Première maison
L’ A B C d’une offre d’achat bien remplie
Collaboration spéciale
La question à se poser est la suivante : est-ce que le prix demandé par le vendeur est réaliste ? Pour le savoir, il faut vérifier les transactions récentes, les « comparables », disent les courtiers immobiliers. Par la suite, il faut passer à la prochaine étape : rédiger l’offre d’achat.
« Mais attention, prévient le courtier Jean Leroux, de Proprio Direct, dans le secteur de Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides. On risque de perdre la maison si on fait une offre ridiculement basse. Il y a beaucoup d’émotivité dans une transaction et c’est pourquoi il est important de savoir combien on est prêt à payer avant de se lancer dans le jeu de la négociation. On peut jouer sur le prix, mais parfois ça peut devenir un couteau à deux tranchants. »
De nombreux acheteurs commettent l’erreur de ne pas mesurer l’importance des « inclusions » et des « exclusions » lors de la rédaction d’une offre d’achat, constate pour sa part Denis Doucet, directeur des relations publiques chez Multi-Prêts.
« Cela se produit généralement lorsque les acheteurs négocient avec le vendeur sans recourir aux services d’un courtier expérimenté », résume-t-il.
« Nos clients, qui viennent nous voir pour contracter un prêt hypothécaire, sont les premiers à reconnaître qu’ils ont omis de mentionner telle ou telle autre chose lors de la rédaction du document d’achat. C’est souvent une source de frustration. »
— Denis Doucet, directeur des relations publiques chez Multi-Prêts
Dans la liste des « inclusions » et des « exclusions », il peut y avoir des objets, des biens, qui valent quelques milliers de dollars. Le vendeur peut, par exemple, enlever les plafonniers dans toutes les pièces de la maison si l’acheteur n’a pas pris la précaution de les faire inclure dans la promesse d’achat. Il pourrait arriver que le vendeur « parte » avec la piscine hors terre et le bain à remous.
Ceux qui évoluent dans l’immobilier le répètent sans cesse : on n’est jamais trop prudent lors de la rédaction de l’offre d’achat et au cours des étapes suivant l’acceptation de l’offre.
« Il ne faut pas hésiter à demander conseil auprès de professionnels, insiste Denis Doucet. Il est de mise de faire inspecter la propriété, mais ça ne s’arrête pas là. Il faut scruter le rapport d’inspection et en mesurer la portée. »
« Il ne faut pas se contenter de le lire en diagonale et de le ranger au fond du tiroir, ajoute-t-il. Un problème décelé par l’inspecteur peut être plus grave qu’on ne l’avait imaginé ; il peut occasionner des dépenses beaucoup plus considérables également. »
La maison sur laquelle vous vous apprêtez à faire une offre pourra-t-elle être agrandie dans trois ou cinq ans ? Pourrez-vous y ajouter un garage, simple ou double ? Il n’y a pas de voisin dans votre cour, mais est-ce possible qu’un projet industriel y soit bientôt implanté ?
« Je le dis à mes clients, souligne le courtier Jean Leroux. Il faut s’informer auprès de la municipalité avant d’acheter. Et si on décide d’acheter, on peut faire inclure une clause de 30 jours, dans l’offre d’achat, pour permettre de vérifier des détails importants. Ça évite de mauvaises surprises. Il peut arriver que la réglementation municipale empêche un agrandissement, par exemple. »
Les acheteurs de copropriétés doivent eux aussi faire leurs devoirs. « Avez-vous demandé si vous pouvez avoir un chien, faire cuire vos steaks sur le barbecue ? Les états financiers sont-ils à jour ? Le fonds de prévoyance est-il à sec ? »