il pouvait connaître du succès, Tinordi a répondu qu’il préférait ne pas commenter. Mais il reconnaît s’être retrouvé dans un engrenage où les erreurs, le manque de confiance et la faible utilisation devenaient une sorte de cercle vicieux.

« Demandez à n’importe quel joueur, on ne peut pas jouer au hockey en cherchant à ne pas faire d’erreurs, a soutenu Tinordi. Les erreurs font partie du jeu, et tout le monde dans la ligue en fait. Alors que je me battais pour un poste, les gens me disaient de ne pas m’inquiéter de faire des erreurs et de juste jouer, mais c’est facile à dire.

« Quand tu fais des erreurs, que les choses se mettent à mal aller, que tu te fais sortir de l’alignement et que la confiance est touchée, ça devient beaucoup plus difficile de mettre tout ça derrière soi et de se concentrer sur la prochaine présence. »

HUIT DÉFENSEURS EN ARIZONA

Tinordi s’est retrouvé impliqué dans une transaction à trois équipes qui, ironiquement, l’a envoyé dans une organisation qui traîne elle aussi huit défenseurs. Les Coyotes ont récemment réclamé Kevin Connauton au ballottage, si bien qu’ils n’ont toujours pas eu recours à Tinordi depuis l’échange.

« Il y a de nombreux jeunes, et autant le DG que l’entraîneur-chef ont vraiment l’air de vouloir les développer, se réjouit néanmoins Tinordi. Ce sera positif pour moi. Et puis, l’équipe n’est pas mal placée au classement. C’est une occasion pour moi de grandir en même temps que l’organisation, et j’ai déjà établi un bon contact avec le personnel d’entraîneurs. »

Tinordi est quand même en droit de s’attendre à jouer davantage sous Dave Tippett qu’il ne le faisait à Montréal. La transaction suggère que ce ne sera pas une année complètement perdue en termes de développement.

« C’est bien beau de pratiquer, mais on ne s’améliore pas tant qu’on ne joue pas des matchs. »

— Jarred Tinordi

En Arizona, Tinordi retrouve deux visages connus. Il a joué avec Max Domi chez les Knights de London, dans la Ligue de l’Ontario, à l’époque où Domi était une recrue là-bas et que lui en était à sa dernière année junior. Il renoue également avec le défenseur Connor Murphy, un ancien coéquipier au sein du programme américain à Ann Arbor, au Michigan.

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